13.01.2017

Santé au travail : une urgence sociale et sanitaire !

Dans le magasin Auchan de Tourcoing, une caissière à fait une fausse couche sur son poste de travail. A la Poste, la direction aurait compté plus de 50 suicides l’an dernier. Hôpitaux, BTP, services à la personne, industrie : partout la santé psychique ou physique des salariés est menacée par le travail. Face à cela, la médecine du travail est aujourd’hui remise en cause.

Accidents du travail et maladie professionnelles : quand le travail blesse et tue

En 2015, 1202 personnes sont mortes du travail :

  • 545 par accident du travail
  • 381 par maladies professionnelles
  • 276 par accident de trajet, lors d’un déplacement lié au travail

En 2015, on a compté 624 000 accidents du travail et 51 000 maladies professionnelles. Et encore ces chiffres oublient les autoentrepreneurs et les travailleurs détachés, pourtant nombreux dans 2 des 3 secteurs les plus accidentogènes : le BTP et l’interim.

A noter aussi depuis quelques années la forte hausse des accidents du travail et maladies professionnelles (lombalgies) dans le secteur du service à la personne. Cela s’explique notamment par une charge de travail trop lourde, une grande précarité et des travailleurs isolés, la multiplication des journées discontinues et avec de multiples déplacements…

  • Les libéraux et les médiacrates demandent sans cesse « combien ça coûte ? » lorsqu’il s’agit des droits des travailleurs. Mais ils ne posent jamais la question du coût du malheur ! Or, les atteintes à la santé au travail coûtent 12 milliards d’euros par an en indemnités et arrêt maladie. Les seules lombalgies coûtent 1 milliards d’euros.
  • Mieux protéger la santé des travailleurs n’est pas seulement une exigence morale, sociale et sanitaire. Ce serait aussi bénéfique sur le plan financier en dégageant des ressources supplémentaires pour couvrir d’autres risques dans le cadre de la Sécurité sociale intégrale que proposent l’Avenir en Commun.

Vaincre la souffrance au travail

Le programme l’Avenir en commun et Jean-Luc Mélenchon proposent « d’en finir avec la souffrance sociale et la souffrance au travail ».

Evidemment, une politique de santé au travail passe par des mesures globales et des mesures plus spécifiques.

1/ Protéger les salariés et leur donner de nouveaux droits

  • Eradiquer la précarité en plafonnant le recours aux contrats précaires : des salariés stables dans leur emploi et leur lieu de travail sont moins exposés aux accidents du travail.
  • Stopper les atteintes à la santé lié à l’environnement dans le travail : la planification écologique aura pour but de redéfinir l’ensemble des productions et des matières de productions pour protéger l’écosystème et la santé des salariés face aux produits toxiques utilisés.
  • Protéger les lanceurs d’alerte et investir les salariés d’une mission d’alerte en cas de menace sociale et environnementale y compris dans les conditions de travail. Renforcer les pouvoirs des comités d’hygiène, sécurité et conditions de travail.
  • Doubler les effectifs de l’inspection du travail

2/ Réduire le temps de travail :

  • Rétablir les 35h réelles, revenir sur la flexibilisation, l’annualisation, l’intensification du travail et réduire les horaires fractionnés et les amplitudes horaires, convoquer
  • Rétablir le droit au départ à la retraite à 60 ans et réduire la durée de cotisation de 43 à 40 années : selon le ministère des affaires sociales, le report de l’âge de la retraite a fait exploser de 20 à 25% le nombre d’invalides à 60 ans !

3/ Déclarer la souffrance au travail « grande cause nationale »

  • Faire des accidents du travail un critère de sélection des entreprises dans les marchés publics
  • Reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle
  • Imposer l’enseignement des sciences sociales et des risques psycho-sociaux dans les cursus de gestion et management
  • Lutter contre l’idéologie managériale et ses effets délétères sur la santé des salariés

4/ Renforcer la médecine du travail :

  • Abroger la Loi El Khomri qui met fin à la visite médicale obligatoire d’embauche avec un médecin au profit d’une simple entrevue de prévention avec un infirmier. Dans Le Monde du 9 janvier, Jean-Michel Sterdyniak, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la santé au travail dénonce cette loi : « Finalement, on ne fait que sécuriser juridiquement les employeurs dont les salariés ne voyaient jamais le médecin du travail », déplore-t-il. Selon lui, le danger de la réforme tient au fait qu’elle sépare « postes normaux de postes à risques ». Et de conclure : « Cela repose sur un principe de risque qui est faussé, beaucoup de salariés souffrent de risques psychosociaux sans pour autant que leur métier ne soit identifié comme pouvant les provoquer, il peut y avoir une énorme souffrance au travail mais insidieuse, invisible. Il faut donc que tous aient accès à un médecin. »
  • Augmenter les effectifs de la médecine du travail : il y avait en 2014, 2 000 médecins du travail de moins qu’en 2002 ! Il n’y a aujourd’hui seulement 1 médecin du travail pour 4 600 salariés. Et les médecins du travail ont une moyenne d’âge de 56 ans ce qui pose avec urgence la question des remplacements des départs en retraite en plus des recrutements nécessaires.

Les chômeurs aussi ont droit à la santé !

Selon l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), le chômage est directement responsable de la mort de 14 000 personnes par an du fait de l’augmentation des suicides, dépressions, stress, maladies cardiovasculaires etc. chez les chômeurs. Cela représente 38 morts par jour à cause du chômage !

Dans un rapport, le Conseil économique, social et environnemental affirme ainsi que « le chômage est un problème majeur de santé publique ».

L’Avenir en commun propose d’ouvrir l’accès de la médecine du travail aux chômeurs et d’instaurer une visite médicale obligatoire pour veiller à la santé des chômeurs au-delà de six mois d’inscription à Pôle Emploi.

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