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Nuisible, parasitaire, destructeur

Avec l’affaire des « paradise papers », anglicisme incompréhensible pour désigner les documents sur l’évasion fiscale mondiale, le capitalisme de notre époque montre un des rouages essentiels de son processus d’accumulation. La fraude fiscale, l’évasion fiscale, le blanchiment de l’argent sale de la drogue, du trafic des êtres humains, intervient dans le cycle de l’accumulation au moment où la valeur se fige dans le signe monétaire et où elle entre dans la sphère financière pour réaliser des super profits irréalisables dans l’investissement productif.

Aux étapes précédente, c’est l’externalisation des coûts qui fonctionne à plein régime pour permettre l’accumulation maximale. On connait bien l’externalisation des coûts environnementaux et sociaux. C’est pour les contrer que l’ONU a mandaté une mission pour y soumettre les multinationales. L’évasion fiscale, la fraude fiscale aussi peut être lue comme une externalisation des coûts. Dans cette opération, le capital s’exonère du soin de financer les équipements publics, de la formation et de l’environnement sans lesquels pas une entreprise ne fonctionnerait, pas même celles qui recycle l’argent sale ou vole l’argent du travail. Les révélations faites sur l’ampleur de cette évasion s’ajoutent à celles faites sur la fraude.

En France, les 20 milliards d’évasion fiscale, opération légale mais illégitime, s’ajoutent aux 80 milliards de fraudes, opérations illégales et immorales. Cent milliards par an ! Deux fois le service de la dette annuelle de la France. Ces chiffres commencent à circuler. Leur énormité fait réfléchir. La richesse des entreprises concernées rend plus indigne leurs méthodes pour se soustraire au devoir de l’impôt. Souhaitons que l’émotion ne passe pas trop vite comme ce fut le cas dans le passé récent. Comment oublier les triomphes à bon compte d’hier quand Nicolas Sarkozy caracolait : « les paradis fiscaux, c’est fini !».

C’est pourquoi je suis revenu a la charge dans une conférence de presse éclair pour rappeler les propositions que nous avions faites sur ce terrain dans le débat parlementaire du projet de loi de finance de l’État. Mais pour finir, il faut bien réaliser que cette situation n’est pas une entorse au système. C’est un de ses moteurs. Ce n’en est pas une composante tumorale mais c’est une particularité indissociable de l’organisme du capitalisme financiarisé de notre époque. Le capitalisme est un mode de production et d’échange nuisible sur le plan écologique, parasitaire sur le plan social, destructeur sur le plan des devoirs de la vie en société.

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