nucleaire retour a la bougie

Macron, c’est le retour à la bougie

Des familles qui doivent s’éclairer à la bougie ou à la lampe torche, ne peuvent pas manger chaud ou grelotent de froid chez elles : c’est le magnifique résultat atteint par le gouvernement Macron. Dans un rapport sorti mardi 8 octobre, le Médiateur national de l’énergie sonne l’alerte sur la progression de la précarité extrême. Les coupures d’électricité ont augmenté au premier semestre 2019 de 18% par rapport à la même période l’an dernier. Quant aux coupures de gaz, elles ont augmenté de 10%. Les sollicitations de familles en détresse auprès du Médiateur, pour qu’il les aide à demander un échéancier ou des annulations de dettes auprès de leurs fournisseurs ont du coup doublé. En 2018, déjà, il y a eu des coupures dans 572 000 foyers. Cette année, ce chiffre était atteint dès le mois de septembre.

Depuis que le gaz et l’électricité sont devenus des marchandises comme les autres, soumises à la concurrence, leurs prix ne font qu’augmenter. Jusqu’en 2004, il n’y avait qu’une entreprise publique en situation de monopole, EDF-GDF. Aujourd’hui, GDF a été privatisée et s’appelle Engie, et il y a sur le marché 22 fournisseurs d’énergie. Le bienfait pour le consommateur ? Depuis, les tarifs ont augmenté de 50% pour le gaz et de 49% pour l’électricité. Et les pratiques des entreprises sur les impayés se sont durcies. Pour des actionnaires, des retards de paiements sur des factures ne sont qu’un problème comptable.

C’est pourtant un problème d’intérêt général. La précarité énergétique est par exemple une énorme question de santé publique. Le phénomène est massif puisque 15% des ménages déclarent avoir froid chez eux. Or, des études montrent les graves conséquences sur la santé d’un logement mal chauffé. Selon l’OFCE, le risque d’être en mauvaise santé augmente de 50% dans ce cas. La Fondation Abbé Pierre a mené une étude auprès de familles en précarité énergétique. Il en ressort que 48% des adultes souffrent de migraines chroniques et 41% d’anxiété et de dépression. Chez les enfants, 84% sont affectés d’angines chroniques et un tiers de sifflements respiratoires. Ces maladies sont des maladies de la pauvreté. Leurs causes sont sociales. Macron est responsable. Les puissants sont coupables.

Il faut bien comprendre ceci : l’accès au réseau d’énergie est un droit fondamental. Personne ne peut mener une vie digne sans y avoir accès. C’est pourquoi nous défendons le retour à une service public de l’énergie. Pour ça, évidemment, cela implique de désobéir aux traités européens. Le fonctionnement en réseau de ces biens rend mécaniquement le monopole public plus efficace que la concurrence privée. En effet, la gestion complexe de flux entrants et sortants du réseau en permanence exige une grande coordination qui est plus difficile s’il y a plusieurs producteurs et plusieurs vendeurs. Les réseaux ont par ailleurs cette caractéristique que leur efficacité augmente avec leur nombre de nœuds. Par ailleurs, comme pour l’eau, les premières quantités de gaz et d’électricité indispensable à la vie doivent être gratuites. Le service public peut parvenir à cette gratuité puisqu’il ne dépense pas d’argent ni pour rémunérer des actionnaires, ni pour faire de la publicité.

La lutte contre la précarité énergétique nécessite aussi un plan de rénovation des bâtiments existants.  C’est ici que la lutte contre les fins du mois ingérables et contre la fin du monde en vue se rejoignent. Car les passoires thermiques empêchent les gens de chauffer correctement leur logement mais contribuent bien aux émissions de gaz à effet de serre. Là aussi, le mécanisme du marché ne fonctionne pas. Aujourd’hui, il manque 8 milliards d’euros par an pour financer un plan de rénovation thermique des logements en cohérence avec les engagements internationaux de la France. Et dans ce domaine aussi la politique de Macron favorise une écologie des nantis ! Voici le mécanisme qui permet cette mauvaise action. Alors que les organismes HLM financent un quart des investissements publics de rénovation thermique, il coupe leurs budgets de 1,5 milliards d’euros. Et 40% de l’argent dépensé par l’État l’est sous forme d’un crédit d’impôt. Il faut donc avancer les sommes soit en moyenne 35 000 euros d’après la fédération française du bâtiment. L’écologie populaire que nous proposons c’est au contraire des subventions directes de l’Etat pour financer intégralement les travaux nécessaires dans les logements populaires.

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