Retrouvez ci-dessous le discours prononcé par Jean-Luc Mélenchon lors de la séance inaugurale de l’Institut La Boétie, le 5 février 2022 au Réfectoire des Cordeliers à Paris. Pour revoir l‘événement en intégralité, cliquez ici.
I
Une fois n’est pas coutume, je vais lire comme je le faisais dans les Assemblées lorsque le temps était minuté. Je le ferai d’autant plus que j’ai appris très récemment que je parlerais le dernier. Je demande à chacun d’entre vous ce que ça lui ferait de savoir qu’il parle après Abdourahman Waberi et Annie Ernaux. Il faut donc que l’émotion reste contenue dans la stabilité de l’écrit.
Car parler après vous tous, est une mission singulière.
Comme vous tous, je crois à la force de l’esprit humain, à la gloire de ses expressions, à la continuité de ses efforts d’émancipation.
Je le sais comme vous, que quand l’humanité, comme c’est le cas aujourd’hui, cherche son chemin à tâtons, les consciences librement insoumises par l’effet de l’art et des sciences, marchent sur nos premiers rangs.
Voilà pourquoi un homme politique peut se sentir dérisoire au moment de parler après vous tous, après Abdourahman Waberi, après Annie Ernaux.
Mais les lieux eux-mêmes aussi, pour peu qu’on soit capables de ressentir l’Histoire, et pas seulement de l’étudier et de la connaitre, ces lieux ajoutent au sentiment étrange qui m’a pris en préparant ce texte.
Ce réfectoire a reçu, à partir d’avril 1790, « la Société des Droits de l’Homme »…. et du Citoyen » sans lesquels ces droits ne sont rien. Cette société que l’on a surnommée ensuite le « Club des Cordeliers ».
Ici ont parlé avant nous George Danton, Camille Desmoulins, Jean-Paul Marat, Hebert, Chaumette. Des noms qui pour beaucoup d’entre nous, dans l’ensemble de la Révolution, claquent comme des drapeaux.
Cela vous le saviez.
Mais combien savent ici que s’exprima aussi le seul mouvement politique, féminin et féministe, de toute la Révolution. Celui qui s’assemblait dans la « Société des citoyennes républicaines révolutionnaires » de Paris. Non seulement Théroigne de Méricourt, mais Pauline Léon, chocolatière et Claire Lacombe, actrice.
Elles animaient ce groupe révolutionnaire, non mixte. Elles réclamaient le statut de citoyennes et le droit…. au port d’armes pour former des brigades féminines de défense de la révolution.
Encore une fois, le nom des femmes du peuple et leur radicalité a été effacé et souvent remplacé par celui des femmes de la haute société, toujours mieux recommandées, à leur époque comme à la nôtre.
Certes ces clubs furent ensuite indignement interdits. Mais, les femmes révolutionnaires, du temps de leur action, ont donné son sens complet à la grande révolution de 1789 !
Leur silence aurait relativisé, amoindri l’onde de choc qui travaille encore ce peuple et une partie du monde, et qui a jailli de la grande révolution de 1789.
Dans cette salle, on a voté avant l’Assemblée et avant toute autre organisation, la déchéance du roi après sa fuite à Varennes. Ici on a lancé la première pétition pour la proclamation de la République en France.
Ainsi, les voix entendues avant moi et les lieux qui nous reçoivent ont ouvert un chemin. Et nous venons assumer la continuité de son fil conducteur sous l’égide d’Etienne de la Boétie.
II
Le jeune insoumis du seizième siècle, écœuré par la barbarie de la répression des « pitaux », les piteux, pauvres gens s’insoumettant à la taxe sur le sel, rédigea à 18 ans le discours montrant comment les tyrans et les monarques de toutes sortes sont d’abord forts de notre soumission.
Il montre comment cette soumission devient volontaire quand nous choisissons de faire taire l’instinct de liberté qui nous anime tous comme tout être vivant, humains et bêtes.
