Le gouvernement s’apprête à faire passer le 22 décembre en procédure accélérée à l’Assemblée nationale une loi autorisant le lancement du projet d’autoroute ferroviaire Lyon-Turin.
Je m’oppose à cette méthode du coup de force qui poursuit en tout point celle du gouvernement Valls. Un projet aussi considérable (30 milliards, soit 20 fois Notre-Dame-des-Landes) ne peut être lancé sans véritable débat public.
Je m’oppose à ce nouveau « grand projet inutile », comme je l’ai déjà fait lors de plusieurs votes au Parlement européen aux côtés de mes collègues eurodéputés italiens.
Nous n’avons pas besoin d’une deuxième ligne ferroviaire – de surcroît privatisée – entre la France et l’Italie. Son unique motivation mercantile, imposée par des firmes multinationales, est d’intensifier le transport de marchandises vers et depuis les pays de l’Est. Je refuse ce grand déménagement marchand en Europe comme dans le monde. Il est contraire à la relocalisation de l’activité que je défends par la planification écologique.
J’alerte enfin sur le gaspillage que représenterait ce projet du gouvernement au détriment de tout le développement ferroviaire du pays.
La ligne ferroviaire actuelle entre la France et l’Italie permet de mettre immédiatement 2 000 camions par jour sur des trains. Et donc de diminuer rapidement la pollution dans les vallées alpines, sans attendre l’issue d’un chantier aussi gigantesque qu’incertain.
L’argent public prévu pour ce chantier doit, au contraire, être mobilisé au service du développement ferroviaire.
Au niveau national avec notamment la mise en service d’une autoroute ferroviaire Nord-Sud.
Au niveau régional également avec le doublement des voies uniques entre Grenoble et Valence, entre Aix-les-Bains et Annecy, entre Saint-Etienne et Clermont-Ferrand ; la décongestion du nœud ferroviaire lyonnais (traversée et sortie Sud) et l’amélioration de la desserte Grenoble-Lyon.
Je suis solidaire des citoyens, élus et associations mobilisés au nom de l’intérêt général contre ce grand projet inutile. Je demande le retrait par le gouvernement de ce projet de loi et le lancement d’un véritable débat public.