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J’écris cette note en vitesse avant de partir pour un meeting dans la Côte d’Or. Hier soir j’étais en Essonne, chez moi, à Longjumeau, pour un meeting de soutien à la candidature d’Olivier Thomas le maire de Marcoussis. J’ai vu ce que je n’avais jamais vu jusque là: une démonstration du fonctionnement d’un moteur à hydrogène en plein discours d’Olivier. C’est lui qui l’a faite. Huchon assis à côté de moi était aussi ébahi que moi. Le propos d’Olivier était de montrer qu’on peut toujours régler les problèmes les plus compliqués (ici celui du CO2) si l’on se fie plutôt aux forces de l’intelligence et de la volonté ciollective plutôt qu’à celle du marché. Le reste, allez le lire sur son blog. (www.olivierthomas.net) Ca vaut la peine.
Juste avant j’avais lu dans « le Figaro » que le bureau national du PS aurait reporté à lundi sa décision concernant la question du désistement ou non en faveur des candidats de Bayrou. Fort heureusement il n’en est rien. La décision a été prise en bonne et due forme. Il n’y aura pas de désistement mutuel entre socialistes et Bayroutistes. La chose doit être dite en terme polis mais clairs. C’est donc les élécteur qui décideront sur le terrain. Avant d’évoquer la logique de cette décision un mot sur le débat qui l’a rendue possible puisqu’un écho de presse pourrait en perturber la signification politique. En effet, c’est quasi au débotté et par à côté que la question est venue en fin de bureau national. J’avoue que le thème me semblait évident et que je ne voyais pas pourquoi y revenir. Mais c’est Bertrand Delanoë qui nous a conduit à réfléchir à haute voix et la discussion a prouvé qu’il avait raison de vouloir dissiper les ambiguités? Sa préoccupation était que l’on tienne tous le même discours dans nos commentaires sur les médias le dimanche soir. Compte tenu du résultat du même engagement, pris par tous le soir du résultat de la présidentielle, j’avais plutôt envie de rire. Mais Delanoë est patient et méthodique. De fait, il a eu raison de replacer cette question sur le tapis. Plusieurs d’entre nous sont intervenus pour dire l’importance de ne pas laisser le Parti Socialiste partir en morceaux dans un système d’alliance à la carte au fil des circonscriptions. Si nous commençons à dévaler cette pente, nous ne remonterons jamais en sens inverse sans une scission du parti, tout le monde le comprend. Je ne me sens pas autorisé à raconter qui a dit quoi. Seul compte le résultat. Le Premier Secrétaire, pour conclure, a clairement pris en charge une orientation sans ombre à ce sujet. Mes lecteurs concernés par cette décision sans ambiguïté, peuvent donc très tranquillement s’en réclamer pour leurs éventuelles explications locales. Il n’y aura pas de « décision » lundi qui n’ait déjà été prise. Il ne faut donc pas attendre pour l’expliquer autour de soi. Répandre le bruit qu’une nouvelle décision serait pris lundi, même pour se donner la posture du résistant de la 25 ème heure à peu de frais, c’est tout simplement ouvrir une brèche contre la décision en bonne et due forme qui a été prise.
LA GAUCHE, TOUTE LA GAUCHE
Un autre point très important a été précisée dans cette même discussion, à l’initiative de Pascale Le Néouannic. Il s’agit des désistements avec les communistes. Compte tenu de l’ambiance politique née des rumeurs concernant nos rapports avec Bayrou, d’aucun pourraient être tentés d’en déduire que le changement d’alliance est acquis et qu’il est possible de passer outre la règle du désistement sans condition pour le candidat de gauche le mieux placé. Il faut donc se tenir prêt là où le danger est connu à prendre ses dispositions pour apporter soutien et militantisme actif du bon côté à l’heure même où les électeurs l’auront désigné.
