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Contributions sur l’Ukraine et la Russie

Contributions sur l’Ukraine et la Russie

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Chroniques Ukraine du Parti de Gauche

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« François Hollande est euro-servile »
Invité de RTL le 25 février2014

Le 25 février, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’émission « RTL soir ». Il est revenu sur la manifestation à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et a appelé à nouveau les forces de gauche à construire une majorité alternative. Jean-Luc Mélenchon a également parlé de la loi Florange, puis de la situation en Ukraine.

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L’Ukraine, nouvelle frontière américaine
Extrait de note de blog du 25 février2014

Ukraine. Cette fois ci c’est un putsch ! Et une nouvelle fois, la propagande tourne à plein régime et c’est bien normal. L’enjeu géopolitique est énorme. L’offensive contre la Russie que mènent les Nord-américains, Manifestation contre la privatisation du railen compétition avec les allemands, bat son plein. Comme d’habitude dorénavant, la France n’a pas de politique indépendante, sauf d’ineptes gesticulations « pour la paix et le dialogue » opportunément dosées pour servir toujours le même camp : celui choisi par les Allemands ou les Nord-américains. Il faut se demander si Fabius n’est pas parti si vite de Kiev parce qu’il s’attendait au putsch. Car le fait est que ses bonnes paroles et celle de son collègue allemand peuvent être considérées comme des appoints de la préparation du putsch. Soi-disant venu pour trouver « une conciliation », les deux enfumeurs ont surtout réussi à faire admettre que le pouvoir n’était pas légitime et devait passer devant les urnes. Le lendemain, le coup d’Etat avait donc l’air d’une formalité, d’une anticipation. Le « Journal du Dimanche » pousse l’audace jusqu’à titrer et illustrer sa une avec la corrompue Ioulia Timochenko, icône de la presse occidentale, affairiste pourrie jusqu’à la moelle. La voici dorénavant auréolée d’un « Ioulia, la voix de la liberté ». C’est incroyable ! Un peu comme si les Balkany étaient à l’Elysée après une nuit d’émeute de l’extrême droite. L’ampleur d’une telle manipulation souligne la force des enjeux.

La violence atlantiste de la diplomatie de Hollande, alignée sur la droite des Etats-Unis, a déjà été démontrée en Syrie. On se souvient des appels à la guerre sainte pour la démocratie, lancée par Hollande et Fabius. Les djihadistes ont répondus à l’appel ; mais ce n’est pas ce qui était prévu… Mais on se souvient aussi que, malgré toutes les mises en garde, Fabius et Hollande avaient déjà volontairement occulté la nature violemment islamiste de l’opposition armée syrienne. Il est vrai que celle-ci disposait d’un sauf-conduit bien apprécié par le gouvernement actuel comme par le précédent : son financement par le Qatar et l’Arabie saoudite. Ces deux pays, il est vrai, étaient déjà des clients par ailleurs déjà concernés de près par le déclenchement de la guerre en Lybie ! Comment oublier que le PS en Tunisie participe à un gouvernement avec les islamistes ? L’atlantisme a des voies décidément très dangereuses. Manifestation contre la privatisation du railOù est l’intérêt de notre pays dans cette attitude ? De qui notre diplomatie est-elle devenue le bras armé ?

Avec ce cas Ukrainien, nous voici revenus au sommet de la vague des manipulations des opinions. Ici, il s’agit de valider un coup de force dont l’unique contenu est l’hostilité à la Russie. En France, comme d’habitude, pour connaître en direct le sens du vent d’ouest, observez les voiles du vaisseau amiral de la presse sous influence nord-américaine : « Le Monde ». Celui-ci ressort le grand jeu ! Il n’en finit plus de mettre en scène le Disneyland du bien et du mal qui lui tient lieu de récit géopolitique. Entendons-nous bien : la mise en cause du gouvernement Ianoukovitch est fondée. La corruption, le surplace économique et tout le saint frusquin des « démocraties » issues de la fin du « camp socialiste » à l’est sont insupportables. Mais ce n’est pas une raison pour encenser l’opposition, mentir sur son identité, amnistier des criminels et des délinquants, tout cela pour participer à une manœuvre contre la Russie contraire aux intérêts de la France. Le même scénario s’était observé quand on avait vu les mêmes belles consciences encenser le gouvernement totalitaire géorgien parce qu’il venait d’attaquer les enclaves russophones de son pays. C’était pourtant le jour même de l’ouverture des jeux.

En Ukraine, la kleptocratie était tout autant au pouvoir sous l’équipe libérale « pro-Europe » au pouvoir auparavant. Loulia Timochenko, soi-disant voix de la liberté, était en prison pour des détournements de fonds exactement comme son mari l’était aux Etats-Unis pour fraude fiscale. On verra très bientôt qu’il ne suffit pas que les Mickeys des médias inventent une figure tutélaire pour que les rudes barbares qui agissent en veuillent et pour que les princes charmants soient d’accord. Les combattants prétendument « indépendantistes », « pro-Europe », c’est-à-dire le gros de ceux qui ont affronté réellement la police de Kiev en première ligne et ratonnent dans les rues de Lviv à Kiev sont politiquement très clairement identifiables. Les prétendus partis de la « liberté » et de « l’Europe » sont des partis qui s’affichaient encore il y a peu comme des partis de la plus extrême droite. Tel ce « Svoboda », ex-Parti National-Socialiste d’Ukraine ! Leurs partisans se sont déchaînés. On a vu le retour des pogroms antisémites comme dernièrement à la sortie d’une synagogue du quartier de Kiev de Podil. Mais les attaques contre les musulmans ne se comptent plus non plus ! C’est dans cette ambiance que fut révélée le contenu de la conversation où l’on entendit la secrétaire d’Etat nord-américaine faire son commentaire sur l’action des allemands et parler comme si elle s’apprêtait à désigner les membres du prochain gouvernement ukrainien !

Mais ceux qui, en Europe et aux Etats Unis valident les putschs et les insurrections, nous préparent des lendemains furieux d’un bout à l’autre du continent. La Russie ne va pas se laisser faire. C’est bien normal. Le peuple Ukrainien non plus. Sa fraction saine, débarrassé de la tutelle des corrompus qui s’étaient imposés comme leur porte-parole et leur gouvernement, va reprendre l’initiative. On peut donc compter sur une mise en cause populaire de l’extrême droite putschiste qui ce soir tient le haut du pavé aux acclamations de « l’Occident ». Le danger vient de la violence que tout cela peut déclencher et du risque de partition du pays que l’offensive « occidentale » peut provoquer. Sans oublier les traditionnels effets de dominos.

 

L’UE soutien l’extrême droite ukrainienne
Session du 24 au 27 février2014

Résolution RC-B7-0219/2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Ce texte est déséquilibré et ne rend absolument pas compte de ce qui se passe actuellement dans le pays. Le mouvement de contestation est présenté de manière idyllique comme « citoyen et populaire ». Cela passe sous silence son caractère disparate et notamment le fait qu’il comprend une partie ultranationaliste et antisémite. Le rôle des organisations d’extrêmes droites est évacué par la formule « tout extrémisme ». De plus cette résolution témoigne d’une politique d’ingérence politique de la part de l’UE. Le texte fait la leçon à la Russie en dénonçant ses pressions économiques sur l’Ukraine mais ne dit pas un mot des manouvres concomitantes des Etats-Unis. On est une fois de plus dans l’indignation à géométrie variable et l’alignement de l’Europe sur la politique de Washington. Le texte appelle aussi les rapaces du FMI et la Banque mondiale à la rescousse de l’Ukraine. Cette récitation des mantras atlantistes n’a en réalité aucune portée ni signification. Fort heureusement la « diplomatie européenne » n’est qu’un coût et une bureaucratie inutile, en double emploi avec celle des USA et de ses services Je vote contre.

 

Avis aux Mickey à propos de l’Ukraine
Extrait de note de blog du 5 mars2014

Je crois donc utile de préciser noir sur blanc ma position. Je le fais à gros traits pour que les esprits avancés des salles de rédaction puissent comprendre. Je le fais donc dans leur langue. Je dis ce que « je soutiens » et ce que « je condamne ». Comprenez-moi bien : mes lignes ici seront un panneau de signalisation pour les Mickey de la sphère médiatique. Allons-y : je ne soutiens pas Poutine. Ni les autorités de fait de l’Ukraine actuelles, ni les kleptocrates du gouvernement constitutionnel précédent. Mais, au contraire de Daniel Cohn-Bendit, je ne suis pas partisan de la guerre avec la Russie ! Et si je crois que les Russes n’ont rien à faire hors de leurs bases en Crimée, je condamne la tentative d’encerclement de la Russie par l’Otan qui en est la cause. Je condamne l’antisémitisme néonazi des ministres de fait au pouvoir en Ukraine, et je souhaite qu’ils soient rapidement expulsés de ce gouvernement.

Je le fais conformément aux recommandations de la résolution adoptée par le Parlement européen le 13 décembre 2012. J’en profite pour signaler que cette résolution « à propos de l’Ukraine » émane des sociaux libéraux, de la droite et des Verts, dont Daniel Cohn-Bendit. Elle dit sans aucune ambiguïté : « le Parlement s’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au Parti « Svoboda », lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovnaz Rada ; rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier ». Ainsi, voilà ce que Cohn-Bendit en personne a signé et voté. Soutenait-il Poutine à cette occasion parce qu’il condamnait les néo nazis Ukrainiens ? Non, évidemment ! C’est pourtant ce qu’il me reproche d’avoir fait.

Ce n’est pas fini. Je condamne aussi les provocations du gouvernement de fait de l’Ukraine que sont sa demande d’adhésion à l’OTAN ou le retrait du russe comme une des langues officielles de l’Ukraine, d’ailleurs parlée majoritairement dans le Donetz et la Crimée. Je pense que les Etats-Unis n’ont rien à faire dans cette zone, et je condamne leur activisme belliqueux.

Bref, mon camp est celui de la paix contre la guerre. Car la guerre sur le vieux continent entraînant tout le monde comme par un enchaînement est redevenue possible. L’une des manières de l’éviter est de refuser de jouer avec des allumettes dans cette poudrière. C’est pourtant ce que font les va-t-en-guerre traditionnels de ce type de situation. Loin de faire le bilan des guerres qu’ils ont provoqué ou réclamé depuis 20 ans, ils en redemandent. L’Irak, la Lybie, l’Afghanistan, le Kosovo : ils n’ont rien appris, et ne veulent rien apprendre. Leur intérêt ce n’est pas la paix ou la guerre. C’est leur tropisme atlantiste fanatique. En attendant, les faits ne sont pas ceux que vendent les marchands de papier va-t-en-guerre. Ainsi concernant la présence militaire des russes. Elle ne comporte aucune illégalité selon le Général français Vincent Desportes qui le déclare sur BFM TV, le 2 mars 2014. Il dit : « La Russie ne viole aucune loi, qu’elle soit internationale ou autre. Selon les accords signés avec l’Ukraine, la Fédération est autorisée à disposer d’une force de 25 000 hommes sur le territoire ukrainien. Actuellement, même avec les derniers mouvements de troupes, les forces russes ne s’élèvent pas à plus de 15 000 hommes en Crimée, nous sommes encore loin du compte. Et l’Ukraine ne fait ni partie de l’UE, ni de l’OTAN ; de ce fait, ni l’UE ni l’Otan ne sont disposées ou autorisées à intervenir en Ukraine.  »

Se mettre à distance du gouvernement de fait de l’Ukraine ce n’est pas en faire autant avec le mouvement insurrectionnel qui a renversé le pouvoir kleptocratique précédent. Au contraire. Pour moi, ce mouvement est riche de rebondissements, qui seront autant d’opportunités pour les forces qui pourront constituer une alternative. J’approuve les manifestations et l’insurrection de masse qui s’est dressé contre le pouvoir en place. Que les éléments les plus discutables aient pris la tête du processus contre les pouvoirs en place est tout simplement un fait de lutte commun à toutes les périodes révolutionnaires. Ce n’est peut-être qu’un mauvais moment à passer. Car il semble bien que les Ukrainiens de toutes les couleurs politiques conservent une grande énergie révolutionnaire intacte. Déjà plusieurs séquences révolutionnaires se sont enchainées sans que cette énergie se disperse. Or, que se doivent de faire les nouvelles autorités ? Une politique impopulaire au plus haut point pour rembourser la dette et faire face aux obligations du pays ?

Ne croyez pas que la situation va se détendre. Les intérêts engagés sont trop importants. Anglais, Français, Autrichiens, Allemands : les premières économies de l’Europe sont lourdement engagées en Ukraine et, en Russie, de toutes les façons possibles, les principales. Et j’ai bien noté qu’il est dorénavant accepté en Europe de chasser à coup de bâton un président élu et son gouvernement quand il est impopulaire, qu’il y a des ministres corrompus et que le peuple subi des sacrifices indignes tandis qu’une petite minorité s’enrichi indécemment. Je peux attester du fait que le message a été bien reçu sur le terrain ! En effet, dans la manifestation des cheminots européens à laquelle j’ai participé à Strasbourg, je ne compte plus ceux qui m’ont lancé : « alors il faut faire comme en Ukraine pour être entendu ? ». C’est la première fois de ma vie politique depuis trente ans que j’ai entendu des travailleurs se référer à une insurrection populaire en cours hors de nos frontières. Que les révoltés ukrainiens en soient remerciés du fond du cœur !

Retour aux Mickeys des médias. Voici ma position en résumé. La révolte populaire Ukrainienne était légitime. Elle a été confisquée par un gouvernement illégitime et illégal dans lequel l’extrême droite a quatre ministres. L’énergie révolutionnaire des Ukrainiens n’est pas épuisée. La prochaine vague sera anti-européenne, c’est-à-dire hostile aux politiques que l’Union Européenne veut imposer là-bas pour récupérer sa mise bancaire et financière.

A l’heure actuelle l’enjeu numéro un est d’éviter la guerre. Cela signifie empêcher par-dessus tout la partition du pays : on ne touche pas aux frontières en Europe ! Ni ici, ni nulle part. La France devrait être un médiateur. Au lieu de cela, elle est enchainée derrière Merkel et les Etats-Unis. Elle s’est discréditée en s’alignant contre ses propres intérêts sur la position atlantiste. Le régime actuel est très provisoire. Il va discréditer la politique de l’Union européenne sur place et provoquer de nouvelles vagues révolutionnaires. Mieux vaut être atteint par l’onde de choc d’une révolution populaire que par celle de la guerre.

