L’abandon du projet d’intégration de la déchéance de nationalité dans la révision constitutionnelle à venir est un grand soulagement. Cette mesure aurait été inefficace contre le terrorisme. Mais elle aurait créé une dangereuse inégalité entre Français.
Ce recul jette une lumière glauque sur l’action de François Hollande : pourquoi avoir hystérisé le débat public avec une telle idée pour finalement y renoncer ? Etait-ce seulement une manœuvre électorale pour étouffer la droite sarkozyste en renforçant le FN ? Qui réparera les dégâts causés dans l’esprit public ?
L’abandon de cette idée ne rend pas plus acceptable la constitutionnalisation de l’état d’urgence proposée.
Les libertés publiques et les moyens de sûreté sont choses trop importantes pour les abandonner à une révision constitutionnelle présentée un 23 décembre, destinée à être adoptée en vitesse, pendant l’état d’urgence et sans référendum. Ce n’est pas d’un nouvel outil sécuritaire dans les mains du monarque que le pays a besoin. C’est d’une réécriture complète de la Constitution par une Assemblée constituante pour déboucher sur une 6e République.