UNE AFFAIRE D’IDENTITE
J’en viens au fond concernant la discussion sur le désistement avec les candidats de Bayrou. L’existence même du parti socialiste est engagée de cette façon. Non son existence matérielle, bien sûr. Celle-ci tient tout seule et pour de longues années par la seule force d’inertie d’un appareil d’élus et d’employés de tous niveaux dont l’existence dépend d’une machine dont il « suffit » de posséder le logo. On vient de le vérifier. Il s’agit de son identité. Les alliances se référent à un programme commun ou à une logique assumée d’appartenance à une des deux « ailes » de la politique définies dans l’espace politique (?depuis le vote sur le droit de veto du roi pendant la grande révolution de 1789). Naturellement on a parfaitement le droit de militer contre cette latéralisation de l’espace politique. « Ni droite ni gauche » est un mot d’ordre très ancien. Dans la mesure où il nie la démocratie elle ?même, celle-ci supposant en effet la confrontation de points de vue contradictoires, ce mot d’ordre a été historiquement celui de l’extrême droite et des courants autoritaires en France. Mais sa version moderne est aujourd’hui plus largement partagée du fait du rôle du pseudo « bon sens » qui s’impose comme pensée et vocabulaire médiatiquement utile. Nul complot à ce sujet. Il n’y en a pas besoin. C’est un pur effet de système. Car c’est ici l’essence même de la construction du discours médiatique : 5 minutes à l’un, 5 minutes à l’autre, la vérité est entre les deux, n’est ce pas ? Mais face à une droite « décomplexée » et s’assumant une gauche qui accepterait de dissoudre ses contours dans des alliances différentes selon les territoires serait vite mise en lambeaux. A l’égard des électeurs ce serait une tromperie. Ceux qui votent socialiste au deuxième tour trouveraient un produit différent dans l’emballage selon les régions et parfois à quelques kilomètres de distance. Comment croire que la sanction sera encore plus rude si d’une circonscription à l’autre il se tient des discours à l’opposé pour nommer les choses et les alliés ? Et le tout se ferait pendant que dans les exécutifs locaux (ceux qui feront l’objet de la prochaine élection?) les uns et les autres continueront à s’affronter souvent rudement ? Une tromperie encore parce que la gauche ne peut pas être seulement « anti sarkozy », programme minimum dont la stupide indigence vient d’être amplement démontrée. La gauche se prononce « pour » un certain nombre de mesures qui renvoient à une vision de la société et des rapports entre le progrès social et les performances économiques. A cette heure, même quand on ne veut pas présager de l’avenir, il suffit de se reporter aux argumentaires que nous avons édité pendant la campagne présidentielle pour savoir qu’entre Bayrou et nous, même si nous nous opposons à Sarkozy, nous ne sommes pas en situation de demander aux uns de représenter les autres comme c’est ce qui se fait quand on se désiste les uns pour les autres ! Cette alliance « négociée » sur un coin de table, chacun pour soi au niveau local, ne peut être qu’un infâme retour de ce qu’il y avait de plus détestable sous la quatrième République, du temps de la SFIO agonisante. C’est le piège qui nous est tendu en fin d’un parcours déjà riche en suicides collectifs.
La Gauche du Parti socialiste est prise en otage
Au PS, la gauche du parti, n’en finit plus de payer le prix du « non » au réferendum. Toujours montrés du doigt et toujours suspects, nous voici à présent voués à la vindicte du public : tantôt en qualité de suppôt des « éléphants qui ont trahi la candidate », ce bobard de Disneyland pour expliquer la défaite aux enfants, tantôt rendus responsables du désastre en raison de notre archaïsme comme si c’était nous qui fixions la ligne du Parti et le dirigions?.A présent, Jean Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l’assemblée a ajouté une corde à cet arc. Non seulement il appelle à des désistements avec les candidats de Bayrou dans une interview au « Monde » mais il fait pire : il appelle à donner de nombreux députés au PS pour éviter que la défaite ne donne raison aux archaïques qui « bloqueraient la rénovation et nous feraient perdre de nombreuses années ». Dans ces conditions, il est vrai qu’a titre personnel, nous sommes nombreux à nous dire que nous finirons par préférer n’importe quel régime intérieur plutôt que de voir durer celui là. Mais l’ambiance délétère qui a cours contre nous ne me fait pas perdre de vue ce qu’elle rend possible. Tandis que nous sommes priés de nous tenir bouche cousu et au garde à vous la droite du parti se donne tous les droits d’expression libre. Et, d’une façon continue le mes messages qui pasent en boucle sont ceux de la nouvelle alliance, du refus de l’opposition frontale et de la nécéssité social démocrate. Si l’un d’entre nous réplique ici où là c’est ausi le concert qui commence « les socialistes se divisent, se déchirent » et ainsi de suite. Bien sur la manoeuvre sert entièrement Sarkozy dont l’objectif constant est d’organiser la débandade de la gauche. Moins finaud, monsieur Fillon a dit le dernier mot : « j’ai besoin (sic) d’une gauche modernisée, au diapason de toute la gauche européenne, pour pouvoir moderniser la France et faire les réformes nécéssaires ». Davantage d’explications?
