Ostracisé


C'est le moment où l'on adopte la liste des membres des instances nationale du PS.

C’est le moment où l’on adopte la liste des membres des instances nationale du PS.

Je n’y aurais pas pensé, mais cela m’est arrivé. J’ai été ostracisé par François Hollande. Je raconte. J’avais accepté de participer au secrétariat national du PS parce que Claude Bartolone et Laurent Fabius m’en avaient convaincus. Leur doctrine c’est qu’il faut mouiller la chemise pour remettre la machine socialiste en marche. Et il est vrai que j’étais particulièrement motivé par le secteur qui m’était proposé : le secrétariat national Education. Je me fais peut-être des illusions mais je ne crois pas être le socialiste le plus mal perçu sur ce thème. Comme souvent en pareil cas j’avais aussitôt commencé à échafauder plans de marche et objectifs. En effet la situation de socialistes dans le monde enseignant est particulièrement dégradée en raison des palinodies de plusieurs ministres socialistes dans ce domaine qui ont multiplié les agressions verbales contre les enseignants ou bafoué la laïcité d’une façon outrageante pour paraître « ouvert » à une époque où il était de bon ton de montrer du doigt les « laïcards ». De tout cela la mémoire est intacte dans le milieu et autour. Bref il y a du travail à faire pour remonter la pente. Je comptais m’y atteler. Patatras !

Hollande qui a fait à la tribune tout un pathos mélo sur l’unité des socialistes, la fraternité des militants, l’esprit de la synthèse et tout le reste, a dit qu’il refusait ma participation. Soit. On ne tournera donc pas la page. Mais ce n’est pas à moi qu’il l’a dit. Il ne s’est pas donné cinq minutes pour le faire. Il ne m’a pas dit un mot. Pas même bonjour. On s’est croisé dix fois pourtant. Il a même failli se casser la figure sur moi en allant serrer la main à Fabius parce qu’il s’est pris dans mes jambes en essayant de m’éviter puisque j’étais assis à côté. Voila le genre de comportement de type DRH surbooké (tout le monde a rencontré au moins une fois dans sa vie ce genre de petit bonhomme) qui me laisse pantois. Ensuite, je me suis demandé ce qu’il me faisait payer. Le fait qu’il ne me supporte pas? Hum. A ce tarif il n’y aurait pas grand monde au secrétariat. Prévoyance? Il y en a plus d’un qui est en bien plus grosse embuscade à son égard. Ca ne peut pas être non plus le vote et la campagne du non au référendum. Emmanuelli qui a provoqué toutes les fédérations socialistes de France avec ses comités du « non socialiste » a bien été nommé président du présidium de la commission chargée des Assises des Etats généraux. Alors quoi ? D’après moi : rien. Juste pour servir un bol de sang frais à quelques grands intellectuels organisateurs de résultats électoraux « larges et clairs » qui me gardent une rancune féroce d’avoir fait explosé leur bandit manchot le soir du résultat des votes du congrès. Dorénavant ceux là ont au village le pouvoir de fulminer des excommunications sans procès ni appel vu qu’ils sont les propriétaires des plus gros troupeaux.

Je vais passer à la suite. Naturellement un épisode de type purement personnel, même quand il revêt une signification politique évidente, ne peut pas remettre en cause une analyse générale et un choix de stratégie. Mais tout de même cela restera un moment très important de ma vie dans mon parti. Cela me fait réfléchir profondément. Comment être utile ? Je crois que je vais retourner m’aérer. Le socialisme n’est pas encore brevétisé. On peut l’être ardemment sans en demander la permission à qui que ce soit.

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