Le vendredi 16 octobre, je me trouvais le soir à la maison de l’Amérique latine où l’on recevait le Mexicain Andrés Manuel López Obrador, ancien candidat à la présidence de la République fédérale du Mexique. Cet homme n’appartient pas au courant classique de l’autre gauche latino-américaine. Mais je le respecte très profondément. Sa constance m’impressionne comme celle d’un maître en démocratie. Car AMLO (c’est comme ça qu’on résume son nom) a gagné deux fois l’élection présidentielle dans son pays et sa victoire lui a été volée deux fois par les maffieux qui gouvernent là-bas.
Le Mexique est un pays ultra-violent, le plus dangereux de l’Amérique latine, ses élections sont toutes truquées, la moitié de son territoire a été vendue en concession minière à l’étranger, les cartels de la drogue y règnent en maîtres partout. La liste des ultras-riches, dont le numéro mondial de cette catégorie, compte davantage de multi-milliardaires que la France. Mais on n’entend pas à propos du Mexique le millième des reproches qui se lisent à propos du Venezuela ou de l’Équateur.
Hollande a reçu le président fraudeur, Peña Nieto. Celui-ci lui a acheté quelques hélicoptères. Moins que promis en fait. Mais bon, Hollande l’a quand même décoré de la légion d’honneur. Il l’a félicité pour ses réformes et déclaré que la France avait besoin des mêmes. Beuark ! Pas un mot pour demander où sont passés les 43 étudiants disparus d’un coup récemment. Mes amis ont été seuls à aller traiter d’assassin face à face ce personnage. Bien sûr, Hollande n’a pas reçu AMLO. Pas assez pourri pour être fréquentable ? On s’en fou à vrai dire. AMLO continue à défendre la voie démocratique d’accès au pouvoir, à condamner toute violence contre les bourreurs d’urnes. Il est de nouveau candidat. Il est en tête des sondages. Evidemment aucun média français n’est venu à sa rencontre. Ce Mexicain-là non plus n’est pas dans la bonne case médiatique.