L’UE soutient-elle l’extrême droite ?
Question à la Commission le 6 mars 2014

Svoboda, parti national-socialiste (nazi), qui encadre l’insurrection ukrainienne d’Euro-Maïdan, a été soutenu par Catherine Ashton, qui s’est affichée au coté de son leader Oleh Tyahnybok. En faisant cela, la représentante de la diplomatie de l’UE apporte le soutien de l’UE aux forces d’extrême droite en Ukraine.

Qui lui en a donné le mandat ?

Certains membres du nouveau gouvernement tiennent des positions en contradictions totales avec les valeurs de l’UE ; c’est d’ailleurs ce que le Parlement européen avait statué dans l’une de ses résolution en décembre 2012. Voilà ce que l’on disait de Svoboda à l’époque : « les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada (Assemblée ukrainienne) à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier ».

Catherine Ashton a-t-elle conscience que sa voix ne peut représenter la diplomatie de l’UE à partir du moment ou elle ne respecte pas les votes du Parlement ?

Enfin, Catherine Asthon sait-elle que ses nouveaux amis défilent sous le drapeau rouge et noir de l’OUN-B, les collaborateurs nazis qui exterminèrent les juifs et les Polonais dans le cadre de la machine de guerre nazie ?

 

« L’intervention des peuples est la solution »
France inter 6 mars 2014

Le 6 mars 2014, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de France Inter. Il y a détaillé sa position sur l’Ukraine et a plaidé pour des solutions politiques allant dans le sens de la recherche de la paix. Le coprésident du Parti de Gauche a ensuite été interrogé sur l’affaire Buisson, dans laquelle il voit un effet de l’esprit de Cour de la Ve République. Jean-Luc Mélenchon a ensuite évoqué le procès que lui fait Madame Le Pen pour l’utilisation du mot « fasciste », avant de parler de la politique économique de François Hollande. Le coprésident du Parti de Gauche a enfin été interrogé sur les élections municipales et a répété que le Front de Gauche n’étais pas une étiquette mais une stratégie politique.. »

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Les va-t-en-guerre de l’UE
Résolution RC-B7-0263/2014 – Session du 10 au 13 mars 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Cette résolution ne vise qu’à une chose : condamner unilatéralement la Russie, au prétexte qu’elle aurait envahi la Crimée. Ce n’est pas ma vison des choses, ni ma position. L’Ukraine ne fait ni partie de l’UE, ni de l’Otan, de ce fait, ni l’UE ni l’Otan ne sont habilités par le droit international à intervenir en Ukraine. Le parti pris atlantiste des rédacteurs de ce rapport ne fait aucun doute puisqu’ils en appellent à « une coopération transatlantique étroite quant aux mesures propices à une solution à la crise ». Dans une escalade belliqueuse les rapporteurs se félicitent des sanctions déjà prises contre la Russie. Et ils envisagent avec enthousiasme de nouvelles mesures de rétorsion dans un déni total des risques de guerre qui en découlent. Au mépris des risques que comporte le soutien inconditionnel aux autorités de fait actuelles, formée par une coalition politique incluant des membres néo-nazi que le Parlement à formellement dénoncé en décembre 2012. Je vote contre.

 

Partenariat oriental agressif
Session du 10 au 13 mars 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Je vote contre ce rapport sur le Partenariat Oriental qui n’est pas à la hauteur des enjeux, surtout dans le contexte actuel des récents événements en Ukraine. Il est lunaire. C’est à dire que son agressivité impériale est à nu Déjà en septembre dernier, lors d’un vote au Parlement sur les rapports avec l’UE avec la Russie, nous plaidions pour que le choix de l’UE n’exclue pas la Russie dans ses relations à l’Est, dans l’intérêt même de la région. Rien n’y fit.
Aujourd’hui, ce rapport revient à la charge sur les accords de libre-échange « approfondis et complets », soit imposer des réformes structurelles aux peuples du voisinage oriental. Les longues phrases et les bons mots sur « l’amitié et le bon voisinage » ne peuvent le cacher.
Quant aux régimes d’exemptions des visas, ils ne doivent pas être conditionnés aux accords de réadmission, comme dans le cas de la Moldavie, ce qu’oublie bien de préciser le rapporteur polonais de droite

 

L’UE va-t-elle continuer à cautionner les violences d’extrême droite en Ukraine ?
Question à la Commission le 11 mars 2014

La Commission propose à l’Ukraine un plan d’aide de 11 milliards d’euros, sous forme de don et prêts conditionnés, bien sûr, au respect des critères du FMI. S’agit-il ici d’acheter des alliés ?

Cette fausse bienveillance ne doit pas gommer la nécessité de faire la lumière sur les violences commises en Ukraine. Ni à faire la lumière sur l’initiative qu’en aurait eut des composantes de l’actuel gouvernement.

Car, une conversation téléphonique entre Catherine Asthon et Urmas Paet, le ministre estonien des affaires étrangères, révélée par la presse, fait état de fortes présomptions concernant des liens entre les snipers qui ont tiré sur les manifestants et la police à Kiev et certaines composantes de l’actuel « gouvernement », en particulier le parti d’extrême droite Svoboda. Pour ne pas déstabiliser le nouveau gouvernement, qui compte 4 ministres issus de Svoboda, l’UE ne réclamerait aucune enquête à leur sujet. Selon le vœu du ministre des affaires étrangères estonienne qui a confirmé la véracité de ces propos.

Ne faudrait-il pas au contraire faire la lumière sur ces évènements ?

Pourquoi l’UE ne soutient-elle pas une enquête internationale à ce sujet ?

Pourquoi l’UE continuerait-elle à légitimer l’extrême droite ukrainienne en passant ces faits sous silence ?

Pourquoi n’est-il tenu aucun compte du vote du Parlement dénonçant ces groupes et les alliances avec eux ?

 

La Crimée est perdue pour l’OTAN. Tant mieux.
Extrait de note de blog du 15 mars 2014

Bien sûr la Crimée est « perdue » pour l’OTAN. Bonne nouvelle. Il faut espérer que, du coup, la bande de provocateurs et d’agités qui dirigent la manœuvre va se calmer quelque temps. Car il était évident que si recommençait le cirque qui a conduit en son temps le géorgien Saakachvili à vouloir brutaliser les enclaves russophones de son pays, l’affaire finirait comme alors. C’est-à-dire par une sécession sous protection militaire russe. Poutine a profité habilement d’une politique aventurière et irresponsable provoquée par les autorités de fait ukrainiennes. Mais avait-il le choix ? Pouvait-il accepter une avancée de l’OTAN en Crimée, sa grande base navale sur la mer noire, trajet du gazoduc qui contourne l’incontrôlable Ukraine ? Non, bien sûr, et aucune personne informée ne peut soutenir le contraire. Inconvénient : l’occasion a fait le larron: la prise d’avantage est considérable pour la Russie. Avantage : la frontière de l’est est à peu près stabilisée si l’OTAN n’en rajoute pas. Les USA avancent et conquièrent le chaos ukrainien, mais les russes reprennent la Crimée. En cas de prolongation des tensions, les Russes prendront aussi le Donetz. Le moment venu, les Polonais mettront les doigts dans le secteur eux aussi. Mais c’est une autre histoire.

Car pressionner sur des États plurinationaux et multiculturels, c’est les faire exploser. Tel est le destin promis de l’Ukraine. Mais le point où nous voici rendus peut calmer le jeu. Et on le devra à des excités qui visaient tout le contraire. Je parle des « ultras nationalistes », néo nazis ou pas, marionnettes des diverses fractions d’oligarques kleptocrates ukrainiens. Ceux-là ont cru qu’en en rajoutant, ils contraindraient « l’Occident » à les soutenir, nonobstant leur sulfureuse identité politique. Et ils y sont parvenus. Mais ils n’auront rien de plus. N’empêche ! Américains et « Européens » ont été pris au piège des extrémistes qu’ils ont stupidement laissé occuper toute la scène. Mais qu’y pouvaient-ils ?

On retrouve ici les conséquences de la grossière politique nord-américaine. La même qui les a conduits à d’abord armer les islamistes contre les « rouges » ! C’était la stratégie de la ceinture verte autour des ennemis rouges. Pour finir, la ceinture verte mordit la main qui l’armait. Génial ! Une nouvelle fois, les mêmes cerveaux malades ont été débordés par leurs créatures. Car aucun service américain n’était assez ignorant pour croire qu’en cas de franchissement de la ligne rouge, les Russes laisseraient faire. Et aucun n’était assez aveuglé pour croire qu’il existerait une parade. Car il n’en y a pas. Sauf la guerre contre les Russes. Qui est volontaire pour aller se battre au milieu d’un champ de centrales nucléaire nommé Ukraine, où trône déjà Tchernobyl ? Qui est disponible pour une crise économique pire que celle qui déroule déjà ses anneaux ? Qui en Allemagne ou ailleurs a trouvé le moyen de se passer du gaz et du pétrole qui transitent par l’Ukraine ? Personne ! La messe est dite. La Crimée sera russe et l’Ukraine entre dans un chaos aggravé.

 

Accord d’association UE-Ukraine : une négociation dans le dos du peuple ukrainien
Note de blog Europe, le 25 mars 2014

Au prétexte de la concentration de troupes russes en Crimée, les « occidentaux » jouent à faire peur.

Soyons lucides. La Russie envahissant l’Ukraine ? Pour quoi faire ? Malheureusement pour elle, l’Ukraine va s’effondrer toute seule. Les Russes préfèrent laisser aux seuls Européens la charge d’une contrée ruinée, dirigée par des kleptocrates maniant leurs marionnettes nazies. Un pays dangereux, en proie à une révolte populaire permanente contre une misère sociale que la Troïka va aggraver. Un pays dévasté, qui contient le sarcophage incertain de Tchernobyl et sept autres centrales nucléaires vétustes. D’ici peu, le pétrole et le gaz russes sortiront de Russie par un autre gazoduc et oléoduc. Pourquoi diable la Russie envahirait-elle cet espace ? Pourtant, les gesticulations provocatrices continuent. Sous l’impulsion d’Obama, le G8 est transformé en G7 ! Ce serait risible si ce n’était une telle démonstration d’aveuglement ! Ce ne sera pas la seule. Sous l’impulsion des atlantistes, les Européens ont foncé tête baissée dans une provocation qui les enferme dans une impasse. Une provocation de plus dans la poudrière ukrainienne ! Le 21 mars, ils ont signé le volet politique de l’accord d’association. C’est absurde. Cela fait 5 ans que cet accord nourrit la crise politique ukrainienne et des tensions avec la Russie. Pourquoi avoir précipité sa signature ? D’ailleurs, que vaut une telle signature ? Le gouvernement ukrainien qui signe n’est pas issu des urnes ! Cette signature est donc « illégale » pour reprendre le terme favori du moment. Concrètement, le seul résultat de cette « signature » est d’aggraver la confusion et l’escalade avec la Russie. Et de créer des illusions. Voyons de plus près.

Le document signé forme le « volet politique » de l’accord d’association. Il comprend un préambule, et les chapitres 1, 2 et 7 de l’accord d’association. La signature des autres volets de l’accord, notamment les aspects économiques, a été reportée à une date ultérieure. Ce sera après le 25 mai, date de la tenue des élections ukrainiennes. Dans l’immédiat, l’UE comme le « gouvernement intérimaire » ukrainien ont donc prévu de ne tenir aucun compte de l’avis du peuple ukrainien sur cet accord. Mais, en reportant une partie du texte à une période ultérieure aux élections, les signataires ne font-ils pas eux-mêmes l’aveu de la légitimité très relative de ce qui est signé avant lesdites élections ?

UN ACCORD EN PREPARATION DEPUIS DES ANNEES

Depuis la fin des années 90, l’Ukraine mais également la Russie, le Tadjikistan ou encore l’Arménie, sont liés à l’UE par des accords dits « de partenariat et de coopération ». C’est la phase un de l’annexion. Derrière un affichage de coopération en matière culturelle ou de droits de l’Homme, petit à petit, le marché intérieur, c’est à dire la zone de libre-échange européenne, étend son empire sur ses voisins. Depuis 2007, l’UE tente d’établir une zone de libre-échange avec l’Ukraine. Leur dernière tentative s’est soldée par un échec. Au sommet de Vilnius, en décembre dernier, les États comme l’Ukraine ou l’Arménie, n’ont pas voulu de cet accord de libre-échange, au grand dam de l’UE. Le texte, aujourd’hui signé par les 28 dirigeants de l’UE, vise à arrimer l’Ukraine à l’Union, en engageant les deux parties dans une association politique et une intégration économique. Contrairement aux apparences ce texte ne prévoit pas à terme l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Dès lors, cette signature ne fait que creuser un peu plus le fossé entre les « Occidentaux » et la Russie. Et c’est tout. C’est le seul but recherché par une petite camarilla d’exaltés sans aucun sens des réalités.

LE CONSEIL EUROPEEN ADOPTE LES NEO-NAZIS

Cette signature « symbolise l’importance des relations » des deux parties et « leur volonté de les faire aller de l’avant », a relevé le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy dans un tweet. Pauvre bobard. Mais a quel prix politique ! Le Conseil européen n’émet aucune réserve sur le nouveau gouvernement ukrainien. Il « note avec satisfaction que le gouvernement ukrainien est déterminé à faire en sorte que les structures gouvernementales soient représentatives et ouvertes à tous et reflètent les diversité régionales ». Pourtant, l’actuel gouvernement de Kiev n’a pas été élu, n’est qu’un gouvernement transitoire avec lequel il est très surprenant de signer un accord d’une telle conséquence. D’autant plus que ce gouvernement provisoire est sous l’influence comme chacun l’admet dorénavant de cinq ministres issus d’un parti se référant ouvertement au nazisme, le parti Svoboda. Comme il a fallu ferrailler pour faire admettre par ceux qui n’avaient pas envie de le voir tant ils sont aveuglés de sentiment anti russes! Je me fais donc un devoir de rappeler à chaque occasion que le parlement européen lui-même avait voté le 13 décembre 2012 une résolution sur la situation en Ukraine, condamnant toute alliance avec le parti Svoboda. Il déclarait “que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier”. Depuis la règle serait de fermer les yeux…Ainsi quand Oleg Makhnitsky également membre dirigeant du parti Svoboda a été récemment nommé procureur général d’Ukraine. Qui s’est inquiété des problèmes que cela pourrait poser aux « standards juridiques » défendus par l’Union Européenne ?

LE CONSEIL EUROPEEN TRAITE LA RUSSIE EN ENNEMIE.