Lui, puis Marie de Gournay plaidant à la même époque « l’égalité des hommes et des femmes » devant la reine Médicis, c’étaient parmi d’autres, en pleine nuit des guerres de religions, la petite cohorte fondatrice de ce qui deviendra le siècle des Lumières, puis de la grande Révolution qui a eu un de ses nids dans ce lieu.
Eux, affrontait alors un obscurantisme alors hégémonique qui combinait, de la naissance à la mort, un pouvoir religieux avec un pouvoir politique.
Eux, affirmaient et argumentaient la thèse d’une idée radicale que nous continuons de faire vivre. Celle du manifeste de Pic de la Mirandole « sur la dignité de l’Homme ». Il voulait dire de l’être humain. L’idée qui travailla les consciences dans le siècle des Lumières puis culmina avec la Déclaration des droits et enfin avec la Commune de 1871 : l’être humain est son propre auteur.
Rien d’autres que sa liberté ne fera jamais son Histoire. Il lui revient donc de savoir librement et rationnellement s’il doit se soumettre ou bien s’insurger.
Il a ses repères : les droits fondamentaux de la personne humaine sont inaliénables ! Ils forment la seule base légitime qui doit tenir lieu de règle à tout pouvoir politique. Il doit les servir et les satisfaire.
Liberté, savoir, raison : les trois convergent dans la revendication d’égalité des droits sociaux pour y accéder. Cette feuille de route reste la nôtre.
III
Car à notre tour, nous affrontons un obscurantisme. C’est la doctrine néolibérale. Elle exige de nous une soumission complète à un ordre économique destructeur de l‘humain et de la nature au nom d’une pure superstition.
C’est la foi dans l’existence d’une « main invisible », celle du marché, seule capable, en tous points et sur tous les sujets, de répondre aux besoins humains. Bien sûr, il s’agit d’une idéologie dominante, venant après d’autres. Bien sûr elle est au service de la classe dominante. Mais elle est peut-être l’obscurantisme le plus prégnant qu’on ait jamais connu.
Car si les idées professées sont comme à l’accoutumée une justification de l’ordre existant, celles-ci s’incrustent dans notre corps, jusque dans nos manières d’agir nos gouts et nos comportements.
Nombre d’entre nous ici pensons que la phase ascendante de cette idéologie est achevée. L’impasse sur laquelle elle débouche à la vue de tous gagne les consciences.
Mais l’ampleur des dégâts dans le saccage de la nature comme dans la destruction des sociétés est considérable. Son effet est maintes fois irréversible, qu’il s’agisse du dérèglement climatique ou de l’extinction de la biodiversité.
De la baisse de la fertilité, le recul de l’espérance de vie en bonne santé, de la multiplication des zoonoses, et l’obscénité des fortunes face aux masses de dénués de tout, quand une personne dans ce pays possède autant que 20 millions d’autres, nous font voir l’amorce d’une crise de la civilisation humaine. Au moins une aussi fondamentale que connut celle de l’Ancien Régime.
Et cela au moment où le blocage des relations internationales par la logique de compétition pour l’appropriation des matières premières et la domination politique, mettent de nouveau à l’ordre du jour la possibilité d’une guerre totale et mondiale.
Absurde, ce système est capable de se nourrir de ses propres dévastations. Il est donc incapable d’assumer l’intérêt général. Il doit être remplacé au nom de cet intérêt général humain. Les conditions pour le faire sont dans l’émergence d’une volonté politique écologique et sociale majoritaire.
Elle ne peut se construire sans la contribution décisive d’une pensée critique globale alternative. Notre ambition, dans cette Fondation, est là.
IV
La doctrine néolibérale est un obscurantisme au sens littéral et radical du terme. Elle l’est dans tous les cas où le mot peut s’appliquer. Par exemple quand elle voudrait faire croire que l’histoire accomplit un destin déterministe.
Le terminus, la « fin de l’histoire », ce serait l’instauration du marché dans tous les domaines. Ennemi des règlements et des lois, la doctrine néolibérale est alors d’abord l’ennemie du pouvoir citoyen qui les formule. Le néolibéralisme a une vocation autoritaire du fait même de ses prémices. Mais il avance masqué.
