Hortefeux met le feu au Sénat


Prémonitoire? Les jardiniers du Sénat ont vidé le bassin du jardin du Luxembourg pour nettoyer la vase qui se trouve cachée sous l'eau dormante.

Prémonitoire? Les jardiniers du Sénat ont vidé le bassin du jardin du Luxembourg pour nettoyer la vase qui se trouve cachée sous l’eau dormante.


Je devais poser une question sur l’Education Nationale et la situation des enseignants car la manifestation organisé par la FSU samedi dernier méritait d’être relayée par une interpellation du gouvernement. La décision a été prise mardi dernier en réunion de groupe socialiste au sénat. Mais ce matin, j’ai téléphoné à mon président de groupe, Jean-Pierre Bel, comme c’est l’usage quand un évènement peut le conduire à changer l’ordre ou la nature des questions que les sénateurs socialistes posent au gouvernement sous l’oeil des caméras. Il me semblait que l’affaire de l’enquête des Renseignements généraux sur l’un des conseillers de Ségolène Royal était assez grave pour bousculer ce que nous avions prévu. C’était le cas. Jean-Pierre Bel m’a rappellé à son tour: il me confiait la nouvelle question à poser. Nous étions convenu de la présenter de façon non agressive et aussi factuelle que possible. Notre intention était d’obliger le gouvernement à émettre un message qui puisse être dissuadant dans la mesure où il prendrait ses distances avec les officines chargées des basses besognes.

On se disait qu’en se sentant lachés par l’autorité politique les spécialistes de ce genre de coups tordus seraient moins zélés ensuite. Par courtoisie, avant l’ouverture de la séance, dans la salle des conférences, j’ai prévenu le ministre Hortefeux de ce que j’allais lui poser une question peu agréable, et nous avons eu une brève discussion détendue, manière de chercher à faire baisser la tension. Peut-être ai je sous estimé sur quoi notre question mettait le doigt. Le refus du premier ministre de répondre lui-même à la question alors même que le ministre de l’intérieur était absent, son départ en cours de séance d’un côté et de l’autre la violence de la réponse du ministre Hortefeux ont révélé un malaise dont tous les tenants et aboutissants ne sont pas évidents pour moi à cet instant. Je finis par penser que Brice Hortefeu nous a provoqué de façon délibérée. En effet tous les ministres savent qu’on ne prend pas à partie un parlementaire depuis le banc du gouvernement. Tous ceux qui ont dérapé de cette façon ont tous essuyé un rude coup de torchon. Souvenons nous de l’incident quand Villepin traita Hollande de lâche… Ce jour là déjà les députés de gauche étaient descendus jusqu’au banc du premier ministre. Disons, pour faire court ,que la séance est celle des questions au gouvernement et non celle du gouvernement aux parlementaires…. Ensuite le message de Brice Hortefeux me mettant en cause est incompréhensible: que voulait il dire? Quelle rumeur m’accusait-il de propager? Dans les couloirs du Sénat il se disait ce que France 3 a répété sans façon le soir même: j’aurais été accusé par Hortefeux d’être celui qui aurait laissé son portable ouvert au bureau national du PS. On connait cette rumeur sans preuve lancée par madame Mandraud du journal « Le Monde » et reprise en boucle par tous ses collègues de la presse parisienne. Admettons. Admettons aussi que madame Mandraud n’ait pas purement et simplement inventé cette histoire de téléphone ouvert. Comment monsieur Brice Hortefeu peut-il savoir si j’en suis l’auteur? Madame Mandraud le lui a dit? Sinon comment s’est-il procuré cette information? Ai je un dossier à mon nom dans lequel mes appels téléphonique sont analysés? Je ne le crois pas (peut-être suis je naïf). Alors? Je pense que la violence soudaine contre moi est un rideau de fumée. Il a servi à effacer l’impression détestable donné quelques instant auparavant quand le ministre a affirmé que Nicolas Sarkosy savait mieux qu’un autre ce qu’il en « coutait d’être victime de tels procédés » parole visant monsieur de Villepin assis juste à côté de lui à cet instant. Le dérapage n’est donc pas là où on pourrait le croire. Ce n’est pas celui qui me vise à ce moment. Le vrai dérapage a eu lieu au moment ou le bras droit du ministre de l’intérieur met en cause le premier ministre publiquement devant une assemblée parlementaire et en sa présence! J’ai peut-être été instrumentalisé par un très grand malin. Je me demande ce que monsieur De Villepin pense ce soir de cet épisode. Pour ma part je trouve que son minsitre l’a traité d’une façon qui est la négation de toute autorité dans un gouvernement. Pour être franc, je ne crois pas que monsieur De Villepin le supporte. Ni qu’il s’y résigne. On verra bien. peut-être n’est-il déjà plus rien. Mais ça ne me semble pas être son style de se laisser traiter de cette façon. D’après moi il faut s’attendre a voir passer la monnaie de la pièce.

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