En fait, dans le contexte d’escalade belliqueuse avec la Russie il s’agit surtout pour la Commission d’envoyer un signal fort de soutien au sulfureux « gouvernement » de fait de l’Ukraine. Le commissaire européen chargé de l’élargissement et de la politique de voisinage, Stefan Füle, insiste sur ce point : « On veut montrer à la Russie qu’on soutient toujours l’Ukraine ». Thierry Repentin renchérit « Il faut accompagner l’Ukraine vers un autre avenir. Cet accord établit les bases pour une future négociation politique et fait rentrer l’Ukraine dans un grand forum démocratique. » L’impudence d’un tel discours s’agissant de néo nazis est sidérante. Son renoncement a faire de la Russie un partenaire respecté ordinaire est au moins aussi consternante. Dans cet état d’esprit belliqueux le Conseil européen a décidé d’annuler également le prochain sommet UE-Russie et les prochains sommets bilatéraux périodiques. Il demande également à la Commission européenne et aux États membres de préparer « d’éventuelles mesures ciblées ». On se demande bien lesquelles ! Traiter la Russie en ennemie est absurde. C’est contraire aux faits tels qu’ils se sont déroulés en Ukraine. C’est également contraire à l’intérêt des européens. Il faut espérer que chacun des acteurs financiers et économiques garde son sang-froid. Car on ne doit jamais perdre de vue l’implication en Russie des entreprises les plus diverses mais non les moins importantes d’Allemagne et de France.

UN TEXTE D’ANNEXION ECONOMIQUE DE L’UKRAINE PAR L’UE

Le préambule, non contraignant, fixe l’objectif de l’accord. L’accord a pour but « d’accélérer l’approfondissement des relations politiques et économiques entre l’Ukraine et l’UE, ainsi que l’intégration progressive de l’Ukraine dans le marché intérieur de l’UE, y compris en mettant en place un accord de libre-échange approfondi et global . »

L’Ukraine y est définie comme un pays européen partageant « une histoire et des valeurs communes » en faisant également mention de ses « aspirations européenne ». Et L’UE de se féliciter du choix européen de l’Ukraine y compris son engagement à bâtir une démocratie solide et durable et une économie de marché. Ce texte c’est celui qu’il était prévu de signer avec le précèdent gouvernement ukrainien composé alors de voyous kleptocrates chassés par la rue. A présent les signataires sont des voyous d’extrême droite flanqués d’autres voyous oligarque. Mais qu’est-ce que l’Ukraine à a y gagner ? De devenir pire que la Grèce ?

Le chapitre 1 énonce les grands principes de l’accord, qui serviront de base pour les politiques internes et externes de l’Association entre l’UE et l’Ukraine. Que du bon en marbre de péplum. Le respect des principes démocratiques, des droits de l’homme, des libertés fondamentales et la primauté du droit… mais surtout le respect du principe d’économie de marché. Il rappelle aussi le droit des minorités. Mais l’on peut s’interroger sur sa mise en œuvre réelle par un gouvernement qui vient justement de supprimer le russe (parlé par une partie de la population) des langues officielles. Quelqu’un devrait leur envoyer une copie de la charte des langues régionales rédigées exactement pour ce genre de cas !

Le chapitre 2 aborde le dialogue politique. L’accord d’association prévoit l’intensification du dialogue politique UE-Ukraine et de la coopération. Il s’agit de faire converger progressivement les normes dans le domaine de la sécurité commune et de la politique étrangère ( PESC) ainsi que de la sécurité commune et la politique de défense commune (PSDC ). L’accord prévoit ainsi une coopération militaro-technique sous l’égide de l’Agence de Défense européenne. Il s’agit d’opérer un rapprochement décisif entre l’Ukraine et l’UE. Et donc par ricochet l’OTAN à laquelle l’UE ne cesse de se référer pour définir sa politique de défense et sécurité. C’est un enjeu diplomatique essentiel aux yeux des états-uniens qui cherchent ainsi à affirmer leur suprématie jusqu’aux portes de la Russie. Dans cet emballement guerrier l’objectif de maintien des frontières de l’Ukraine incluant la Crimée est très présent dans l’accord. Bref, l’OTAN demande à contrôler les bases russes de Crimée ! Rêve ! En tout cas l’enthousiasme de l’UE pour le principe d’inviolabilité des frontières et d’intégrité territoriale est touchant. En effet quand il s’est agi de l’indépendance du Kosovo ces principes ont bizarrement été mis entre parenthèse et le sont encore.

Le chapitre 7 énonce les dispositions générales et institutionnelles. L’accord d’association pose le cadre institutionnel des relations UE-Ukraine et énonce certaines dispositions générales dont : Le rapprochement progressif de la législation de l’Ukraine aux normes et standards de l’UE dans un délais de 2 à 10 ans, soit la fameuse harmonisation. L’accord précise que cette harmonisation serait soumise à une évaluation continue conditionnant l’ouverture du marché pour les opérateurs économiques ukrainiens. Enfin en cas de non respect des termes de l’accord un Mécanisme de règlement des différends est envisagé, pour les aspects économiques il fonctionnerait sur le modèle des tribunaux d’arbitrage mis en place par l’OMC, qui permettent de violer la souveraineté des peuples en toute légalité.

Bien que la signature des volets économiques soit repoussée, l’UE et le FMI n’attendent pas pour mettre la corde au cou du peuple ukrainien.

Premièrement un prêt d’un milliard d’euros, a été proposé le 19 mars par la Commission européenne. La Commission parlementaire des affaires étrangères dont je fais partie en a été simplement avertie par un courrier du commissaire européen Oli Rehn adressé au président du Parlement européen, Martin Schulz. Car pour la première fois, la Commission explique tranquillement que ce projet d’aide ne passera pas par la consultation du Parlement. Sous prétexte de l’urgence de la situation la Commission européenne ne veut pas de l’avis des députés européens Or, pour aucune révolution ou crise, ce procédé n’a été utilisé. Pas même dans le cas tunisien, pour lequel nous bataillons en ce moment même avec la GUE/NGL. Là nous refusons que la condition pour verser l’aide soit liée aux réformes structurelles que l’UE prétend aussi imposer en Tunisie.

De son coté le FMI se prépare à la saignée. Le gouvernement ukrainien a demandé un prêt de 35 milliards de dollars d’aide sur deux ans au FMI pour faire face aux troubles économiques et politiques du pays. Les aides de l’UE et du FMI à l’Ukraine représentent un lourd passif. Déjà en 2011, un plan d’aide du FMI avait été refusé car le pays n’avait pas daigné appliquer correctement les saintes doctrines libérales du fonds. Je m’étais déjà opposé en mai 2010 lors de la proposition d’une aide financière comme toujours conditionnée au bon respect des mesures du FMI. La même logique d’étranglement est à l’oeuvre dans l’accord d’association proposé par l’UE à l’Ukraine qui est en train d’aboutir dans la précipitation après 5 ans de polémiques. Voilà aujourd’hui que le FMI se dit « impressionné » par la volonté de réforme des dirigeants ukrainiens. Dès sa sortie de prison, la corrompue Ioula Timochenko avait déjà invité à signer au plus vite un tel accord. Pourtant, même le lobby bancaire international (Institut International de la Finance) prévient : “Ce sont des réformes très douloureuses », en évoquant notamment un doublement des prix du gaz et une réduction du déficit budgétaire de l’ordre de 4,5% du PIB. Les clowneries anti russes des nouveaux amis néonazis de l’UE ne suffiront pas à faire oublier la faim, le froid et les mauvais traitements contre les ukrainiens révoltés, j’en prends le pari

Enfin, est prévue une baisse des droits de douane pour les importations en provenance d’Ukraine. Cette dernière mesure, qui devrait permettre à l’Ukraine d’économiser un demi-milliard d’euros sur un an, a été approuvée par la Commission le 15 mars. Elle devrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines, après approbation du Conseil et du Parlement. Et permettre ainsi aux ukrainiens de gouter un peu plus les joies du marché libéral européen dont les peuples sont si friands, c’est bien connu.

Ce que les autorités intérimaires et non légitimes de Kiev préparent avec l’UE et le FMI illustre la confiscation en cours de la révolution ukrainienne. Le gouvernement ukrainien met la corde au cou du peuple ukrainien, avec l’aide de la Commission européenne, experte en méthodes autoritaires. Cet accord a été avalisé par le Conseil européen des 20 et 21 mars, sans qu’un seul chef d’État ou de gouvernement ne trouve pour le moins la procédure douteuse, à défaut de constater les ravages des réformes structurelles du FMI. Les « socialistes « de toute l’Europe n’ont pas trouvé un mot à redire !

 

Comment imposer le libre-échange aux ukrainiens
Session du 2 au 3 avril 2014

Rapport : Zalewski législatif 1ère lecture (COM(2014)0166 – C7-0103/2014 – 2014/0090(COD))

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

En novembre dernier le gouvernement ukrainien a repoussé la signature de l’accord d’association UE-Ukraine, qui prévoit l’instauration d’une zone de libre-échange. Compte-tenu du contexte actuel l’UE décide de passer en force. Après avoir signé les volets politiques de l’accord avec un gouvernement non-élu, l’Union européenne veut maintenant supprimer les droits de douane sur les marchandises en provenance d’Ukraine. Je m’oppose à ces nouveaux accords de libre-échange. A fortiori quand ils sont conclus avec des gouvernements non-élus, dans lesquels on trouve des membres du parti néonazi Svoboda que le Parlement européen avait condamné en décembre 2012. En fait c’est ici une forme d’annexion politique par l’économie. Ce texte est une provocation dans un contexte extrêmement dangereux. L’Europe doit faire ici le choix de la paix et adopter les mesures qui la rendraient possible. Je vote contre.

 

Pressions russes sur les pays du partenariat oriental
Résolution RC-B7-0436/2014 – Session du 14 au 17 avril 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Cette résolution « condamne avec la plus grande fermeté l’escalade de la déstabilisation et des provocations dans l’Est et le Sud de l’Ukraine » mais, évidemment, seule la Russie est désignée comme provocateur. Quid de l’Union européenne et des Etats-Unis ? D’autant que la résolution réclame que l’UE engage une phase de sanction économique contre la Russie. Et dans le même temps appelle à accélérer la signature du volet libre-échange de l’accord UE- Ukraine. Je vote contre cette résolution aux analyses erronées et aux objectifs délétères.

 

« Que fait la flotte française en mer Noire ? »
Communiqué du 17 avril 2014

Quatre navires de guerre français sont arrivés depuis quelques jours en mer Noire, aux côtés du destroyer lance-missiles états-unien USS Donald Cook. Je déplore que l’envoi de ces navires n’ait fait l’objet d’aucune communication du gouvernement et qu’ils aient été découverts suite à des signalements des Etats riverains de la mer Noire. Visiblement dissimulée sous l’égide de l’opération méditerranéenne de l’OTAN Active Endeavor, la présence de tous ces navires à cet endroit n’était pas prévue. Quand le gouvernement compte-t-il s’expliquer devant les Français et la représentation nationale sur ces envois de forces en mer Noire ?

Les deux navires Dupuy de Lome et Alizé, dédiés à des missions de plongée, de renseignement ou d’intervention, ainsi que la frégate anti-sous-marine Dupleix, manifestent des intentions opérationnelles inquiétantes.

Cette surenchère militaire dans le sillage des Etats-Unis est une erreur politique. La multiplication des provocations contre la Russie ne peut que conduire au pire.

Je demande le retrait immédiat des navires français présents en mer Noire. Notre flotte a beaucoup à faire ailleurs, en particulier pour surveiller l’immensité du domaine maritime national, qui manque cruellement de moyens. La France n’est pas l’ennemie de la Russie et doit se comporter avec elle en partenaire.

 

L’Ukraine, gouffre de la raison politique
Extrait de note de blog du 23 avril 2014

Les Etats-Unis et l’Europe, dans leur sillage, sont engagés en Ukraine dans une stratégie d’engrenage absurde face à la Russie. Comment comprendre l’ingérence permanente des Etats-Unis dans le dossier ukrainien, pourtant si éloigné de ses frontières, alors que l’Europe directement mitoyenne est censée s’en préoccuper au premier chef ? Chaque semaine un nouveau dirigeant états-unien se déplace pour soutenir le gouvernement provisoire de Kiev auquel participent, comme on le sait, plusieurs néo-nazis hier dénoncés par le Parlement européen lui même. Et quels visiteurs ! Le directeur de la CIA, John Brennan, était ainsi en voyage officiel à Kiev les 12 et 13 avril. Il a été suivi le 22 avril par le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden. Cet activisme est délibéré. Il ne résulte d’aucune légalité internationale ni d’aucun intérêt légitime des USA dans cette zone. Les USA rejouent ainsi un lamentable scénario de guerre froide sans objet ni but d’action rationnels. Il s’inscrit dans la droite ligne de leur stratégie pour faire adhérer à l’OTAN tous les anciens pays du bloc de l’Est, en totale contradiction avec la lettre du Traité de l’Atlantique Nord. Cela a commencé en 1999 avec l’adhésion de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque. Cela a continué avec l’adhésion en 2004 de la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et les trois pays baltes directement à la frontière russe. Cela s’est poursuivi en 2009 avec l’adhésion de la Croatie et de l’Albanie. Le projet d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN soumis au Parlement ukrainien par le nouveau pouvoir de Kiev vise à parachever ce plan états-unien. Il est clairement dirigé contre la Russie. Pourquoi ? Pourquoi la Russie prend–elle ce statut d’adversaire ? Où est l’intérêt européen dans cette affaire ? Et l’intérêt français ? On nous dit « la cause c‘est le régime Poutine ». Je me demande bien pourquoi. Mais admettons. Dans ce cas, que dire de l’Arabie saoudite, du Qatar et de je ne sais combien de régimes de cette sorte que les mêmes cajolent sans trêve ? Et si la Russie est traitée en adversaire, comment s’étonner qu’elle réagisse et utilise toutes les situations pour rétablir le rapport de force que lui imposent les Etats-Unis ? Ce que je dis là ne comporte pas d’appréciation sur la légitimité de l’action mais sur sa logique. Qui pouvait croire que la Russie se laisserait agresser sans rien faire pour faire reculer un adversaire qu’elle n’a pas souhaité ?

