Le spectacle donné contre moi par France 2 dans l’émission « Des Paroles et Des actes », dont j’étais l’invité, entre dans cette catégorie pédagogique. Elle a été une confirmation caricaturale du pire de ce que l’on pouvait craindre de l’équipe qui l’anime. En la regardant vous avez pu prendre la mesure des craintes que j’exprimais la veille.
Mes lignes ici comportent des liens hypertextes qui documentent chaque point que j’avance. Rarement j’aurais été confronté à un groupe de journalistes aussi agressifs, manipulateurs et injurieux, dont « les yeux brillaient de haine » comme me l’ont dit plusieurs témoins sur le plateau qui avaient le recul que je ne pouvais avoir en étant là où je me trouvais.
De ce moment glauque, la palme revient à François Lenglet calomniant le président bolivien Evo Morales sur la base d’une opération de rumeur « sur le fils de la petite amie d’Evo Morales ». Une invention démentie par la commission d’enquête parlementaire du Sénat de Bolivie. Elle a été montée par un ancien agent de la sécurité bolivienne reconverti dans « le journalisme ». Mais avant cela, il y avait eu d’abord un moment savoureux pour moi avec l’économiste en chef de cette maison en perdition. C’est celui où je lui parle de « protectionnisme solidaire » et où, prenant son air supérieur, il me réplique « ça ne veut rien dire, vous collez des mots ». Pas de pot ! Je donne aussitôt un « exemple concret » comme le demandent sans cesse ces très grands esprits. Zut « mossieur » Lenglet ne sait pas ce qu’est la TSA, taxe qui finance pourtant tout le cinéma français et fait que celui-ci existe encore. Mais quel grand moment de mépris pour tout le secteur culturel que celui où l’immense « mossieur » Lenglet, pris en flagrant délit d’ignorance, marmonne « tout ça ne veut rien dire c’est de l’industrie culturelle, ça ne compte pas ! » Ce qui prouve en plus qu’il ne connaît pas le poids de cette « industrie » dans notre économie ni dans le monde !
Après quoi vous avez été incroyablement nombreux et rapides à démasquer sur les réseaux sociaux le pic de manipulation qui aura été atteint par la présence de « Français » prétendument représentatifs et en réalité 100% déguisement. Le boulanger de l’Elysée, même pas représentatif de la moyenne des boulangeries et la caricaturale agrobusiness-woman de composition ont eu leurs deux jours de gloire sur les réseaux sociaux.
J’ai su ensuite qu’un cas d’école de trafic des images de plateau a aussi été atteint ce soir-là. En effet pendant mon interview défilaient sans que je le sache en arrière-plan tout un lot d’images de violences de rue. Elles surchargeaient le sens de la question « approuvez-vous les méthodes, toutes les méthodes des mobilisations » ce qui sans l’image est une formulation qui paraissait être allusive alors qu’elles étaient surlignées à l’écran. Il faut savoir que nous ne voyions aucune de ces images sur le plateau.
Pour finir, la séquence sur les tweets était au diapason avec en prime l’injonction arrogante « regardez-moi ! » du prétentieux petit sous-fifre qui peut « se faire Mélenchon ». Il a brillé et gagné le droit de revenir une prochaine fois en « choisissant » sur 36 000 tweets, trois qu’il passe à l’antenne avec une mauvaise foi remarquée. Car deux sont spécialement agressifs et tordus, venant l’un de Caroline de Hass et l’autre d’un militant du PCF, histoire de créer de l’ambiance dans la famille. Que cela confirme que depuis le début de ma proposition de candidature les seuls coups soient venus de certains secteurs du PCF et des mondains de la « gôche » n’est pas une nouvelle. Qu’ils soient parvenus à retenir l’attention du sélectionneur, voilà qui est remarquable et qui doit être salué comme une performance de vigilance de ce dernier.
Humour de programmation. Après ce DPDA, le pauvre monsieur Lenglet exposait sa science dans l’émission « les robots vont-ils piquer notre boulot ? ». Or, précisément, c’est un robot qui lit les messages pour dégager des nuages de mots que Karim Risouli vient ensuite présenter comme s’il avait fait le travail lui-même. Vous savez lire entre les lignes, vous savez donc dorénavant comment pourrir un invité sur ce plateau avec la complicité active du « journaliste ». De l’arnaque donc de bout en bout de l’émission. Inélégant et finalement tellement caricature de lui-même, Pujadas n’aura pas manqué une occasion de tenter de me dévaloriser. Je l’en remercie. Marquer une accointance avec lui serait tellement mal compris chez les gens qui savent bien à quoi s’en tenir sur ses numéros anti-ouvriers et syndicalistes ! Il en est ainsi depuis le jour où il s’en est pris à Xavier Mathieu, et sa fréquentation assumée au « Siècle », le club de la caste. Depuis le début du mouvement contre la loi El Khomri
Il entretient à l’antenne une ambiance de haine anti-syndicale et ouvrière qui fait de lui une de ces figures symboliques que détestent des millions de gens. Mais le malheureux croit que les gens « l’aiment bien » et ainsi de suite. Ce n’est pas le seul décalage de perception que j’ai pu mesurer de nouveau ce soir-là. Un autre point me frappe ! C’est le décalage des organisateurs de ces manœuvres avec la réalité médiatique de notre époque ! Comment ont-ils pu croire que tout cela ne se verrait pas et ne se saurait pas instantanément ? Merci à la cellule « action-riposte-média » des « insoumis » qui a pulvérisé instantanément le mur du mensonge et amorcé la pompe à moqueries des réseaux sociaux. Mais la vérité vraie est que tout est parti en même temps de tous côtés tant c’était énorme. Oui, vraiment, comment ont-ils pu croire que ça ne se verrait pas ?
Un commentateur attentif, Bruno Roger-Petit, m’accuse de mener une stratégie « perverse et dangereuse » quand je disqualifie les « journalistes » et leurs questions. Je sais que la critique vise davantage ses collègues qu’il accuse de se laisser faire que moi. De mon côté, tout en savourant ses vindictes à double sens, je lui demande de s’interroger à son tour. Un tel niveau de manipulations, d’arrogance aveuglée et d’amateurisme professionnel mérite-t-il mieux qu’un dispositif de judo pour retourner l’adversaire faute de pouvoir dialoguer avec un interlocuteur ? Vous n’avez donc pas remarqué que je ne traite pas tout le monde de la même façon dans le monde médiatique et même ce soir-là sur le plateau ? Vous m’avez trouvés dur avec le boulanger, la paysanne à qui je dis deux fois « je vous tends la main », avec Damanin, et même avec la gouvernementale Cosse ? Non bien sûr. Seuls les « journalistes » et leur coach dans les coulisses trichaient, mentaient, insinuaient, sur ce plateau. La mystification du boulanger et de l’agro-affairiste ne sont pas du fait de ces deux personnes qui ont pignon sur rue mais de ceux qui ont organisé leur présence pour les faire passer pour ce qu’ils ne sont pas.
Pour finir, je ne peux abandonner la dépouille des vaincus à qui que ce soit. C’était la dernière émission Des Paroles et des Actes. Je ne crois pas qu’on puisse regretter une telle mascarade. D’ailleurs si la nouvelle direction de la chaîne supprime cette émission c’est qu’elle était à bout de souffle et ce dernier épisode montre que c’était déjà même au-delà.