Panorama

C’est une note d’un genre nouveau. Je pars de photos que je légende. Ca m’évite la longueur des transitions et ça me permet un balayage sur des sujets sans rapports entre eux (du moins à première vue). Et d’alterner le futile (jubilatoire) et le très important (qu’il faut empêcher de tourner au tableau noir) sans négliger la part de la colère.



D’ailleurs je commence par celle-ci. Sur France 2 ce soir David Pujadas annonce que Chavez a « supprimé la seule télé indépendante restante au Vénézuéla ». La veille sur Canal on pouvait voir les mêmes images de petits groupes de personnes « dispersées à coup de gaz lacrymogène et de lance à eau ». La décision contre la chaîne est expliquée par « sa participation présumée à une tentative de putch »? » Sur toutes les chaînes les mêmes images. Qui les a fournies ? Qui ? Et le même commentaire, à une nuance près dans le plus ou moins infâmement manipulatoire. Dans la presse écrite la palme au journal « Le Monde « comme d’habitude et à son « envoyé spécial » sur le terrain (des bars d’hôtel de luxe), ex attaqueur de banques quand il était « guérillero » argentin, le sieur repenti Paolo Paranagua. Deux articles : un avant un après, de la même facture venimeuse. Plus une page entière sur un soit disant journaliste de la chaîne dont la concession n’a pas été reconduite. Evidemment le rôle du petit monsieur le « journaliste » pendant le putch n’est pas davantage évoqué que celui de sa chaîne. Mieux vaut lire « le Figaro » qui assassine certes la décision des autorités Vénézuéliennes mais au moins donne les arguments de chacun. Les lecteurs de ce blog avaient été avertis de l’imminence de la campagne d’intox. Au parlement européen 44 voix de droite et d’extrême droite ont voté une motion pour dénoncer le gouvernement du Vénézuéla. Pas une voix de gauche ! Hélas il n’y avait que 22 présents de ce côté-là. Bref 66 suffrages exprimés sur 760 inscrits. La CIA n’est plus ce qu’elle était ! Même les obligés du numéro sur « la liberté de la presse et bla bla » mis en cause par cette grave décision ne croyaient guère à ce qu’ils racontaient : sinon comment expliquer leur absence à l’heure d’un vote aussi important pour la liberté du monde ? Peut-être se fichent-ils en réalité de la liberté de la presse. Ainsi monsieur Cavada, que les mouvements de mentons ont épuisé et qui n’est pas venu apporter sa voix à cette bataille décisive !

Passons à autre chose, plus près de chez nous

La sauterelle bleue

« La sauterelle bleue » c’est le titre du bouquin de Jean-Marie Darmian, maire de Créon en Gironde. Un bouquin gentil et tendre sur une enfance à Sadirac en pays girondin. Jean-Marie me l’a offert à la fin du repas chez lui avant qu’on aille tenir la réunion à Créon avec Martine Faure la candidate à la députation (
www.martine-faure.net
). Elle, c’est une maîtresse femme que les gens appellent par son prénom où qu’on aille. Je me demande si quelqu’un pourrait la sécher à propos d’un détail sur ce coin ci. Je pense qu’elle sait tout sur tout. Et le reste c’est Jean Marie qui le sait en plus. Heureusement qu’elle à de l’énergie : il y a 10 cantons et 172 communes sur la circonscription?



Eux m’ont ménagé. Juste trois réunions dans la journée et les deux repas entre camarades. Au passage je grappille des savoirs et des informations. Par exemple je n’avais jamais vu une borne de consultation en visiophonie avec la Caf. Ca se passait dans une maison associative qui non seulement offre un point d’accès à tous les services publics mais réalise un accompagnement humain des personnes qui cherchent quelque chose dans le maquis administratif. Tout ça rend possible une économie de temps, de stress et de déplacements inouïs.