Alors qu’elle devrait être une force d’apaisement dans cette escalade, l’Europe met de l’huile sur le feu. Elle l’a encore fait la semaine dernière, lorsque le Conseil des ministres des Affaires étrangères des 28 a sommé la Russie de retirer ses troupes stationnées à la frontière avec l’Ukraine. Comment l’Europe peut-elle ainsi prétendre régenter le déploiement de l’armée russe sur son propre territoire ? Pourquoi l’Europe n’enquête-t-elle pas, à l’inverse, sur la présence suspectée en Ukraine de soldats des sociétés militaires privées états-uniennes DynCOrp et Greystone Limited, ne parlant ni le russe ni l’ukrainien, mais en uniforme ukrainien ? Pourquoi ne s’alarme-t-elle pas que l’essentiel des victimes tuées dans les heurts des dix derniers jours soient des militants pro-russes ? Pourquoi ne dénonce-t-elle pas l’intégration sous uniforme ukrainien des milices ultra-nationalistes de Pravyi Sektor ? Pourquoi ne s’émeut-elle pas que des membres du pouvoir de Kiev appellent à mobiliser les cadets des lycées militaires (entre 15 et 18 ans) alors que l’UE est d’habitude si prompte à dénoncer les enfants soldats ? Pourquoi ne s’étonne-t-elle pas que des unités entières de l’armée ukrainienne (des unités parachutistes et blindées s’ajoutant désormais aux unités marines refusant l’autorité du gouvernement de Kiev) préfèrent déserter plutôt que de réprimer dans le sang les manifestations pro-russes ? Au lieu de ça, le Parlement européen a encore voté le 17 avril une résolution nuisible qui « prie instamment le Conseil et la Commission d’aider le gouvernement de Kiev ». Ce gouvernement est composé comme on le sait de ministres néo-nazis membres du parti Svoboda. Je rappelle que c’est le même Parlement qui, le 13 décembre 2012, appelait « les partis démocratiques siégeant au Parlement ukrainien à ne pas s’associer avec le parti Svoboda, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier » !

L’alignement de François Hollande sur la politique internationale des Etats-Unis a rendu la France largement inaudible dans la crise ukrainienne. Alors que la France est une amie historique de la Russie, sa position aurait pu peser fortement en faveur de l’apaisement. Au lieu de ça, nous avons découvert avec stupeur que plusieurs navires de guerre français sont arrivés il y a peu en mer Noire dans le sillage de la flotte états-unienne. J’ai été, le 17 avril, le premier parlementaire français à m’étonner de la présence de ces navires français et à demander publiquement des explications au gouvernement. J’attends toujours cette réponse. Alors que le gouvernement a ainsi engagé notre armée dans une escalade absurde contre la Russie, ni les parlementaires ni les citoyens n’en sont informés. Le service d’information des armées a certes concédé à l’AFP la présence du navire de renseignement Dupuy de Lôme. Celui-ci est entré en mer Noire dans le sillage du destroyer états-unien USS Donald Cook. Nous avons aussi découvert via les signalements qu’en effectuent les Etats côtiers de la mer Noire, la présence de la frégate Alizé utilisée par les commandos du service action de la DGSE. Pour compléter ce dispositif, se trouvent dans les parages la frégate Dupleix et le pétrolier ravitailleur Var. Tout cela manifeste des intentions opérationnelles inquiétantes vis à vis de la Russie. Ces navires n’évoluent pas, en effet, habituellement en mer Noire.

Le seul prétexte qui pourrait être invoqué pour justifier leur présence est le rattachement à l’opération méditerranéenne de l’OTAN Active Endeavor. Lancée depuis 2001 cette opération a pour objectif la « neutralisation des groupes terroristes » et la « recherche des armes de destruction massive ». Aucun rapport avec la crise ukrainienne et la Russie donc. Cette surenchère militaire française dans le sillage des Etats-Unis est une erreur politique. Je la condamne. Elle est absolument contraire aux intérêts de notre pays et à la nature de nos relations avec la Russie. La gêne du ministre à répondre et la concession faite d’une information incomplète posent gravement problème. On mesure de nouveau l’inconvénient d’avoir des médias si serviles dès qu’il s’agit de politique étrangère mettant en cause les Etats-Unis d’Amérique. La multiplication des provocations contre la Russie ne peut que conduire au pire. J’ai donc demandé le retrait immédiat des navires français présents en mer noire. Notre flotte a beaucoup à faire ailleurs, en particulier pour surveiller l’immensité du domaine maritime national, qui manque cruellement de moyens. Suis-je assez clair ? Pour moi, la France n’est pas l’ennemie de la Russie et doit se comporter avec elle en partenaire.

Afin d’éclairer ce qui se passe dans l’est de l’Ukraine, je veux aussi rappeler quelques réalités démographiques et économiques largement invisibles dans le traitement médiatique actuel de la crise ukrainienne. Le déclencheur des tensions en Crimée puis dans 3 provinces (oblasts) de l’est de l’Ukraine a été l’annonce par le nouveau gouvernement de Kiev de la suppression du russe comme langue officielle du pays aux côtés de l’ukrainien. Or, le russe est parlé au quotidien par 70 % des Ukrainiens et même 85 % d’entre eux dans les régions de l’est du pays. Même en terme de nationalités, le destin des russes et des ukrainiens est indéfectiblement lié : 17 % des habitants de l’Ukraine sont russes et ce chiffre monterait même à 40 % selon les estimations des bi-nationaux, très nombreux. La volonté des nationalistes actuellement au pouvoir à Kiev de construire une identité nationale ukrainienne sur des critères ethnolinguistiques est donc une illusion dangereuse. Au-delà de ce déclencheur linguistique des tensions, celles-ci sont alimentées par des enjeux économiques encore plus profonds. Le gouvernement provisoire de Kiev a décidé, par idéologie, de rompre la plupart des accords politiques, économiques et commerciaux qui liaient l’Ukraine avec la Russie. Or, les trois régions de l’Est, Donetsk, Louhansk et Dnepropetrovsk, constituent le poumon industriel de l’Ukraine. Et l’essentiel de leur activité est tournée vers la Russie, tant en raison des exportations qu’en raison des investissements effectués. Par exemple, le bassin houiller du Donbass, où se concentrent actuellement les troubles, est commun avec la Russie et pèse 27 % du PIB de l’Ukraine à lui tout seul, non seulement sous forme de mines mais aussi de métallurgie et d’industrie chimique. Moins troublée, la région de Dnepropetrovsk est également fortement liée à la Russie puisqu’elle concentre l’essentiel de la production héritée de l’URSS en matière de pipelines, de ferroviaire et surtout d’industrie spatiale. C’est là, par exemple, qu’est fabriqué le lanceur spatial russe Zenith, par une société détenue par le géant russe de l’espace RKK.

Pour toutes ces régions et leurs travailleurs, rompre avec la Russie signifie mourir économiquement. Leur défiance face au gouvernement de Kiev ne résulte donc pas tant d’un nationalisme pro-russe, qui reste minoritaire dans ces régions, que d’une défense éclairée de leurs intérêts économiques et sociaux. Car, bien sûr, le gouvernement de Kiev n’a pas la moindre stratégie de développement économique en dehors de la mise sous perfusion des emprunts du FMI et des aides de l’UE. En matière linguistique comme en matière économique, la politique actuelle de Kiev, soutenue par l’UE, de rupture avec la Russie est donc un non sens. Il n’y a pas d’avenir intelligent pour l’Ukraine sans coopération constructive avec la Russie. Et pour nous, les Européens en général, nous n’avons rien à gagner à voir ce genre de bagarres se dérouler sur le terrain où se trouve la centrale de Tchernobyl et sept autres centrales en aussi piteux état. La confrontation avec les Russes est une bêtise, une faute, et, maintenant, cela commence à être un crime.

 

Réunion publique à Gaillac
24 avril 2014

Le jeudi 24 avril 2014, Jean-Luc Mélenchon était en Réunion publique à Gaillac devant plus de 600 personnes. Parmi les sujets abordés au cours de cette réunion publique : la venue de François Hollande à Carmaux pour « rendre hommage » à Jaurès, le Grand Marché Transatlantique, le plan d’économies de Manuel Valls, la situation en Ukraine, les élections européennes…»

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Invité de RTL-LCI-Le Figaro
27 avril 2014

Le 27 avril 2014, Jean-Luc Mélenchon était l’invité du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro ». Il a appelé à une nationalisation temporaire d’Alstom et à la mise en place d’un protectionnisme solidaire. Interrogé sur le Premier ministre, Jean-Luc Mélenchon a déclaré que Manuel Valls divisait la gauche et que François Hollande n’avait pas compris le message que les Français lui avaient adressé à l’occasion des municipales. Concernant le travail le dimanche, le coprésident du Parti de Gauche s’est dit favorable au maintien d’un jour de repos où chacun peut retrouver ses proches. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le déplacement de Manuel Valls à Rome pour assister, en tant que Premier ministre, à une cérémonie religieuse de canonisation. Concernant l’Ukraine, le coprésident du Parti de Gauche a dénoncé la pression américaine et le fait que la flotte française soit embarquée en mer Noire « dans les fourgons de l’OTAN ». Jean-Luc Mélenchon a ensuite expliqué sa stratégie concernant l’euro et l’Europe, et a appelé à faire du vote du 25 mai un référendum contre le Grand Marché Transatlantique, dans lequel il était possible d’exprimer un « non » de gauche. »

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L’Ukraine : le danger d’avalanche
Extrait de note de blog du 30 avril 2014

On voit bien, à mesure que les jours passent, combien la thèse européenne et nord-américaine est en réalité un montage comparable à ceux qui ont servi de prétexte au déclenchement des autres guerres impériales de l’Otan. Même « le Monde », journal ami de toutes les guerres américaines, a dorénavant du mal à cacher les gros doutes qui pèsent désormais sur l’identité réelle des massacreurs de la place Maidan. La presse allemande a en effet levé un gros lièvre sur le sujet. Sommes-nous surpris ? Non, puisque c’est dorénavant si banal. Les connaisseurs y retrouvent l’essentiel des méthodes traditionnelles de la provocation déjà mise en œuvre en Irak et ailleurs pour appuyer la propagande des organes de presse chargés de préparer les opinions aux interventions militaires. C’est d’ailleurs aussi la méthode qui est infligée actuellement au Venezuela, où les snipers sont eux aussi liés aux milices fascistes. Ils tuent eux aussi indistinctement des policiers anti-émeutes, des contre manifestants, sans oublier quelques-uns des autres ultra droitiers victimes de règlements de compte entre sectes d’extrême droite. Sur place, tout le monde le sait et le condamne, même à droite. Mais à Paris, les journaux sous influence peuvent donc pousser leurs habituels cris d’orfraie. De cette contradiction entre un engagement partisan ardent et la prétention à se dire « indépendants et objectifs » résultent les scènes de violences internes comme celle qui conduit « Libération » à censurer un de ses propres chroniqueurs, Pierre Marcelle, parce qu’il ose s’interroger sur la crédibilité des refrains des vaches sacrées telles que Guetta et Duhamel, les deux bouddhas aigres qui gardent les frontières de « l’Europe qui nous protège » !

La guerre de la communication est bien engagée. Voyez comment aucun organe de presse, exception faite de l’AFP, ne relaie mes questions sur l’engagement des forces navales françaises et des commandos de la DGSE en mer Noire. Pourquoi ? Devinez ? Les salles de rédaction, comme à chaque cas de guerre, sont directement sous le contrôle de l’état-major. Pour ma part je suis content que ces gens-là soient contrôlés, compte tenu de leur irresponsabilité et de leur point de vue systématiquement hostile à notre pays. Mais c’est une occasion de pointer très directement leur façon d’occulter une information aussi essentielle, quand je donne le nom des bâtiments de guerre, leur taille, leur mission. Par contre, si je dis un mot plus haut que l’autre, on sait ce qui se passe. Tel est le système médiatique français.

 

Réunion publique à Alès
30 avril 2014

Le 30 janvier 2014, Jean-Luc Mélenchon était en réunion publique à Alès devant plus de 600 personnes. Parmi les sujets abordés au cours de cette réunion publique : notre combat contre l’austérité et pour l’intérêt général humain, la République, la situation d’Alstom, le coût du capital, l’Ukraine, les votes des différentes forces politiques au Parlement européen, le Grand Marché Transatlantique, la majorité alternative et l’opposition de gauche au gouvernement Valls, les élections européennes… »

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« Ukraine : une médiation autonome de l’OTAN est urgente ! »
Communiqué du 2 mai 2014

Deux semaines après que j’ai alerté sur la présence de navires de guerre français en mer Noire et demandé leur retrait, ces navires viennent de quitter la mer Noire les uns après les autres.

Le gouvernement n’a donné aucune explication sur leur présence, dans le sillage du navire états-unien USS Donald Cook, pas plus que sur la décision de les faire repartir.

Alors que les dirigeants états-uniens multiplient les surenchères contre la Russie, à l’image de John Kerry le 29 avril à Washington, je demande que toute la lumière soit faite sur l’implication en cours des forces françaises dans les patrouilles guerrières de l’OTAN dans l’Est de l’Europe.

J’appelle à la plus grande vigilance face à l’escalade militaire en cours. Je demande que les forces françaises ne soient pas engagées dans les manœuvres belliqueuses de l’OTAN. Et je demande que la France prenne l’initiative d’une médiation internationale indépendante de l’OTAN.

 

« La France doit mener une politique de médiation autonome »
i>Télé le 3 mai 2014

Le 3 mai 2014, Jean-Luc Mélenchon était l’invité d’i>télé. Il a appelé les socialistes dissidents à « s’autonomiser » en créant un groupe politique à l’Assemblée nationale, ce qui permettrait de faire contrepoids à gauche à la ligne politique adoptée par Manuel Valls. Jean-Luc Mélenchon était également interrogé sur l’Ukraine et a appelé à ce que la France ait une politique de médiation autonome. »

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Ukraine : « Il ne faut pas faire la guerre »
Public Sénat le 6 mai 2014

Le 6 mai 2014, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de Public Sénat. Il était interrogé sur les deux ans de François Hollande et a dressé un bilan sans appel : 900 chômeurs de plus par jour depuis son élection ! Jean-Luc Mélenchon a ensuite parlé d’Alstom et a expliqué qu’il était favorable à une nationalisation. Le coprésident du parti de gauche a ensuite rappelé l’ancienneté de sa lutte contre le Grand Marché Transatlantique et a détaillé les effets néfastes que la signature de ce traité aurait pour les Français et pour la planète. Jean-Luc Mélenchon était enfin interrogé sur son traitement par les médias dominants, puis sur la situation en Ukraine. « Ce n’est pas être poutinien que de dire qu’il ne faut pas faire la guerre », a-t-il déclaré.

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Meeting de Clermont-Ferrand
6 mai 2014

Le 6 mai 2014, Jean-Luc Mélenchon était en meeting à Clermont-Ferrand. Il est revenu sur les propos de François Hollande et a déclaré que la France n’était pas une entreprise, contrairement à ce qu’avait affirmé le président, et que son problème était la répartition des richesses. Jean-Luc Mélenchon a également parlé des grands sujets européens : austérité, Grand Marché Transatlantique et situation en Ukraine. »

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Meeting de Toulouse
20 mai 2014

Le 20 mai 2014, Jean-Luc Mélenchon était en meeting du Front de Gauche à Toulouse pour les élections européennes. Parmi les thèmes de ce meeting : la paix menacée par l’OTAN, les conséquences de l’austérité en Europe, la collusion entre la droite et les sociaux-démocrates et le Grand Marché Transatlantique.