Sur le Vénézuéla, de nouveau
J’ai lu dans le journal « Marianne » une nouvelle contrariante à propos du Vénézuéla. J’ai donc écrit à l’ambassadeur du Vénézuéla, monsieur Jesus Arnaldo Perez. Voici cette lettre.
« Paris, le 31 mai 2007
Monsieur l’ambassadeur,
Je souhaite vous faire part de mon incompréhension et de mon inquiétude concernant l’information, publiée dans le journal « Marianne » du 26 mai dernier, selon laquelle le général José Nicolas Albornoz Tineo, membre de l’état-major militaire du président Chavez, aurait participé le 27 mai dernier à un colloque organisé par des dirigeants du Front National.
Je suis parfaitement conscient du caractère permanent de la campagne de désinformation dont fait l’objet la politique actuelle du Venezuela. C’est pourquoi je prends la précaution de vous interroger. Cette information est-elle fondée ? Aucune des caractéristiques de la politique impulsée par le Président Chavez ne m’a paru incliner à de telles accointances. C’est pourquoi je ne peux manquer de vous dire ma stupeur.
Il va de soi que si cette information n’était pas avérée, les amis du Venezuela devraient largement le faire savoir. A l’inverse, si cette information était fondée, je voudrais croire qu’il s’agit d’une initiative personnelle que les autorités vénézuéliennes ne manqueront pas de condamner. En effet, je ne saurais envisager pire situation que la mansuétude à l’égard de tels comportements. Vous devez savoir que dans une telle hypothèse, j’aurais à c?ur de marquer publiquement mon indignation.
Il va de soi, monsieur l’ambassadeur, que je serai tout particulièrement heureux de vous entendre démentir ces informations. D’ici là, je tiens à vous assurer de ma très haute estime ».
Et l’ambassadeur m’a répondu sans tarder. A faire circuler autant que de besoin.
Monsieur le Sénateur,
Je vous remercie de votre lette en date du 31 mai et de l’intérêt que vous portez aux informations concernant la République Bolivarienne du Venezuela.
Je tiens à démentir catégoriquement le contenu de l’article paru dans le numéro de Marianne daté du 26 mai intitulé « Quand le régime d’Hugo Chavez travaille avec le Front National ».
Il s’agit de toute évidence d’un malentendu, qu’il faut situer dans le cadre de la campagne de désinformation dont le Venezuela fait actuellement l’objet. Le Général vénézuélien José Nicolás Albornoz Tineo membre de l’état major de la Présidence de la République Bolivarienne du Venezuela, n’a jamais participé de près ou de loin à des rencontres organisées par le Front National.
La Révolution Bolivarienne se fonde sur des valeurs d’égalité, de fraternité, de solidarité, de non discrimination, de tolérance, de dialogue des cultures et de progrès social. Sur le respect de ses principes, le Président Chávez et son Gouvernement ont toujours été et demeurent intransigeants et vigilants.
En espérant avoir répondu à une exigence de vérité qui vous honore, je vous prie d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de ma très haute considération.
Jesús Arnaldo Pérez
Ambassadeur