Le soir c’était le meeting à Coutras, cité cheminote qui a le c?ur tout à gauche. Philippe Plisson est élu pour représenter le Parti Socialiste dans une circonscription que représentait jusque là Bernard Madrelle. Salle comble. On se serre les coudes. Ambiance fraternelle à l’ancienne. Mais juste à la fin, avant de se séparer deux excités viennent me serrer de près pour me demander pourquoi « le parti n’a pas soutenu la candidate ». Un des deux exaltés me dit « tu as vu le nord ? Le nord vote à droite maintenant ? Ce n’est pas possible. C’est un coup monté » et ainsi de suite. Avec en refrain « Jean-Luc écoute la base ! La base dit que ça suffit les éléphants et les trahisons ». Et ainsi de suite. En fait de base il s’agit de deux raëlliens. On ne les reconnaît pas tout se suite sinon à leur air exalté et au fait qu’ils parlent en répétant tout le temps la même phrase quoiqu’on réponde. C’est à vomir. Voila le résultat du petit jeu de la dénonciation de « la trahison » comme explication de la défaite. Sur le terrain nous sommes livrés à la merci d’illuminés plutôt malveillants et limite violents qui prennent cette calomnie pour un fait et nous serrent de ?très près. L’explication d’un résultat éléctoral est un enjeu idéologique. L’argument de la trahison est faux, illusoire, et …dangereux

Femme y es tu ?



Coskun. C’est son nom. C’est un personnage. Un volcan même selon mon ami le maire de Marcoussis, Olivier Thomas (www.olivierthomas.net
), qui l’a comme concitoyen dans sa commune en Essonne. C’est un sculpteur. La dernière fois qu’il a fait une exposition dans son pays d’origine, en Turquie, le maire de sa commune, Istanbul, un islamiste mal embouché, a interdit l’expo. Puis le journal des barbus a proclamé que les artistes étaient les premiers sur lesquels il fallait cracher. Sa photo et son nom étaient en tête des cibles désignées. Maintenant il sculpte au calme, en quelque sorte, ici. Avec une tronçonneuse ! Ca donne des ?uvres monumentales mais caressantes. Je veux dire des choses qui ont l’air évidente quand on les voit. Tout le monde peut les voir. Elle sont dans le jardin du Luxembourg côté Orangerie avant l’entrée (gratuite) dans l’exposition « Femmes y es-tu ». Le thème (la femme) est aussi décliné plus loin dans des habillages des statues des reines de France qui bordent le jardin. Ce n’est pas banal. Celui qui ne ressent rien est une bête. C’est le plus beau jardin de Paris. L’art y fait des farces.

PHOTO

J’avais perdu mon appareil photo dans l’immense bazar d’un tiroir. Je le retrouve avec des sanglots dans la gorge ! Ouf ! On recommence notre vie commune. Avant de m’y coller (l’?il) je vide la carte.



Surprise : j’y retrouve les vues d’une visite au Sénat d’une classe de collège en Essonne ! Un collège de Grigny, la circonscription de mon ami (mais oui !) Julien dray. Les mêmes avaient les yeux comme des soucoupes. Comme la moquette est profonde s’émerveillaient ils ! A la séance des questions qu’ils m’ont posées ce qu’on a vu c’est la profondeur de leur angoisse à ce moment là. Il n’était question que de papiers et de reconduite à la frontière?. Pauvres minots. Ca me saignait de les voir tous tourneboulés en posant leurs questions. J’ai déjeuné avec Julien Dray. Il m’a dit: « t’as rien trouvé de plus discret ? ». Zut. Il a raison. Avant on se cachait à Paris quand on ne voulait pas que toute l’Essonne socialiste jase ! J’avais l’air plouc.



Là dessus passe Dominique Voynet. Ca ne s’invente pas. Souvenir amusé de l’époque où nous complotions les trois en faveur de l’alliance « Rouge rose vert » dont personne ne voulait : ni les rouges ni les roses, ni les verts. On fait une photo. Julien n’aime pas les photos. Dominique s’en fou. Rouge, rose et vert. Maintenant c’est moi le rouge. En haut de l’escalier d’honneur du Sénat on a fait la photo de groupe avec les mômes de Grigny. J’ai pensé : peut-être que j’ai là un prochain sénateur de l’Essonne. Ca me plairait bien. Pas pour le Sénat. Pour le parcours du jeune. Ce n’est pas impossible du tout. Dray et moi aussi on a traversé la méditerranée et on a été très mal accueilli. Ce n’est pas la victoire la raison du combat, ce sont les raisons que l’on a de se battre. les raisons sont toujours là. le reste est de peu de poids.

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