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« Agir pour la paix en Ukraine »
22 mai 2014

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Audition de Jean-Claude Juncker par le groupe GUE
10 juillet 2014

Mercredi 9 Juillet, le groupe GUE/NGL auditionnait Jean-Claude Juncker, candidat de l’alliance PPE-PSE pour la présidence de la Commission européenne.

L’occasion pour moi de l’interpeller sur les modalités de consultation des peuples prévues avant de conclure le Grand Marché Transatlantique. Mais aussi de réclamer l’asile pour Julien Assange et Edward Snowden, héros européens ayant mis à jour l’espionnage pratiqué par les USA. J’ai également interrogé la volonté de Juncker à lutter contre l’évasion fiscale. Lui qui fut pendant 13 ans le premier ministre d’un paradis fiscal.

Enfin, j’ai rappelé que le Parlement avait condamné le parti nazi Svoboda, actuellement au pouvoir en Ukraine, et demandé à nouveau que cesse ce comportement inepte de l’UE vis à vis de notre partenaire Russe.

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« La géopolitique commande la politique »
Extrait de la note de blog « Retour au clavier » du 3 septembre 2014

Cet été nous avons été les témoins d’un franchissement de seuil de la scène internationale vers une catastrophe qui s’avance à pas tranquille. Le pilonnage de Gaza n’a pas seulement martyrisé une population. Les crimes de guerre sans sanctions internationales ont créé une ambiance délétère qui effondre les repères. Mais partout la résistance des consciences aux embrigadements a été exemplaire et rien n’a permis d’en fausser la signification en dépit des tentatives honteuses de quelques agences d’influence finalement ridiculisées. Ne perdons jamais de vue qu’en Israël même, et dans de nombreuses communauté juives du monde, une courageuse gauche indépendante a aussi manifesté contre la guerre à Gaza. Ce qui est terrible, c’est de voir comment les visions de court terme font de la politique de guerre dans cette zone une suite de bêtises et d’erreurs tragiques qui fragilisent sans cesse davantage les maigres points d’appui des forces démocratiques là où il en reste quelques traces. Le choix du pire conduit au pire. Le soutien aveuglé aux opposants islamistes de Bachar el Assad conduit à armer des gens qu’on s’acharne ensuite à combattre un peu plus loin. Les voilà rendus sur le plateau du Golan comme n’importe qui pouvait le prévoir.

Même aveuglement en Europe. La compétition des agences nord-américaines de sécurité a joué le coup de trop. Menacer la Russie et croire qu’elle va réagir comme un pays sous développé est une stupidité d’une ampleur inouïe. La Russie a joué gagnant à chaque coup parce que l’offensive n’a pas les moyens de ses provocations. Le rejet de toutes les ouvertures faites par les Russes à mesure du conflit a solidarisé la société russe. Quand à l’Europe, ses peuples se mordent les doigts des sanctions qui ne fragilisent qu’eux. Et maintenant quoi ? La guerre totale avec la Russie ? Transformer en champ de bataille les alentours de Tchernobyl ? Bien sûr que non ! Et surtout pas pour soutenir un régime et un gouvernement ukrainien qui compte des néo-nazis dans ses rangs ! La presse française est assez curieusement la seule en Europe à avoir une vision strictement pro-ukrainienne du conflit. Elle est aussi la seule à ne pas mettre en rapport les faits les uns avec les autres dans une guerre d’ores et déjà globale. La réplique aux sanctions économiques que les USA ont fait adopter est déjà là, à échelle du globe. C’est la décision en juillet des BRIC cet été de construire un FMI et une banque mondiale alternatifs. C’est la décision de la Chine et de la Russie en août de s’acquitter de leurs échanges mutuels en monnaie nationale et non plus en dollars… La marche au chaos monétaire avance, en même temps que les agressions de l’Otan et les manœuvres agressives de cet empire aux abois que sont les Etats-Unis d’Amérique. Ce n’est pas un spectacle au loin. C’est un fait qui entre dans ce que va être notre quotidien sous peu. Entre deux vagues de quarante mètres dans la mer, puisque c’est paraît-il devenu courant avec le changement climatique désormais irréversible. Mais qui se saisit de ce dernier volet du problème ? Hollande ?

« Demain est à nous »
Interview aux Inrocks, 3 septembre 2014

(…)

Quelle est votre position sur la crise Ukrainienne ?

On a fait entrer dix anciens pays de l’est d’un coup dans l’UE en les faisant auparavant adhérer à l’OTAN. Puis les USA ont conduit l’OTAN jusqu’à l’intérieur de l’espace Russe. C’est une politique provocatrice qui conduit a soutenir des partis néo nazis en Ukraine ! S’y ajoutent les batteries antimissiles en Pologne. Soit disant pour intercepter les missiles iraniens. Elles menacent 75% du dispositif de défense de la Russie. Hollande accepte et y envoie nos Rafales. Le résultat ? La Russie a repris la Crimée. Personne ne dit qu’elle doit la rendre. Les sanctions économiques des USA ne déstabilisent que les européens et l’euro ! Je suis pour la sortie de l’OTAN. Les Russes sont nos partenaires. Nous avons plus en commun avec les BRICS qu’avec les USA. En Europe, nous devons cesser d’être les dévots de Merkel et nous tourner davantage vers la méditerranée.

(…)

« Accord d’association entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et l’Ukraine, d’autre part (1) »
Rapport : Jacek Saryusz-Wolski (PPE) A8-0002/2014 Procédure d’approbation Session du Parlement européen du 15 au 18 septembre 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Il est ici demandé au Parlement d’approuver la ratification de l’accord d’association UE-Ukraine par le Conseil. L’UE étend son empire sur ses voisins en les incluant dans sa zone de libre-échange. Combiné aux sanctions économiques contre la Russie, premier partenaire économique de l’Ukraine, cette annexion européenne du marché ukrainien va aggraver l’effondrement de cette économie, en particulier dans l’Est industriel du pays. Le premier volet de cet accord (volet politique) a été signé en mars 2014 au début de la crise ukrainienne et le second (économique) en juin, ce qui a contribué à déstabiliser un peu plus la région. Ce libre échange agressif est facteur de guerre. De plus la procédure d’urgence imposée de manière autoritaire par Martin Schultz empêche d’examiner convenablement les termes cet accord. Lier l’Etat ukrainien au sort de l’UE et de l’OTAN va à rebours de toute son histoire et contre ses intérêts et la souveraineté de son peuple. Je vote Contre.

« Accord d’association entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et l’Ukraine, d’autre part (1) »
Rapport : Claude Moraes (S&D) Procédure d’approbation – Session du Parlement européen du 15 au 18 septembre 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Il est ici demandé au Parlement d’approuver les aspects relatif « au traitement des ressortissants de pays tiers employé légalement sur le territoire de l’autre partie » inclus dans l’accord d’association UE-Ukraine. Je suis bien entendu attaché à l’égalité de traitement des travailleurs. Mais fermement opposé à cet accord qui annexe l’Ukraine au joug libéral européen. Je vote Contre.

« Situation en Ukraine et état des relations entre l’Union européenne et la Russie »
Résolution RC-B8-0118/2014 – Session du Parlement européen du 15 au 18 septembre 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Cette Résolution inique dénonce « l’agression » Russe en Ukraine et demande le maintien des sanctions contre la Russie. Pour justifier ces prise de position elle présente comme des faits avérés des affirmation très discutable comme « l’ impossibilité des enquêteurs à accéder au site du crash du MH17 » ou la présence d’un « flux continu d’armes et de munitions en provenance de la Russie ». Mais sans aucune réaction quant à la présence de Svoboda au gouvernement. Ou sur la division Azof qui compose le gros des troupe ukrainienne et qui a le même emblème que la division nazi Das Reich responsable entre autre du massacre d’Oradour sur Glane. Je vote contre ce texte belliciste. Je me réjouis donc des défaites des bandes armées « Ukrainiennes » néo-nazis.

« Répugnante matinée au Parlement européen »
Extrait de la note de blog « La fin d’un temps » du 17 septembre 2014

Il s’agissait d’adopter l’accord de coopération commerciale avec l’Ukraine. Et un codicille concernant la circulation libre des personnes. Deux votes seulement pour prononcer une annexion économique. Mais l’hémicycle était bondé. Auparavant, il y avait eu une « discussion » entre des rangs certes bien plus clairsemés. Elle portait sur cet accord. Elle était sidérante. Un nombre incroyable de va-t-en-guerre se succédaient pour exiger des mesures de représailles contre la Russie. Je pense que, dans de telles circonstances, on ne se contente pas seulement d’être intellectuellement affligé par la pauvreté des vues que de telles déclarations violentes expriment. On prend conscience du danger d’avoir des élites ou supposées telles à ce point aveuglées dans des moments de l’Histoire aussi tendus qu’à présent. Mais ce jour-là, le pire était encore à venir. Soudain, Martin Schultz, le président de l’Assemblée, dans le style habituel de ses aboiements les plus impératifs, nous demande de nous asseoir et de nous taire. Il s’agissait de pouvoir commencer une séance où l’on voterait en même temps, les uns sous les yeux des autres, grâce à la magie audiovisuelle, au Parlement de Kiev et à Strasbourg, l’accord de coopération entre l’Ukraine et l’Union Européenne. On subit d’abord une petite harangue après laquelle toute demande de prise de parole contraire fut interdite. Puis la parole fut donnée au président de l’Ukraine.

C’était trop pour nous. En tout cas pour moi. Je me levais et je quittais la salle aussi bruyamment que je le pus. En même temps que moi sortirent mes collègues portugais et les Espagnols de Podemos ! Ensuite sortirent également les Grecs de Syriza, la gauche de Die Linke et divers autres courageux. C’est peu dire que nous étions fort fâchés. Cette retransmission en duplex était une pression insupportable. Le refus de la parole était odieux, surtout au moment même où le président de séance nous infligeait de si touchantes odes a la démocratie. Et enfin, c’était vraiment trop de devoir supporter d’entendre, sans pouvoir répondre, un oligarque corrompu comme celui qui préside l’Ukraine. A plus forte raison en le voyant parler devant un Parlement d’où les députés communistes ukrainiens ont été exclus ! Toute cette comédie avait commencé sous les applaudissements nourris d’un bord à l’autre de l’hémicycle, la droite, les sociaux-démocrates et même les Verts pétaradants de joie et confis de postures héroïques. Après la harangue de l’oligarque ukrainien, l’enthousiasme était moins vif. Seule la droite applaudissait. Je note cependant que quelques Français se sont abstenus dans les rangs de l’UMP, dont Alain Cadec député breton. « si l’on veut la guerre totale, c’est comme ça qu’il faut continuer » dit-il très amer ! J’ai voté contre cet accord pourri, cela va de soi. Après le résultat du vote, le bel enthousiasme du début reprit ses droits : la droite, les sociaux-démocrates et les Verts, les uns debout les autres assis, applaudissaient l’heureuse conclusion de cette grossière provocation.

L’enthousiasme de tous ces gens ne durera pas. Pour l’instant, seule l’Europe souffre des sanctions économiques que les Nord-Américains lui ont fait adopter. L’Europe et les États-Unis ne peuvent pas gagner avec ce genre de méthode face à la Russie dorénavant plus intimement liée que jamais au bloc des BRICS. Plus les ponts seront coupés avec les Russes, plus ceux-ci étendront leur liaison avec les Chinois et les Indiens. 450 millions de consommateurs de notre côté, 1,4 milliard de Chinois et autant d’Indiens de l’autre ! Déjà cet été, ces deux pays ont décidé de commercer entre eux, notamment dans le domaine crucial de l’énergie, dans leur monnaie nationale et non plus en dollars. Cette décision vient après celle de Fortaleza au Brésil au mois de juillet, où le pays d’accueil, l’Inde, l’Afrique du Sud, la Chine et la Russie sont convenus de créer l’équivalent de la banque mondiale et du FMI. Ainsi commence une ère nouvelle : le temps est fini où seul les Nord-Américains étaient en état de frapper les autres pays. À présent que les voici embarqué de surcroît dans une opération extrêmement hasardeuse en Irak et en Syrie, mon opinion est que le nombre de fronts et d’adversaires qu’ils se sont faits avec toutes leurs récentes gesticulations excèdent leurs moyens d’action. Le caniche européen finira bientôt par se rendre compte combien son intérêt est éloigné de tout cela. Mais ce sera trop tard, bien sûr. En attendant, les aventures ukrainiennes, les sanctions économiques et les autres balivernes vont aggraver la récession. Elles frapperont plus particulièrement l’économie allemande, et par conséquent toutes les autres, et notamment celles de l’Est de l’Europe. La situation est donc extrêmement dangereuse : de tous côtés, sous toutes les formes, s’accumulent les matériaux qui ont l’habitude d’enflammer la vieille Europe.

« Droits de douane sur les marchandises originaires d’Ukraine »
Rapport : LANDSBERGIS (PPE) A8-0021/2014 législatif 1ère lecture – Session du Parlement européen du 20 au 23 octobre 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Ce texte est dans la continuité du désir des instances Européennes d’intégrer l’Ukraine économiquement, en la forçant à faire le choix absurde de perspectives de développement avec les pays de l’U.E aux dépends de son marché extérieur principal, la Russie, avec laquelle elle est unie de fait par des liens culturels forts. L’application de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine ayant été repoussé au 31 décembre 2015, la Commission propose de prolonger le règlement de l’UE concernant l’abaissement des droits de douane pour les échanges commerciaux entre l’UE et l’Ukraine devant se terminer au 1er novembre 2014. Etant opposé à cet accord d’association qui a été le déclencheur de la cris Ukrainienne je vote contre. De plus ce texte est subordonné au respect, par l’Ukraine, des principes fondamentaux liés aux droits de l’homme, à la démocratie et à l’État de droit. Or, ces conditions ne sont manifestement pas respectée en Ukraine : utilisation d’armes à sous-munitions interdites dans des zones civiles, procédures d’interdiction du parti communiste, interdiction de diffusion de certaines chaines de télévision, lois sur la censure, présence de néo-nazi au gouvernement. Je m’étonne donc même que l’on nous soumette une telle proposition.

« Mistral : François Hollande ridiculise la France »
Communiqué du 14 novembre 2014

La France aurait dû livrer aujourd’hui à la Russie un premier navire Mistral sur lequel 400 marins russes se sont formés à Saint-Nazaire depuis plusieurs mois.

François Hollande ridiculise la France en empêchant cette livraison.

