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Dans cette note, je parle de manifestations sociales, de BHL (Bernard Henry Levy) et moi (rien de moins) et de la rumeur de divorce du président de la République. Je veux préparer un suspense stimulant pour mes lecteurs avant publication de ma note sur le fameux « mini traité » européen.
MANIF ET CONCERT
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Samedi c’était la manif contre les franchises médicales. La médiatisation n’a pas été très forte c’est le moins qu’on puisse dire. Mais la manifestation était nombreuse et motivée. J’ai remarqué un groupe d’élus socialistes vers Montparnasse. Dont le premier secretaire de la fédération, Patrick Bloche et j’ai reconnu Danielle Simonnet maire adjoint du 20 ème. Dynamisants et actifs. Puis, bien plus loin, à l’angle de rue où je me trouvais j’ai fait la navette entre le point fixe de PRS et celui du PS et du MJS. A cet endroit il n’y avait aucune figure nationale avec le groupe des militants socialistes. PRS distribuait un tract. Vous pouvez vous le procurer sur le site et le recopier autant que nécessaire, éventuellement sous le sigle qui vous convient. Au métro Montparnasse j’avais croisé une personne qui l’avait en main, photocopié noir et blanc, avec le sigle d’un énigmatique « comité des citoyens ». Pourquoi pas. Le document est sérieux et pédagogique. Il est indispensable de faire un travail d’explication en profondeur. C’est cela la tache de ce moment politique. La riposte ne peut pas venir d’un simple coup de sang. Il faut construire une conscience éclairée. Un jour ou l’autre, tout ce travail se retrouvera dans le rapport de force. Face à la déferlante de mesures, devant l’inconsistance de la réplique politique à gauche, nous devons nous efforcer de parvenir à fixer sur le sol de la lutte sociale le pouvoir de droite. Tout serait plus simple si un véritable état major se mettait en place avec les partis de gauche. Les syndicats ne peuvent pas faire face tous seuls compte tenu de la nature politique du choc qui est engagé. Nous en prenons mieux la mesure à la lecture du texte dans Challenges du 4 octobre de monsieur Denis Kessler, l’ancien penseur de la « refondation sociale » voulue par l’équipe
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du MEDEF du Baron Sellière expliquant que c’est le système issu du programme du conseil national de la résistance qu’il faut liquider. J’ai un coup de blues quand je vois comment il est possible de faire un vrai front sur les tests ADN, et comment c’est la dispersion et la désinformation quand il s’agit du front social. Le meeting au Zénith contre les tests ADN a été bien mieux médiatisé que la mobilisation contre les franchises médicales. Tant mieux que le résultat soit à la hauteur car ce n’était pas joué. L’appel de BHL, de Libération, Charlie hebdo et SOS Racisme a eu de l’impact. Quand j’ai su qu’il fallait avoir une place pour le concert pour y aller il était trop tard pour que j’en trouve une. Ce n’est pas grave, je pense. J’ai fait mon boulot à ma place au Sénat.
Ce grand cadavre
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Cet après midi de Dimanche, je devais aller débattre avec BHL sur « Riposte » de Moati. Tout avait été callé et amplement discuté. Puis tout a été annulé en ce qui me concerne. Comme j’avais un débat prévu avec BHL pour le journal « Tecknik Art » et aussi le site de « Marianne » j’ai pu au moins apprendre de sa bouche qu’il était aussi étonné que moi de cette élimination. Bon. Du coup je n’ai pas trop insisté sur ce que j’avais lu à mon sujet à la page 99 de son livre « Ce grand cadavre à la renverse » chez Grasset. Je trouve que c’est du
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mot pour mot ce qu’a déjà dit Joffrin, sur ce thème, à mon propos. Celui-là, le PS l’a amplement récompensé, pour cela et pour l’ensemble de son ?uvre, en faisant la une de l’hebdomadaire du parti avec sa photo, suivie d’une longue lettre prétentieuse où il nous demande « d’ouvrir les yeux », rien de moins, en toute modestie éditoriale. N’empêche, même signé BHL la partition qui m’est réservée reste davantage dans l’injure que dans la démonstration. Lisez plutôt. « Je crois pour tout dire que ce fameux Bad Godesberg qu’a fait la gauche allemande il y a cinquante ans, cette acceptation du capitalisme à quoi se sont résolues de plus ou moins bonne grâce toutes les gauches européennes après celle de Willy Brandt et Helmut Schmidt, la gauche française de gouvernement s’y est, dans les faits, à peu près résolue elle aussi ; ne resterait plus, aux dernières nouvelles que le cerveau dinausorique du Sénateur Mélenchon auquel l’information tarderait encore à parvenir puisqu’il en est encore à croire, semble-t-il que « la social démocratie c’est fini » et que son bilan est « un désastre »- mais les observateurs les plus optimistes ont espoir de le voir, même lui, finir par se ranger à l’hypothèse incongrue selon laquelle deux et deux feraient quatre? » Mais le débat a été dense mais détendu. Vous verrez ça bientôt. Lui s’attendait à rencontrer un australopithèque. Il est possible qu’il ait été surpris de ce que j’arrive à formuler quoique dinausoriquement.
DIVORCE
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La rumeur à propos du divorce du chef de l’Etat, et demain peut-être son annonce n’appellent en elles-mêmes aucun commentaire politique. C’est un fait à caractère privé. Il pollue la scène publique. Impossible d’y échapper. Je propose donc d’y réfléchir sous un angle politique. C’est possible. Réfléchissons aux conditions juridiques et constitutionnelles dans lesquelles ce divorce s’opérerait.
En effet, depuis la révision constitutionnelle du 23 février 2007 sur le statut constitutionnel du chef de l’Etat, l’impunité pénale et civile dont jouit le chef de l’Etat fait de son éventuel divorce l’exercice d’un véritable droit de répudiation.
Depuis février 2007, l’ article 67 de la Constitution précise en effet que le Président de la République « ne peut, durant son mandat », « faire l’objet d’une action » « devant aucune juridiction ». A l’époque, plusieurs parlementaires avaient pointé que cela rendrait impossible toute action civile contre le président de la République, à moins que celui-ci y consente. Malheur à qui se fait emboutir sa voiture par le chef de l’état au petit matin quand il rentre à la maison. Pas de recours possible s’il n’y consent. Et aucun recours possible dans une autre forme que celle qu’il agrée. C’est comme ça !
La procédure qui impliquerait aujourd’hui le chef de l’Etat devant le juge des affaires familiales se déroulerait donc dans des conditions d’exception. Aucune action judiciaire ne pourra s’opérer à moins que le chef de l’Etat n’en soit d’accord. Et cela soit sur les modalités du divorce lui-même ou, s’il ya un contentieux, sur la garde d’enfant ou de pension alimentaire. Soit il fixe tout lui-même et l’autre partie s’incline
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, soit il n’y a rien de possible ! Qu’est ce qu’une séparation de couple dont on seul peut décider et à ses conditions, sans aucun recours du conjoint sur quelque sujet que ce soit ? Une répudiation, tout simplement.
Cette situation injuste illustre le caractère aberrant du statut du chef de l’Etat voté à l’initiative du Président Chirac en février 2007. Je me demande si la commission Balladur y a pensé ? A-t-elle pensé à réformer ce statut aberrant ? Comme les révisions constitutionnelles vont aller bon train bientôt, celle-ci pourrait y trouver sa place. Les parlementaires pourraient ainsi mettre fin à ce statut grotesque de grand Mamamouchi.