Le jour où mon livre est lu


Demain samedi après-midi je vais participer au gymnase Japy à Paris au large rasssemblement unitaire organisé contre les franchises médicales. PRS a réalisé un tract 4 pages à ce sujet (cliquez dessus pour le télécharger en version imprimable).

Demain samedi après-midi je vais participer au gymnase Japy à Paris au large rasssemblement unitaire organisé contre les franchises médicales. PRS a réalisé un tract 4 pages à ce sujet (cliquez dessus pour le télécharger en version imprimable).

Comme vous le savez un blog est une fenêtre subjective que l’on ouvre sur le monde qui entoure son auteur. Rien n’est pire que de se sentir obligé d’être une sorte de journal qui suivrait le fil de l’actualité telle qu’elle est déjà fabriquée par le système médiatique. C’est pourquoi il m’arrive si souvent d’écrire sur les sujets dits « sans intérêt ». Je suis toujours frappé de voir comment la hiérarchie de l’actualité peut être invoquée dans les commentaires qui me sont adressés : « Plutôt que de nous parler de?. vous feriez mieux de vous intéresser à? » et ainsi de suite. Je vais donc au devant des ennuis en consacrant ces premières lignes à moi.

J’admets sans discuter être un sujet de faible intérêt au delà de mon périmètre familial. Mais dans la mesure où j’ai une activité publique, les avatars de mon rapport à l’activité que je mène, examinés depuis la coulisse où j’invite mon lecteur m’o



nt donné plus d’une fois des occasions de parler de politique autrement. Je me suis ainsi bien épanché cet été sur les inconvénients d’avoir à faire un livre dans un mois d’aôut pluvieux et froid. Façon d’annoncer mon livre moins ennuyeuse que d’en livrer « les bonnes feuilles » dont l’encre n’était pas sèche. A présent j’y reviens pour évoquer la récompense que j’en reçois. Ce livre, « En quête de gauche » a été classé dans les vingt meilleures ventes de la semaine par le classement de l’Express et de RTL. C’est politique. Mon livre est trop épais (320 pages), trop pédago, trop documenté pour qu’on l’achète par un coup de tête. Comme il y a pas mal d’autres livres en circulation comme celui de Claude Allègre, Guillaume Bachelay, Marie Noëlle Lienemann et Lionel Jospin, on ne peut pas dire que je bénéficie d’un monopole. Donc, ceux qui achètent le font en connaissance de cause, soit parce qu’ils en ont entendu parler soit parce qu’ils savent quelle sorte de socialiste je suis. Le réseau militant de PRS joue aussi un rôle de diffusion qui est décisif. Mais cela aussi ça revient à dire que le résultat est donc bien politique. A méditer. En tous cas, je vais faire encadrer la page de l’Express qui en atteste?J’ai intérêt à m’en réjouir vite, fort et bruyamment ! Car naturellement ca ne durera pas. Pourquoi ? Voici la fin du mois. Tout le monde en France tire la langue en fin de mois. Certains dès le quinze, d’autres tout le temps. Ils sont de plus en plus en plus nombreux. En France la pauvreté gagne du terrain sans cesse. Durant l’année 2005, dernière année évaluée, 260 000 personnes de plus qui sont devenues pauvres. Le taux de pauvreté a ainsi enregistré sa plus forte hausse depuis sa création ? de 11,7 à 12,1% selon le chiffre de l’INSEE. Le Secours Populaire et Ipsos ont voulu connaître quelle perception les Français avaient de la pauvreté autour d’eux. Frisson. On découvre que près de la moitié de nos concitoyens connaissent des pauvres dans leur entourage. Mais surtout près d’un tiers admettent avoir connu eux-mêmes une telle situation. Le fait que près d’un Français sur trois admette être déjà tombé dans la pauvreté est un résultat d’autant plus inquiétant qu’il y a très certainement une sous-déclaration. Car on a toujours honte d’être pauvre. Vu de plus près, la composition sociale des nouveaux pauvres est très claire. On trouve logiquement les foyers vivant avec moins de 2 000 ? nets par mois (43%), les catégories populaires (35% des employés et des ouvriers) et, dans une moindre mesure, les femmes (33% contre 26% des hommes). La pauvreté n’est plus la marge du système mais son c?ur, son symptôme de bon fonctionnement. Cette masse humaine humiliée est celle que les pédants sociaux libéraux appellent les assistés. En ayant ces chiffres en tête, lisez mon livre et vous comprendrez pourquoi j’ai tant de dégout pour ceux qui devraient être les portes paroles de la révolte contre cet ordre des choses mais se comportent avec tant d’enthousiasme et de suffisance comme ses gestionnaires zélés.

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