Il parle de « conditions non réunies » concernant l’Ukraine, sans que ces conditions n’aient jamais été précisées. Cette diplomatie floue et hypocrite n’est que le paravent de l’alignement odieux de notre pays sur la politique guerrière des États-Unis contre la Russie.

Ce retard de livraison expose le pays à un nouveau gâchis financier et industriel. Ce nouveau coup pourrait être fatal aux chantiers de Saint-Nazaire. Il ruine la réputation de l’armement français pour tous ceux qui se tournent vers lui dans le but de conserver leur indépendance et de se soustraire à la domination des Empires.

Le refus français serait une trahison de la parole donnée.
La France doit honorer le contrat signé avec la Russie.
Elle doit plus que jamais renouer avec la Russie les relations d’amitié qui ont fait notre force commune dans l’Histoire.

« Pourquoi renoncer au projet de gazoduc South Stream » ?
Question à la Commission européenne – 3 décembre 2014

South Stream est un projet de gazoduc pour approvisionner l’Europe en gaz en provenance de Russie. Dès 2008, des accords intergouvernementaux ont été conclus entre la Russie et les pays traversés afin de permettre sa construction.

En décembre 2013, au plus fort de la crise ukrainienne, la Commission européenne a attaqué ces accords qui enfreindraient les règles relatives au marché européen de l’énergie qui interdisent aux producteurs d’énergie d’être aussi à la tête d’un réseau de transmission.

Comment la Commission a-t-elle pu attendre 5 ans pour se rendre compte de la non conformité de ces accords ?

Du fait de l’opposition de la Commission, la Russie a renoncé à la construction du South Stream. Dès lors il s’agit pour la Russie de trouver de nouveaux débouchés et de « dérouter nos ressources énergétiques vers d’autres régions du monde et l’Europe ne recevra plus les mêmes volumes de la Russie. »

Comment la Commission peut-elle méconnaitre l’intérêt d’un accès aux fournitures de gaz russe, a t-elle une ressource pour compenser cette perte ?

Dans ce contexte comment la Commission envisage t-elle de faire face à la pénurie de gaz qui s’annonce pour l’hivers ?

« Ukraine : aide financière sous conditions »
Question à la Commission européenne – 8 décembre 2014

L‘UE vient de verser, via son commissaire aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, 500 millions d’aide à l’Ukraine. « L’Europe tient ses promesses de solidarité vis-à-vis de l’Ukraine. En retour, il est vital que le pays maintienne le rythme des réformes pour créer un environnement prospère et durable pour tous les Ukrainiens » a-t-il déclaré.

Cependant ce versement coïncide avec l’annonce du nouveau gouvernement ukrainien qui comprend des ressortissants étrangers, nationalisés en urgence. Leur choix n’est pas anodin : Le ministère des finances est attribué à Natalia Iaresko, ressortissante américaine qui a fait une partie de sa carrière au ministère des affaires étrangères américain, preuve du choix de l’option anti-russe. Le ministère de l’économie revient à un Lituanien, Aïvaras Arbomavitchous, dirigeant de la filiale kiévienne du fonds d’investissement East Capital. Enfin Sandro Kvitachvili, ancien ministre géorgien de la santé et du travail, prend le ministère de la santé. Avec ces nominations ouvertement anti-russes l’Ukraine abandonne jusqu’aux apparences de la souveraineté pour nommer directement les représentants de l’Otan et de l’UE.

S’agit-il par ce prêt de récompenser la conformité de l’Ukraine aux injonctions de la Commission ?

« Accord de coopération scientifique avec l’Ukraine »
(A8-0039/2014) BUZEK (PPE) procédure d’approbation – Session du Parlement européen du 15 au 18 décembre 2014

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Le 4 juillet 2002 a été signé, à Copenhague, l’accord de coopération scientifique et technologique entre la Communauté européenne et l’Ukraine. Cet accord qui porte sur de nombreux domaines de recherche (environnement, transports, agriculture, santé…) a expiré le 7 novembre 2014. Il s’agit ici de le renouveler dans les même termes. Dans le contexte actuel cela est irresponsable. Il s’agit d’une nouvelle provocation contre la Russie. Cela revient même à encourager le gouvernement aventurier actuellement en place en Ukraine avec la participation des néo-nazis et d’agent nord-américains. Je vote résolument contre.

Hélas, il a parlé !
Extrait de la note de blog du 5 janvier 2015

À propos de l’intervention de François Hollande sur France Inter le 5 janvier 2015.

(…)

Pour la géopolitique c’est zéro pointé. [François Hollande] affirme que Poutine ne veut pas annexer l’Ukraine. La preuve : Poutine le lui aurait dit. Nul. Ce n’est pas parce que Poutine le dit que c’est vrai. C’est parce que c’est un fait avéré que Poutine le dit. C’est-à-dire qu’il faut partir de l’analyse de la situation pour forger une conviction et une stratégie et non des déclarations des protagonistes. La question de l’annexion de l’Ukraine n’a jamais été posée. Notez au passage comment l’indépendance de la Crimée n’est plus en débat… Cela est suave, non ? Le réalisme doit l’emporter pour le reste aussi. En quoi consiste-t-il ? Il s’agit de la question des frontières de l’OTAN, et celle de la nature du partenariat à construire avec les Russes. Depuis la fin du bloc soviétique, cette question n’a pas de réponse. Pour la France, la Russie est un partenaire naturel et un allié nécessaire. Je n’en dis pas davantage à présent.

(…)

« Le cas du xénophobe Alexeï Navalni »
RC-B8-0046/2015, Résolution Commune Verts, ECR, ALDE, EFDD, S&D, PPE – Session plénière du Parlement européen du 13 au 15 janvier 2015

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Parfait exemple du néo-colonialisme impérial de l’UE cette résolution prétend dicter à la Russie comment elle doit moderniser sa constitution et ses lois. Elle ignore en revanche qu’Alexei Navalny, qu’elle appelle à défendre, est un extrémiste xénophobe. Il a en effet créé en 2006 le mouvement nationaliste des « marches blanches » qui appelle « nettoyer la Russie » avec des slogans tels que : « la Russie aux Russes » et « Arrêtons de nourrir le Caucase ! ». Il pourfend ce qu’il appelle « la criminalité ethnique » en accusant les étrangers ou les citoyens russes issus de républiques autonomes d’être responsables de l’insécurité. Sur son blog tant vanté par la résolution il justifie les pogroms pour que « les gens se fassent justice eux-mêmes ». Enfin en 2013 lors une fête dédiée à la célébration de la création de son journal The New Times, il a proposé de « Lever le premier verre – à la santé de l’Holocauste ». Aveuglé par sa haine de la Russie voici le Parlement européen prêt à adouber le premier antisémite venu. La résolution du Parlement européen se félicite même de son score à l’élection municipale de Moscou en 2013 (27 %) après une campagne ouvertement xénophobe. Tout ceci est consternant. Je vote Contre.

« Situation en Ukraine »
RC-B8-0008/2015 Résolution Commune PPE, S&D, ECR, ADLE , Verts – Session plénière du Parlement européen du 13 au 15 janvier 2015

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Ce texte, dans la continuité des précédents, vise à renvoyer la responsabilité du conflit ukrainien sur la seule Russie. Il ignore pour cela les divers rapports des organisations internationales ou des ONG condamnant fermement les actes barbares de l’armée ukrainienne et de ses milices fascistes. Ce texte prévoit un soutien européen à l’armée ukrainienne, par l’envoi d’armement défensif. Les insurgés du Donbass, qui bénéficient pourtant d’un très fort soutien civil local sont d’ailleurs qualifiés de terroristes. Le choix de se priver d’un commerce énergétique avec la Russie y est clairement assumé comme objectif, malgré son absurdité économique et diplomatique. Et pour finir le texte prévoit de créer une stratégie de communication pour contrer la propagande Russe et de « développer des instruments qui permettraient à l’UE et à ses membres de faire sa propre propagande a un niveau européen et national ». Ainsi, nos médias, déjà massivement anti-Russes, ne suffisent pas, il faut créer des instruments de propagande assumée au niveau européen. Rappelons que la propagande n’est pas l’information. Sommes-nous donc en guerre avec la Russie ? Je vote contre.

« Guerre totale » !?
Extrait de la note de blog du 9 février 2015

Je désapprouve totalement ces grands mots qui évoquent cette « guerre totale » en Ukraine : comme s’il était possible d’oublier qu’il s’agit de faire la guerre à la Russie, absurdité dévastatrice totale. À présent, le danger est extrême. Sans doute est-ce pourquoi les responsables français et allemands sont-ils allés à Moscou. Tant mieux. Il était temps. Les provocateurs ukrainiens n’ont pas chômé. Ce sont les mêmes qui font échouer tous les accords depuis le début de la crise. Si je m’avance autant, c’est parce que personne ne peut prouver quel est l’intérêt de Poutine à une telle escalade ! D’ailleurs, après des mois de bavardages, de promesses non tenues côté américain et européen, nous voici revenus au point de départ. C’est le plan franco-allemand. Il prévoit une plus large autonomie des régions rebelles. Il se fonde sur la ligne de front actuelle. Excellent ! C’est le plan proposé par les Russes dès le début du conflit : une Ukraine fédérale ! Il va de soi que le projet d’une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne est excellent pour empêcher les exactions des milices d’extrême droite ukrainiennes avec ou sans uniformes de l’armée du président Porochenko. La qualité de ces avancées est évidente.

Mais elles ne peuvent faire oublier le harcèlement médiatique qui s’est prolongé comme un bruit de fond de pure propagande tout au long des semaines et encore à cette heure. On a retrouvé pendant des semaines les montages du style de ceux utilisés pour justifier les guerres d’Irak ou réclamer celle de Syrie. Les récitants des médias ont débordé d’irresponsabilité en prêchant la haine anti-Russe, en étouffant les crimes de guerre du gouvernement d’extrême droite Ukrainien, son président oligarque et en diabolisant d’une manière irresponsable la Russie et Vladimir Poutine. Rien de nouveau sous le soleil, dira-t-on. C’est vrai. Mais il est important que chacun de vous, mes chers lecteurs, en prenne pleinement conscience pour apprendre à penser librement. Tout dépend de cette liberté de penser informée, quand les évènements s’enflamment. On ne répète jamais assez cette mise en garde contre la machine à bourrer les crânes et sa propension à faire oublier ensuite ses turpitudes par des diversions. Je ne parle pas dans l’émotion de la machine incroyable à insulter et diaboliser qui s’est déchaînée contre moi au lendemain de la victoire de Tsipras. « Le Monde » a de nouveau battu quelques records inadmissibles en la matière. Non seulement à mon sujet, ce que je trouve toujours aussi consternant, mais contre la Grèce et, pire que tout, contre la Russie avec un appétit pour la guerre stupéfiant.

Pour ma part, je vais m’impliquer davantage dans le débat sur l’Ukraine et la Russie. Et surtout dans le combat contre la diabolisation de la Russie. L’insulte qu’a été le fait de ne pas inviter Poutine aux cérémonies de la Libération des camps ne peut se reproduire. C’est là un des instruments de la reconstruction d’une mémoire artificielle sous contrôle de la propagande qui voudrait faire des États-Unis les libérateurs exclusifs du continent. La vérité est tout autre. Sans l’Armée Rouge et le sacrifice de vingt millions de Russes, rien n’aurait eu lieu et il est même possible que les USA se soient accommodés de bien des choses, comme l’a montré leur soutien jusqu’à la dernière minute au régime de Vichy. La peur des rouges a accéléré le débarquement de Normandie. Il est frappant de voir comment, dans les enquêtes d’opinion, on constate qu’après-guerre une très large majorité, témoins directs des évènements pensaient que les Russes étaient les libérateurs essentiels. On voit alors comment cette proportion s’est inversée après l’absorption massive de drogues médiatiques. Pour ceux que cette mise au point rendrait nerveux, je voudrais rappeler que le général de Gaulle ne célébrait pas le 6 juin. Ses raisons ont été clairement énoncées. Voici ce qu’il en disait : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi. »

« Intervention contre la guerre à la Russie »
9 février 2015 – Commission des affaires étrangères du Parlement européen

En commission des Affaires étrangères au Parlement européen le 9 février 2015, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les va-t-en-guerre contre la Russie et a rappelé le rôle du peuple russe dans la Libération de l’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale.

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« Les sanctions anti-Russes sont illégales »
11 avril 2015 – Extrait de la note « La reprise c’est la re-crise »

Les sanctions prises par l’UE à l’encontre de la Russie sont maintenues. Pourquoi ? Pour s’assurer du respect de l’accord de Minsk, dit-on. Pourtant, les inquiétudes sur le respect de ces accords ne viennent pas de la Russie mais du gouvernement de Kiev, comme s’en est plaint la France très officiellement auprès des autorités ukrainiennes quand elles refusaient de retirer les armes lourdes de la zone démilitarisée. Et, par contre, l’aide à l’Ukraine n’est pas remise en cause ; au contraire, elle est accélérée. Mais quand bien même ! Ces sanctions mises en œuvre « par l’Europe » le sont en réalité contre le droit européen. En effet, des mesures de cette nature relèvent d’une décision prise au sein du Conseil des gouvernements, là où les nations sont représentées en tant que telles. C’est l’instance souveraine en dernier ressort dans l’Union européenne sur ce type de sujet. Les décisions doivent y être prises à l’unanimité. Or il n’y a pas d’unanimité pour ces sanctions. Ne serait-ce que parce que la Grèce y siège et qu’elle y est opposée, ce qu’a répété Alexis Tsipras. Mais ce n’est pas tout.