Le plus grave vient quand on mesure, et dans ce moment d’esprit je le souligne, quelle inversion du sens de l’histoire de la pensée il met en œuvre. Ainsi quand l’idéologie néolibérale domine le champ de la production des savoirs.
Le néolibéralisme agit alors en ennemi du savoir scientifique quand il paralyse ou interdit la libre circulation des connaissances en les privatisant. Et quand il entrave de cette façon l’effet de culture cumulative pourtant à l’origine de la civilisation humaine !
Telle est la situation dans laquelle nous vivons avec la généralisation des brevets à la suite des accords de l’OMC en 1994. Ce droit de propriété sur les connaissances et les découvertes a été multiplié par trois.
Alors a explosé le nombre des domaines du savoir soumis au régime de la propriété privée exclusive des détenteurs de brevets.
Les questions les plus sensibles sont impliqués.
Ainsi depuis 2001 plus de 50 000 demandes de brevets ont été déposées sur les séquences génétiques ! L’office européen des brevets a déjà accepté en 2015 un brevet sur une tomate et une variété de brocoli. C’est un début. De nombreuses autres demandes existent. Elles reviennent à vouloir créer un droit de propriété privée sur des espèces entières de nombreux organismes vivant.
Il s’agit là d’une tendance de fond. Elle accompagne le développement d’un capitalisme tributaire vivant davantage de propriété intellectuelle abusive que de prouesses dans la production et l’investissement.
La conséquence de cet obscurantisme s’est constatée à propos des vaccins pendant la pandémie de covid19. Ici rappelons d’abord comment le partage gratuit par les chercheurs du monde entier des connaissances sur le virus est à l’origine ensuite de l’activité des laboratoires privés.
Ces derniers se sont pourtant approprié le bénéfice de la mise au point et de l’exclusivité de la vente des vaccins !
Cette vente limitée aux pays riches a permis mille dollars de bénéfices par seconde sans aucun retour sur la recherche publique qui l’a rendue possible ! Mais doit-on oublier comment, jusqu’en 1959, il était interdit en France de déposer un brevet sur un médicament ? À L’époque le savoir scientifique se partageait gratuitement et universellement.
Dans ce registre du poids du « marché » sur l’avancée du savoir, doit-on aussi oublier comment les recherches sur cette famille de virus furent abandonnée en France parce qu’elles n’offraient pas de perspective rapide d’entrée sur le « marché » ?
Ou bien, à l’inverse comment l’entreprise MG en déposant deux brevets sur deux gènes associés au cancer du sein a obtenu le droit d’interdire ainsi toutes les recherches sur ces deux gènes par les laboratoires hospitaliers et universitaires ? L’usage des tests ainsi produits par MG sont facturés entre 3 et 4000 dollars.
Le caractère criminel contre l’Humanité de la rétention des savoirs est avéré quand on apprend comment des compagnies pétrolières ont caché pendant quarante ans leurs connaissances scientifiquement établies sur les conséquences climatique désastreuse du recours aux énergies carbonées.
Obscurantisme ! Quand la précarité des chercheurs bride leur liberté, quand les appels à projets minent les financements pérennes de leurs travaux. Quand ils donnent le pouvoir au temps court de la rentabilité sur le temps long du savoir fondamental. Oui, le temps long. On n’a pas inventé l’électricité en essayant d’améliorer la bougie. Quand le crédit d’impôt recherche a pour premiers bénéficiaires la grande distribution du commerce et la banque.
Freiner la connaissance, empêcher la circulation des savoirs, rentabiliser l’ignorance, tel est la verité de cet obscurantisme néo libéral.
V
Le néolibéralisme est un obscurantisme quand il professe la nécessité d’une croissance productiviste sans fin dans un monde aux ressources finies
Et encore quand il prône l’attribution d’un prix à la nature. Mais ! Ni la composition de celle-ci, ni les conditions de sa pérennité ne peuvent se dissocier. Ils ne peuvent donc en aucun cas s’évaluer au détail !
