Une lutte commence dans le rail. Chacun s’y prépare. Compte tenu du bilan d’un passé récent, deux précautions valent mieux qu’une. Le partage des rôles entre syndicat et mouvement politique a déjà explosé. Dans une double page de « l’Humanité » du 16 février consacrée au PCF dans cette bataille, on apprend qu’un « collectif des cheminots communistes » est en place. D’ailleurs, il « expose des propositions pour un service public ferroviaire ». C’est une bonne chose que celle-là.
Du coup, mes amis insoumis s’interrogent : doivent-ils eux aussi créer un collectif politique des « cheminots insoumis » ? Doivent-ils fédérer les groupes d’action de cheminots comme ils en créent ailleurs sur d’autres sujets ? Leur argument : se retrouver entre gens qui partagent le même idéal pour le service public ferroviaire, qui ont la même conscience de l’enjeu écologique que porte ce mode de transport, ce serait utile et productif. D’ailleurs, « les insoumis » sont souvent membres d’un peu tous les syndicats. Leur présence conjointe et unie, sans le blocage des positionnements parfois antagoniques des centrales syndicales, contribuerait peut-être aussi au nécessaire regroupement qui va devoir s’imposer. En tous cas, sur le plan humain, ce serait déjà une bonne occasion de se retrouver sans a priori. Et ça, ça compte aussi dans la vraie vie !
Lutter pour le droit au chemin de fer n’est pas une question limitée aux intérêts de ceux qui travaillent dans cette branche d’activité. Il s’agit d’un enjeu écologique contre la prolifération du transport routier sous toutes ses formes. Il s’agit d’un enjeu d’organisation du développement de l’activité économique sur tout le territoire. Il s’agit d’empêcher l’effondrement d’un réseau construit en plusieurs génération représentant un patrimoine commun productif et utile pour de longues décennies encore. Il s’agit donc d’une bataille globale. Donc une bataille politique. Les insoumis, où qu’ils soient, ont le devoir de s’impliquer dans cette lutte.