Plusieurs pays considèrent qu’elles ont des effets désastreux sur l’économie européenne dans la mesure où la Russie est conduite à changer de fournisseurs dans de nombreux domaines au profit notamment de pays de l’Amérique du sud et de l’Asie. Certains pays membres de l’UE ont donc demandé la levée de ces sanctions. En effet ils en souffrent davantage que n’en souffrira jamais la Russie. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a rappelé à ses collègues au cours d’une réunion des chefs de diplomatie des pays membres de l’UE à Bruxelles que les mesures punitives contre la Russie avaient déjà coûté 21 milliards d’euros à l’UE. D’autres se sont également exprimés. Il s’agit de l’Italie, de la Hongrie, de l’Espagne, de l’Autriche, de la Slovaquie et de Chypre. Le chef de la diplomatie italienne, M.Gentiloni, estime que la levée partielle des sanctions imposées à l’encontre de Moscou est nécessaire. En effet l’Italie figure parmi les pays les plus touchés par l’embargo russe sur les produits alimentaires. L’Autriche aussi s’inquiète. En décembre 2014, le chancelier fédéral autrichien Werner Faymann déclarait que « l’Union européenne n’est pas intéressée par la construction d’un mur entre l’UE et la Russie, et devrait être prête à lever les sanctions ». Dès mars 2014, Le chef du gouvernement Bulgare Plamen Orecharski avait souligné la réticence de son pays à sanctionner la Russie, déclarant « Avec quelques autres pays de l’Union européenne (UE), nous sommes parmi les moins intéressés par des sanctions ». En aout 2014, le Premier ministre slovaque, Robert Fico qualifiait les nouvelles sanctions de l’Union européenne contre la Russie d’« absurdes et contreproductives ». La Hongrie est, elle aussi, hostile aux sanctions contre la Russie. Le sulfureux Premier ministre crypto fasciste hongrois, Victor Orban, que l’UMP Joseph Daul, alors président du groupe de la droite au Parlement européen serrait sur son cœur sous les applaudissements des députés de la majorité, n’est pas en reste. « Les sanctions imposées par l’Occident, c’est à dire par nous-mêmes, dont le résultat inévitable était (les sanctions) russes, nous portent davantage préjudice qu’à la Russie », ajoutant : « En politique, cela s’appelle se tirer une balle dans le pied ». Chypre aussi s’oppose à cette politique. En août 2014, lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne, le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre Ioannis Kasoulides s’était déjà opposé à toute nouvelle sanction contre la Russie.

Le bilan est net. On est loin, très loin de l’unanimité au conseil des gouvernements. Par conséquent, en ce sens, les sanctions contre la Russie sont illégales du point de vue européen. Mais en juin prochain, la discussion reprend sur la levée des sanctions ou leur alourdissement. On peut donc pronostiquer une provocation armée avant la date de cette réunion, pour rallumer le brasier de la haine anti-Russe et de la main-mise sur ce qu’il faut bien appeler le nouveau protectorat ukrainien.

Mais, bien sûr, tous ces pays ne comptent pas dès que l’Allemagne a dit son mot. Surtout si les Français laissent faire, par peur de se faire gronder. Or, le gouvernement de madame Merkel est très intéressé par la mise en orbite de l’Ukraine autour de l’Europe. Une Ukraine débarrassée de l’influence des circuits productifs et commerciaux russes. Une Ukraine débarrassée de la combativité populaire et travaillant pour le système du made in Germany. C’est à dire à bas coûts salariaux. Actuellement, le salaire minimum Ukrainien est de cent euros mensuels. C’est-à-dire 30% moins cher qu’un salarié chinois. Une aubaine. Plusieurs millions de personnes travaillant à bas coût aux portes des usines d’assemblage allemandes, voilà la politique constante des gouvernements allemands depuis la décennie qui a suivi la chute du mur de Berlin. Ces gouvernements ont d’ailleurs expérimenté leurs méthodes en absorbant l’Allemagne de l’est. Toute l’Europe regardait soigneusement ailleurs pendant que s’effectuait l’annexion et le pillage. Vingt-cinq ans après, le salaire d’un Allemand de l’est n’est toujours pas celui d’un Allemand de l’ouest. Mais les machines qu’ils font fonctionner et les produits qu’ils réalisent sont de même niveau et parfois meilleur car les investissements sont plus récents. Dans cette veine, selon l’économiste Jacques Sapir, la mise sous tutelle de l’Ukraine représente dix à vingt ans de réserves humaines et de profits pour l’Allemagne vieillissante, asphyxiée par la baisse de sa population active et les exigences de ses retraités par capitalisation. L’Ukraine est donc soumise à l’application de la stratégie du choc.

Sous la surveillance du gouvernement Merkel est appliqué à ce pays la méthode qui a permis à Helmut Kohl d’annexer l’Allemagne de l’est comme la plus juteuse opération financière pour le capitalisme ouest-allemand depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Mais il faut beaucoup d’application pour que « la thérapie » soit appliquée avec succès. Surtout pour un pays comme l’Ukraine, si intimement lié à l’économie dominante du voisin. Et surtout pour un pays traversé par une révolution populaire. Car souvenons-nous qu’au point de départ la révolution place Maïdan est un mouvement populaire tourné contre les oligarques, la corruption et la vie chère. C’est un mouvement très marqué à gauche par son contenu social. Ce mouvement a été détourné pour devenir un coup d’État des ultra-nationalistes et des nazis locaux qui n’avaient au départ aucune légitimité dans le processus sinon la force armée qu’ils y ont introduite et l’usage qu’ils en ont fait, y compris contre diverses composantes du mouvement insurrectionnel. Toute proportion gardée, c’est un phénomène comparable à celui que l’on observe en France. Là aussi, un peuple agité par les grandes grèves de 1995 pour les retraites, le vote « non » pour le référendum sur la Constitution libérale européenne, se retrouve embarqué dans la querelle sur la viande hallal, le financement des mosquées et ainsi de suite, en même temps que lui est appliquée une politique de violence sociale. Jusqu’à ce que le Front national domine la scène et que la question sociale soit entièrement remplacée par la bouillie glauque de l’ethnicisme.

En Ukraine, tout le travail de base de la thérapie du choc est déjà opéré. Les violences ethniques ont saccagé le pays et semé une haine dans les populations qui a brisé tous les ressorts d’action sociale collective du peuple. Des pans larges et profonds de la société sont à la limite de la survie dans un cadre de « catastrophe humanitaire » comme disent les Grecs. En interdisant le Parti communiste, un signal a également été donné comme lors du massacre impuni d’une quarantaine de syndicalistes brulés vifs. La scène politique n’offre donc plus aucun débouché alternatif au libéralisme et à l’extrémisme ethnique. L’État de choc peut entrer dans une nouvelle phase.

La  rupture avec la Russie est insupportable par l‘économie ukrainienne actuelle. Elle vit donc sous perfusion de « l’aide internationale » qui est en réalité une machine à enclencher l’annexion de l’économie locale. On connaît. Le FMI est déjà sur place pour ça. Un mémorandum est signé comme avec la Grèce d’autrefois. Y sont prévues les mesures habituelles pour placer la population sous état de choc avec toutes sortes de privations qui mettent les gens en état de lutte permanente pour la survie individuelle. Mais évidemment, la cueillette des beaux morceaux est également dans le contrat. C’est ainsi que sont prévues des mesures de pillage légal sous forme de « privatisations » et ainsi de suite. La mise à l’écart récente de quelques oligarques qui avaient pris pied en profondeur dans le régime atteste d’une redistribution des prébendes en cours. Il va de soi que la place des bienfaiteurs internationaux devrait bouger. Avec une ministre des finances ukrainienne qui était, vingt-quatre heures avant sa nomination, une citoyenne des USA, on devine que la discussion doit être saine. De son côté, l’Union européenne accorde elle aussi des prêts sans que l’on entende les habituelles pleurnicheries et cris de rage de monsieur Schaüble, le ministre de l’économie allemand. Et pour cause. L’annexion est commencée.

L’aide européenne institue un droit de regard politique sur le gouvernement local. Déjà, deux votes dans ce sens sont intervenus au Parlement européen. Chacun mentionne l’exigence d’une vigoureuse lutte contre la corruption et diverses braves considérations de cet ordre. Mais la rapporteur de la motion avouait elle-même qu’aucun progrès n’avait été observé et que d’une façon générale, aucun contrôle n’ayant été effectué, tout cela restait purement déclaratif. On pense que dans les prochains mois, l’asphyxie de l’Ukraine devrait franchir plusieurs paliers. Le risque d’explosion populaire n’est pas exclu, cela va de soi. Mais l’encadrement idéologique a été renforcé. L’emprise des néo-nazis s’est étendue avec l’arrivée d’un de leur plus éminents dirigeants à la tête de l’administration du ministère de la Défense. On peut donc penser qu’en cas de durcissement des conflits internes au pays, l’exutoire nationaliste anti-Russe sera le ressort activé sans relâche.

Dans ce contexte, évidemment la politique de stigmatisation de la Russie joue un rôle clef. Il s’agit bien de délimiter un « eux et nous », méthode de l’inclusion/exclusion assez banale. Mais il ne s’agit pas que d’une manœuvre symbolique ou seulement d’un exutoire. Il s’agit pour finir de réorganiser tous les circuits commerciaux et productifs de ce pays vers l’Union européenne, et principalement évidemment vers l’Allemagne. On sait bien que l’Allemagne ne veut pas d’une guerre avec la Russie. Qui pourrait vouloir d’un tel crime contre l’humanité ? Elle intervient donc chaque fois que nécessaire pour empêcher que les choses n’aille trop loin. Mais elle reste la première bénéficiaire dans l’Union européenne de l’état de tension actuel. Et sans doute est-elle la seule dans cet ensemble.

J’alerte. La volonté de paix est une ligne politique globale. Elle ne peut reposer sur la seule habileté de quelques négociateurs surgissant à l’improviste au cours d’une escalade comme ce fut le cas lorsque Hollande et Merkel se rendirent auprès de Poutine. Rien dans le paysage n’annonce une baisse des raisons de fond de la tension dans cette région. Les opinions publiques dans l’Union européenne sont conditionnées d’une manière irresponsable. J’ai lu un discours de l’ambassadeur russe en France, monsieur Orlov, devant l’association des anciens diplômés de Harvard (sic). J’en retiens un passage qui permet de regarder la scène telle qu’on la voit depuis le point de vue russe. Je pense qu’il y a de l’intérêt à connaître cet angle de vue pour comprendre les motivations de ceux qui sont montrés du doigt en ce moment d’une manière aussi peu conforme à nos intérêts bien compris.

« On me raconte que plus de six mille personnes civiles ont péri dans le conflit du Sud-Est de l’Ukraine. Mais on oublie de préciser que ces gens ont été tués par l’armée ukrainienne. On me raconte que ce conflit a fait des centaines de milliers de réfugiés. Ce que l’on ne dit pas c’est que la majorité écrasante d’entre eux se sont réfugiés en Russie. On me raconte que mon pays va d’ici au lendemain envahir la Pologne et les Républiques baltes pour ne s’arrêter, comme l’a prédit un général britannique, qu’au Portugal…C’est quoi ? Du délire paranoïaque ? Non. Cela s’appelle la guerre de l’information. Exalter la haine de la Russie. Créer l’image d’un ennemi. (…) 

La coïncidence ne paraît-t-elle pas bizarre, que les premiers à accuser la Russie de tous les torts sont les États qui, eux, n’arrêtaient pas ces dernières années de piétiner le droit international ? Ceux qui ont soutenu les séparatistes du Kosovo, qui ont bombardé Belgrade et amputé la Serbie de 20% de son territoire, et ceci, notons-le au passage, sans aucun référendum. Ceux qui ont inventé un faux prétexte pour envahir et puis pousser dans le bourbier de la guerre civile l’Irak. Ceux qui ont pactisé avec les islamistes radicaux, d’Al-Qaïda à l’Etat Islamique, pour leur faire la guerre après. Ceux qui ont aidé les « insurgés » à démembrer la Libye, désormais en proie du chaos et de la guerre civile. Ceux qui livrent des armes aux « insurgés » syriens, prétendant qui si le régime du Damas tombe, la démocratie s’installera à sa place, quoi qu’ils comprennent bien que ce ne sera pas la démocratie, mais le Daech. Et à part ça les prisons secrètes, les tortures, la surveillance globale… 

Bref, « qui sont ces juges » ? La question reste rhétorique. Nous vivons dans un monde cynique. Depuis longtemps déjà les « deux poids deux mesures » sont devenu un trait inaliénable de la politique extérieure des États-Unis et de leurs satellites. La diabolisation de la Russie en Occident atteint une limite dangereuse. Les historiens font déjà des parallèles avec le début de la Première Guerre Mondiale, parlent d’une ambiance « d’avant-guerre ». Vraiment, on a l’impression que quelqu’un est en train de préparer l’opinion publique à la guerre contre la Russie, comme avant on la préparait à l’agression en Serbie, en Irak, en Libye… Mais c’est la perte complète du sentiment de réalité. L’oubli total des leçons de l’Histoire. 

Je ne cherche à effrayer personne, mais la guerre contre la Russie ce serait la fin de l’humanité. Et au nom de quoi ? Peut-être pour les nationalistes ukrainiens qui ont pris le pouvoir à Kiev, qui terrorisent la population russe et glorifient les collabos nazis, qui ont ruiné l’économie ukrainienne et vivent sous perfusion financière européenne ? Peut-être qu’il est temps de se raviser ? D’arrêter cette « spirale de la folie » comme l’a appelé Jean-Pierre Chevènement, avant qu’il ne soit trop tard ? »

« L’Ukraine prépare la guerre »
30 avril 2015 – Extrait de la note de blog : « Révélation : qui contrôle les comptes de la Cour des comptes européennes ? »

Le président ukrainien a été reçu par François Hollande. Le président français aurait pu profiter de cette rencontre pour évoquer avec Porochenko les crimes d’Odessa, toujours impunis, ou encore la nomination de Dimitri Yarosh leader de « Secteur Droite », milice paramilitaire néo-nazie, comme conseiller spécial du chef d’état-major de l’armée ukrainienne. Il n’en a rien été. Et dans la conférence de presse commune à l’issue de l’entrevue, Porochenko déclare même avoir reçu un accueil « chaleureux et amical ».

On apprit au cours de cette conférence que la coopération bilatérale entre la France et l’Ukraine serait « bien engagée ». Porochenko demande ainsi l’aide de la France pour mener à bien les privatisations entamées dans les principaux secteurs de l’économie ukrainienne, citant l’expertise de notre pays dans les domaines du transport et de l’industrie. Bref il propose à la nomenklatura française de prendre sa part au pillage et d’entrer dans le système de l’oligarchie locale.