Ne faudrait-il pas aussi qualifier cet obscurantisme de « criminel » quand il suscite des consommations qui rendent malades d’obésité et de diabète des millions de personnes, pour ne rien dire des cancers. Et cela en consacrant des sommes considérables à injecter des besoins artificiels par l’envoutement publicitaire.
N’est-ce pas un obscurantisme de prêcher le contraire de ce que montrent les faits concrètement observables ? Ainsi quand il prétend organiser toute l’activité de la société par le système des prix et de l’échange marchand ? Ou quand il intime à l’État de se retirer pour « favoriser l’entreprise privée » et sa folle « énergie ».
Non, l’activité humaine ne correspond que bien rarement à des critères de marché. Et sans doute l’activité humaine n’est-elle réellement humaine que quand elle est absolument gratuite, c’est-à-dire sans attente d’un retour sur investissement.
Et les domaines où il s’instaure désormais sont aussitôt en proie au chaos ! On le voit pour l’énergie ou les transports, l’éducation ou la santé. Autant de domaines ou l’économie de marché provoque des pertes de savoirs et de savoir-faire. Au prix d’un recul net de l’efficacité du service.
Non, l’État n’a jamais été aussi présent qu’aujourd’hui dans le financement, à perte, de l’économie de marché. Aujourd’hui il y injecte en France davantage d’argent dans les entreprises sans aucune contrepartie qu’au temps où il finançait la planification économique.
Aujourd’hui l’État donne davantage aux entreprises qu’aux ménages. Mais sa ponction est plus grande sur les ménages que sur les entreprises.
Le discours néolibéral est donc une négation du réel, un rideau de fumée pour masquer un détournement massif de fond public au service de la cupidité qui accumule sans aucun retour sur la société.
Voilà ce qui pourrait se définir aussi comme une forme particulière du parasitisme.
La légitimation des inégalités et de la prédation cupide sous couleur de loi de la nature économique et leur donner la figure d’une discrimination naturelle par le racisme, par le sexisme. N’est-ce pas ce que nous entendons par un obscurantisme social ?
VI
J’ai répété le mot « obscurantisme » parce que j’ai voulu dans ce moment où nous installons solennellement la fondation La Boétie, lieu d’esprit critique, souligner l’inconciliable qui sépare notre travail du néolibéralisme et de l’idéologie du marché capitaliste par tout et pour tous.
Notre sujet est la plénitude de l’être humain. Son accès à l’harmonie avec ses semblables et avec la nature. L’idéologie néo libérale et le marché réduit l’humain à la marchandise qu’il contient : sa force de travail. Il cherche à l’utiliser sans limite tout en la dépréciant sans cesse.
Nous en avons l’exemple sous les yeux avec la réforme des retraites. Elle prétend que le seul temps socialement utile serait le temps contraint de la production. Sans discuter aucun des aspects de cette réforme, je veux pointer comment il y a pour eux une légitimité évidente à vouloir davantage au temps libre et aux fonctions sociales et culturelles qu’il accomplit dans la vie. Une décision à rebours du progrès historique qu’a représenté la diminution par deux du temps de travail depuis un siècle et la multiplication par 50 de la valeur produite.
C’est un obscurantisme de demander de travailler plus pour produire plus. Non, il faut travailler moins pour travailler tous et mieux et réduire la part incroyable du gâchis dans la production, la distribution et la consommation. Gâchis masqué, nié parce qu’il est compté comme un « plus » dans le PIB. Un Français consomme 26 kilos d’équipement électrique et électronique par an et doit en jeter 21 kilos la même année.
35% des dix millions de tonnes de déchets alimentaires par an sont perdus dans la production des industries agro-alimentaires et dans la distribution commerciale.
L’idéologie néolibérale est un système d’idée au service d’un régime politico-économique qui réduit les êtres humains à une seule fonction : consommer, et à un seul statut socialement utile : être un client et bien sur un client actif.
