"Une nouvelle union populaire se crée sur le terrain"

Je publie ici l'article paru dans l'Humanité, concernant la Convention nationale de PRS des 8/9 avril et en particulier la réunion publique commune que nous avons tenue avec Marie-George Buffet le soir du samedi 8 avril. Cet article résume bien les enjeux de cette réunion. Ceux que cela intéresse peuvent aussi télécharger ici le discours que j'y ai prononcé et bénéficier d'un compte rendu de notre Convention sur les très belles pages que le site de PRS lui consacre en cliquant sur le lien suivant : http://www.pourlarepubliquesociale.org/article/archive/68/ . L'Humanité – 10 avril 2006 Gauche . Lors de la convention nationale de PRS, Jean-Luc Mélenchon estime que la décision du congrès du PCF « rend possible l'avenir commun ». La salle des fêtes de la mairie de Montreuil résonne du chant de la Jeune Garde. « Gauche unis-toi ! Le peuple a besoin de toi », proclament les affiches signées de PRS (Pour une république sociale), l'association animée par le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon. PRS tenait samedi et dimanche sa première convention nationale. Les délégués de cinquante départements devaient y adopter leur « manifeste ». Samedi soir, la convention se tenait en public avec deux orateurs de marque : Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet. Quand le délégué général de PRS François Delapierre annonce l'entrée des deux orateurs, la salle se lève en scandant « Union ! Union ! Union populaire ! » Offrir une véritable alternative Le sénateur socialiste et la secrétaire nationale du PCF ont visiblement pris l'habitude de se partager le temps de parole depuis la campagne du référendum. Ils se retrouvent ce samedi dans un moment de crise sociale et politique, un de ces moments où les choix sont importants. Et d'avoir choisi d'inviter Marie-George Buffet pour cette réunion publique n'est pas sans signification. « Dominique de Villepin a réussi à fédérer l'ensemble du mouvement progressiste pour le retrait du CPE », lance la secrétaire nationale du PCF. Pour la dirigeante communiste, une victoire sur le CPE serait la suite de la victoire du 29 mai. Elle soutient qu'« à chaque occasion, notre peuple exprime son refus d'être adapté aux canons de la mondialisation capitaliste ». « Résistance ! » lance-t-elle alors, repris par la salle. « Oui, mais la résistance ne suffit pas, précise-t-elle. Est-ce que notre peuple n'a pas le droit de voir ses exigences enfin satisfaites, qu'un gouvernement à son image réponde à ses attentes et offre une véritable alternative ? » Réformes fiscales, nationalisations et extensions des services publics, VIe République, Marie-George Buffet décline les propositions alternatives avancées par les communistes avant de renouveler l'offre politique que le PCF a lancée à son congrès pour des candidatures unitaires aux élections de 2007, « non pas pour témoigner mais pour que la gauche que nous voulons soit majoritaire dans notre pays ». « Une relation particulière profonde unit PRS au Parti communiste », affirme Jean-Luc Mélenchon. Le sénateur socialiste estime que « depuis le 21 avril 2002, une course de vitesse est engagée entre l'extrême droite et la gauche pour ouvrir une alternative à la domination des libéraux. Le 21 avril, l'extrême droite a pris la main. Le 29 mai a redonné la main à la gauche ». « Le balancier est reparti dans l'autre sens », précise-t-il en évoquant les évolutions du monde depuis la chute du mur de Berlin. Rompre avec certaines logiques « Nous avons un "plan B", lance Jean-Luc Mélenchon : c'est d'élire un président de la République de gauche et qui a voté "non" ». « Nous ne faisons pas du "oui" ou du "non" de gauche un clivage, précise-t-il, mais nous faisons du "non" une référence pour l'avenir. » Du référendum au mouvement sur le CPE, « une nouvelle union populaire se crée sur le terrain, et la leçon que nous en tirons, c'est que gouverner à gauche sans implication populaire est voué à l'échec », constate l'orateur. « Avec les communistes, nous avons en commun l'objectif de gouverner », affirme Jean-Luc Mélenchon qui ajoute que le PCF et PRS se sont « exprimés pour une union sans exclusive ». Mais, selon lui, un autre message des communistes « nous trouble et nous fait réfléchir ». Il évoque le fait qu'il y a une discussion dans la gauche entre ceux qui pensent que le système n'est pas dépassable et ceux qui pensent qu'il faut rompre avec certaines logiques. « On comprend donc que si l'union est nécessaire, estime-t-il, il y a une union dans l'union qu'il faut savoir réaliser, un regroupement de la gauche de rupture. Nous avons compris ce message du PCF ». Jean-Luc Mélenchon estime « courageuse » la décision du congrès communiste de reporter à l'automne les choix du PCF. « C'est une décision qui rend possible l'avenir commun. »

Lire aussi

DERNIERS ARTICLES