Et les livraisons d’armes ? Rien à craindre, titre Le Monde hâtivement : « La France ne livrera ni Mistral à la Russie ni armes à l’Ukraine ». Faux. Certes, la livraison du Mistral à la Russie n’est pas à l’ordre du jour. Mais le domaine militaire fait bien partie des secteurs de coopération avec l’Ukraine ! Porochenko l’a rappelé le soir même sur « I Télé ». Il n’y a peut-être pas de stagiaires au « Monde » pour compléter, en regardant la télé, les articles écrits d’avance sur la base des éléments de langage officiels. En fait il y aura donc bien une livraison d’armes. Mais des armes « non létales », prétend François Hollande. Des armes qui ne tuent pas… Pourquoi pas ? Quoi qu’il soit, via la coopération militaire Hollande engage la France dans une nouvelle aventure guerrière

Car dans le même temps 300 parachutistes états-unien viennent d’arriver en Ukraine, pour entraîner, tenez-vous bien, la « garde nationale ukrainienne » formée des milices néo-nazies auto-constituées lors des évènements de Maiden. J’avais annoncé cette arrivée dans ce blog. Quelques belles consciences m’avaient reproché « d’affirmer sans preuve ». Une façon de me démentir. Ce n’est pas la première fois. Mais cette fois-ci encore on peut vérifier que mes informations sont bonnes. Les milices en question comprennent les bataillons Donbass, Azov, Aidar, Dniepr-1, Dniepr-2,… qui sont désormais célèbres pour leurs exactions. Azov a pour emblème le fanion de la division SS « Das Reich » qui martyrisa la population sans défense d’Oradour sur Glane avant d’être exterminée par l’Armée rouge. Sont-ils instruits pour apprendre à ne plus violer le cessez-le-feu comme c’est le cas depuis les dernières semaines ? Je ne crois pas. D’ailleurs Porochenko annonce s’attendre à « une dégradation du processus de paix à partir du 9 mai ». Imaginez que Poutine ait fait une déclaration pareille… En fait Porochenko annonce qu’il va reprendre ses provocations à partir du 9 mai, jour de l’anniversaire de la capitulation des nazis devant l’armée rouge. Ces gens-là fonctionnent avec un mythe de la revanche qui nous perdra tous !

« 8 mai : l’exemple du grand peuple russe »
6 mai 2015 – Extrait de la note : « 8 mai, fête de l’humanité universelle »

Vendredi 8 mai et samedi 9 mai, la France et la Russie commémorent les 70 ans de la Victoire sur l’Allemagne nazie et de sa capitulation sans conditions. Le décalage de date ne tient pas au fait que chaque pays célèbrerait une étape différente de la fin de la seconde guerre mondiale. L’écart de jour tient uniquement au décalage horaire entre Paris/Berlin et Moscou. Les actes de capitulation des nazis signés à Reims et Berlin prévoyaient en effet qu’elle serait effective à 23h01 le 8 mai, heure de Paris, c’est-à-dire 1h01 le 9 mai heure de Moscou.

Les commémorations prévues en France sont désagréablement bien discrètes. Depuis 1945, ce jour de mémoire a connu bien des aléas. Férié de 1953 à 1959, il a ensuite été supprimé partiellement par De Gaulle puis totalement par Giscard. Avant d’être rétabli par François Mitterrand en 1981. Et il n’est férié qu’en France… et en Russie, le 9 mai donc. Cette célébration est donc un trait d’union qui distingue la France et la Russie dans leur rapport à la mémoire de l’Europe.

C’est pour cela que François Hollande aurait dû accepter l’invitation de la Russie à se rendre à Moscou le 9 mai. Hollande a été invité comme les chefs d’État de 68 autres pays. Une trentaine de chefs d’État y assisteront, dont ceux de la Chine et l’Inde, signe de la solidité de l’entente forgée par le groupe des BRICS. Dans l’UE, seule la Grèce et la République tchèque enverront leur chef d’État. L’absence de Hollande est un affront diplomatique autant qu’historique. J’appelle cela par son nom : c’est une honte. Je souffre pour mon pays qui donne à voir un visage insupportable de sectarisme. Victor Hugo s’adressant aux Mexicains qui lui avaient écrit pour protester contre l’invasion de leur pays par les troupes française de napoléon III leur répondit : ce n’est pas la France qui vous fait la guerre, c’est l’Empire. Je dis à mes amis Russes : ce n’est pas la France qui vous traite de cette façon, c’est l’amicale des anciens de la « French American Fondation » qui dirige notre gouvernement.

Car la commémoration du 9 mai n’est pas qu’une affaire russe. Les soviétiques ont libéré 16 pays occupés par les nazis, près de la moitié du territoire actuel de l’Europe à 27. Au prix de terribles et meurtriers combats. On commémore ce jour là la capitulation d’un régime responsable de 65 millions de morts. Une telle victoire face à un régime d’extermination de masse hors de ses frontières a donc une valeur universelle. Et on se doit d’honorer la mémoire de ceux qui ont payé le prix le plus lourd pour notre liberté en Europe et en France. 27 millions de soviétiques furent tués dont 16 millions de civils. Si l’on compare les seules pertes militaires des vainqueurs, pour un soldat américain tué, on compte 60 soldats soviétiques tués.

L’absence de François Hollande est une faute politique autant qu’historique. Elle est d’autant plus incompréhensible que Vladimir Poutine avait assisté aux commémorations du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie en 2014, à l’invitation du même Hollande. Il a donc la mémoire courte. Sait-il que lors de la précédente grande commémoration, pour le 50eme anniversaire, le 9 mai 1995, François Mitterrand avait fait le déplacement à Moscou ? Ce fut même son dernier et très symbolique déplacement comme président de la République. Ce jour là il déclara en notre nom : « Je suis venu ce soir au nom de la République française pour saluer le peuple russe, le grand peuple russe, celui d’une grande histoire, un peuple créateur, un peuple patriote. Je suis venu saluer le soldat russe, mais aussi le soldat appartenant à d’autres nationalités qui combattait à ses côtés. Quel exemple de force et de courage ! Il s’agit d’une vieille tradition russe : quand tout paraît perdu dans ce pays, tout peut être encore sauvé ».

Et Mitterrand d’ajouter cette leçon que Hollande ferait bien de méditer aujourd’hui : « l’exemple du grand peuple russe, l’héroïsme de ses soldats, le respect dû à ses morts, à tous nos morts, doit avoir un sens ou bien le monde est fou. »

« Annulation de la vente des Mistral à la Russie : François Hollande contre l’indépendance de la France »
18 septembre 2015 – Argument

9 février 2015 – Commission des affaires étrangères du Parlement européen

Jeudi 17 septembre, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi déposé par le gouvernement annulant la vente des navires Mistral à la Russie. Le Sénat examinera le projet le 30 septembre. La vente portait sur 2 porte-hélicoptères, bâtiments de projection et commandement.
L’annulation de cette vente est une gabegie financière et une faute géopolitique qui met à mal l’indépendance de la France en matière militaire.

 Rappel : une vente décidée il y a plusieurs années

Cette vente devait intervenir en vertu d’un contrat signé début 2011 entre la France et la Russie. Preuve de l’implication géopolitique majeure, c’est un communiqué commun des présidents français et russe qui annonçait que la Marine russe avait choisi les bâtiments français.

L’accord prévoyait :

  • La construction de deux navires par les chantiers navals STX France de St Nazaire avec la participation des chantiers navals russe OSK et de l’entreprise française DCNS (ex Direction des constructions navales)
  • La livraison d’un premier bâtiment fin 2014 et du deuxième fin 2015
  • Des transferts de technologies des constructeurs français vers la Russie.

Sous la pression de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, François Hollande a décidé de suspendre la livraison du premier navire en novembre 2014 au prétexte de la situation en Ukraine.

Puis, le 5 août dernier, la France et la Russie ont signé un accord annulant la vente des deux bâtiments.C’est cet accord que le Parlement est appelé à ratifier.

 Une gabegie financière

Le contrat signé portait sur un montant de 1,2 milliards d’euros mais seuls 893 millions d’euros avait été versé par la Russie jusqu’ici, le reste devant être versé à la livraison des navires.

L’accord d’annulation prévoit le remboursement par la France à la Russie de 949,7 millions d’euros correspondant :

  • à 893 millions d’euros avancés par la Russie pour la commande des navires mais aussi pour l’aménagement du port de Vladivostok qui devait servir de base aux navires et l’adaptation d’hélicoptères
  • à 56,7 millions d’euros supplémentaires pour le remboursement des sommes avancées pour la formation de 400 marins russes.

Le gouvernement français affirme que le surcoût pour la France se limite à ces 56,7 millions d’euros.

Mais le coût de cette annulation est bien plus élevé. Le coût brut atteindra au moins 2 milliards d’euros et peut-être jusqu’à 7,5 milliards d’euros. Le montant final dépendra du délai de revente à un autre pays des Mistral. Selon le Canard Enchaîné, le coût minimum devrait atteindre 2 milliards, montant que la revente des navires ne couvrira pas puisqu’ils avaient été vendus à la Russie pour 1,2 milliard d’euros.

La communication du gouvernement français n’intègre pas plusieurs dépenses :

  • La conservation gratuitement par la Russie des transferts de technologie non-militaires (radar, système de communication, système de navigation même s’il ne s’agit pas des dernières versions + présence d’ingénieurs russes présents à la construction) => la Russie pourra construire ses propres Bâtiment de Projection et de Commandement. Même s’il n’y a pas de bond technologique, c’est un sérieux gain de temps
  • Le maintien à quai depuis un an du premier navire pourtant achevé et des deux navires jusqu’à une hypothétique vente à un autre pays. L’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) estime quele coût d’entretien peut atteindre 5 millions d’euros par mois
  • Le démontage à venir à St Nazaire des éléments russes intégrés aux deux navires. Selon DCNS, cette « dérussification » coûterait plusieurs dizaines voire quelques centaines de millions d’euros.
  • La mise aux normes du nouveau pays acheteur, impossible à chiffrer à ce stade, très coûteuse si ce pays devait être membre de l’OTAN comme le Canada.
  • La forte probabilité d’une décote sur le prix de revente à un autre pays
  • Les pertes déjà enregistrées par les entreprises impliquées dont DCNS qui a renoncé à ses marges et déclare 65 millions de frais supplémentaires avec des pertes totales de 350 millions d’euros selon le Canard Enchaîné.

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 Une politique de gribouille jusqu’au bout !

L’accord annulant la vente est examiné par le Parlement en Session extraordinaire et par le biais d’une procédure accélérée (une seule lecture dans chaque assemblée). Cela fait pourtant un an que le premier navire est prêt.
Surtout, cette précipitation soudaine est contradictoire avec les propos de François Hollande lui-même lors de sa conférence de presse du 7 septembre dernier. À propos de la situation en Ukraine « Il y a eu des progrès, ces dernières semaines, d’abord parce que le cessez-le-feu a été presque respecté, même s’il y a encore des victimes, parce que le retrait des armes lourdes a été poursuivi […] Je proposerai qu’une réunion en « format Normandie » [regroupant les présidents russe, ukrainiens et français et la chancelière allemande] puisse se tenir à Paris, avant l’Assemblée générale des Nations unies [ouverte le 15 septembre], pour que nous puissions évaluer le processus, là où il en est, et le conduire jusqu’à son terme. Parce que vous savez que les accords de Minsk étaient prévus jusqu’à la fin de l’année, il faudra donc que nous puissions aller jusqu’au bout des engagements, sur les élections, sur la loi d’autonomie de décentralisation pour les régions de l’Est de l’Ukraine, et, si ce processus aboutit, alors je plaiderai pour la levée des sanctions, parce que c’était la condition, aussi, qui avait été posée »

=> Pourquoi François Hollande s’empresse-t-il de faire voter l’annulation de la vente des Mistral alors que le même François Hollande évoque ouvertement la levée prochaine des sanctions contre la Russie ? 

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➤ Un coût géopolitique sous-estimé pour la France

– des clients alternatifs pas recommandables

  • le gouvernement français cherche désormais à revendre ses navires à d’autres pays parmi lesquelles l’Arabie Saoudite et l’Egypte soit une monarchie absolue et une dictature militaire, deux pays appliquant la peine de mort alors qu’elle fait l’objet d’un moratoire en Russie. Quant à l’accusation d’ingérence dans les affaires d’un autre pays tenue contre la Russie à propos de l’Ukraine par François Hollande, elle s’applique aussi à l’Arabie Saoudite dont les liens avec les réseaux islamistes en Syrie est passée sous silence par le gouvernement français
  • les autres clients potentiels ont démenti (Malaisie), n’ont probablement pas les moyens (Vietnam, Canada) ou se taisent (Singapour)

– des futurs clients plus suspicieux à l’égard de la France

  • des pays comme l’Inde ou le Brésil pourraient refuser de signer des contrats d’armement avec la France du fait du précédent de non-respect des garanties d’approvisionnement (remise en cause de la livraison assurée une fois le contrat signé). La remise en cause de ventes de matériels militaires sous la pression des Etats-Unis porte atteinte à la confiance que peuvent avoir des pays à l’égard de la France, de son indépendance, de sa parole. Or la France est aujourd’hui l’un des seuls pays capables de vendre du matériel militaire à des Etats qui veulent défendre leur souveraineté (par exemple, le matériel militaire composé de pièces états-uniennes ne peut être vendu à un pays sans l’accord préalable des Etats-Unis).

– La France, dindon de la farce : Pendant que la France annule la livraison des Mistral, 251 licences d’exportations d’entreprises d’armement britanniques vers la Russie sont toujours valables (fusils de précision notamment) pour 167 millions d’euros et l’Allemagne maintient ses contrats de technologies non-létales. 

– Cet alignement atlantiste est une faute géopolitique. L’OTAN aurait dû disparaître avec la fin de la guerre froide. En s’alignant ainsi, la France se coupe des tentatives de constructions d’un autre ordre international dans le cadre d’une Organisation des Nations Unies refondée et en lien avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

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Exportation de matériel militaire :
le coût de l’indépendance dans un système capitaliste

La question de l’exportation de matériel militaire par la France fait régulièrement polémique. C’est pourtant une conséquence directe du mode d’organisation capitaliste de l’industrie d’armement en France.

Pour que la France soit indépendante, elle doit être capable d’assurer seule sa défense, avec ses propres matériels (avions de combat, navires porte-hélicoptères etc.). Or le développement de ces matériels et des technologies nécessaires est extrêmement coûteux.
La plupart des fabricants étant désormais des entreprises privées, elles refusent de produire à perte. Et le gouvernement français a donc le choix de prendre à charge la totalité des coûts, ou de réduire ses coûts en acceptant l’exportation des matériels produits.

Le gouvernement Valls a d’ailleurs renforcé encore cette logique marchande contraire à l’indépendance nationale en privatisant l’entreprise Nexter, constructeur notamment des chars Leclerc (vendu à moitié à une riche famille allemande), et en donnant son accord à l’acquisition d’un fusil d’assaut étranger pour remplacer le célèbre Famas.

Ceux qui s’opposent par principe à l’exportation de matériel militaire français doivent aller au bout de leur logique et être cohérents : soit augmenter fortement le budget militaire pour que la France paye seule la totalité des coûts de développement, soit renoncer à l’indépendance de la France en la matière et accepter la présence de la France dans l’OTAN.

L’indépendance technologique et militaire à un coût politique et financier. Mais elle est l’une condition de la souveraineté du peuple français sur ses armes avec la remise en cause de la monarchie présidentielle qui voit le monarque décider seul de l’usage de l’armée comme actuellement avec les bombardements en Syrie, loin de la conception républicaine d’une armée du peuple chargée de la défense de sa souveraineté.

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➤ Pour aller plus loin :

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