Quel monde alors ! Un monde où règne une seule valeur, une seule norme, une seule beauté à contempler, un seul désir légitime à exprimer sans limite. C’est la marchandise !
La marchandise est devenue un absolu, un idéal. Toujours disponible, toujours légitimement exigible, sécable, transportable, évaluable en monnaie, provisoire mais répétitive comme le désir qui en est la source, jetable aussi, comme tout ce qui encombre le besoin déjà satisfait.
La marchandise n’est pas un « en dehors de nous » mais un rapport social et intime qui peut tout englober tout reformuler l’être humain s’il n’y prend garde et n’allume pas les lumières de la raison face à l’obscurité des pulsions de la consommation.
Les modes d’emplois y sont une culture, une façon de se comporter, un signal de conformité sous le regard des autres. Les possessions y sont une sculpture de soi. Dans ce monde, l’être humain, ses contradictions, ses fantaisies, ses raisons et ses déraisons, dans cette complétude que je viens de nommer, dans ce désordre fécond qui est simplement la vie est une espèce en voie de disparition.
Quand l’avoir devient la seule manière d’être, le consommateur absorbe l’humain, le client efface le citoyen, la pulsion remplace la raison. Triple néant de sens humain. Triple disparition de l’humain.
A côté du transhumanisme qui prêche une hypothétique perfection individuelle là où nous, depuis Pic de la Mirandole et La Boétie mais surtout depuis Rousseau croyons à la perfectibilité collective permanente, voici surgir l’inhumanisme néolibéral. Il n’y a plus d’êtres, il n’y a plus d’échanges, il n’y a que le marché.
C’est le monde ou l’humain organise sa disparition comme sujet de son Histoire. C’est le monde qui s’évalue dans le niveau du PIB ou ne compte aucune des choses importantes : ni le niveau d’éducation, ni l’état de l’environnement, ni la santé des populations, ni le bonheur de vivre.
C’est la doctrine qui fait de ses pulsions et de ses désirs préfabriqués le tapis roulant de l’accumulation capitaliste.
VII
En face de quoi l’esprit critique que nous construisons et que nous voulons construire, chacun à notre manière, dans la liberté absolue de notre diversité, chacun part le chemin de ses propres savoirs, formule un Nouvel Humanisme.
La vie de l’esprit est notre front de lutte.
Notre fondation assume le projet d’être entièrement au service de la pensée critique du système dans lequel nous vivons.
Sans les outils sérieusement élaborés de cette pensée critique on ne peut comprendre ce qui se passe et encore moins sortir de l’impasse dans laquelle le système a enfermé l’humanité.
Ainsi que l’a formulé Kant : le pratique sans la théorie est aveugle, la théorie sans la pratique est absurde.
Et de cette manière, nous pensons formuler, au fil du travail de pensée, un « nouvel humanisme ».
Celui de notre temps. Bien sûr il dit de nouveau que les êtres humains sont les seuls auteurs de leur histoire et de leurs êtres. « les humains sont tels que les a fait leur culture » dit La Boetie Mais il le fait en assumant l’implication complète de l’humain avec tout le vivant dans un destin commun qui ne sépare pas les humains des animaux, ni d’une forme quelconque de la vie.
Et il doit le faire en documentant sans trêve l’absurdité dévastatrice du système. En produisant dans tous les domaines les éléments de compréhension alternative capables de nourrir l’action citoyenne et de reformuler la décision politique.
La pensée critique que nous travaillons est notre arme de démystification massive contre un système idéologique et un système économique basé sur le mensonge et l’abus de bien social et naturel.
Et c’est à la Boétie qu’il me faut emprunter pour un slogan de fin de discours dans le contexte de la grève générale de mardi prochain qui sera un grand moment d’esprit populaire. Et du grand rassemblement samedi prochain 11. Car personne ne s’y trompe, le refus de la retraite à 64 ans, c’est le refus d’un monde Nous qui ne voulons ni de la retraite à 64 ans ni de son monde, de cœur, de corps d’esprit, cessons de servir et alors nous seront bientôt libres.