M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur les conditions de vie des personnes souffrant d’illettrisme en France. L’illettrisme consiste en une maîtrise gravement insuffisante des compétences de base empêchant les personnes en étant caractérisées d’être autonome dans le cadre de la vie quotidienne. Suivant l’étude nationale Information et vie quotidienne (IVQ) publiée par l’INSEE en 2012, près de 2,5 millions de Français étaient concernés par l’illettrisme en 2011, soit 7 % de la population âgées de 18 à 65 ans, ce qui représente cependant une baisse par rapport aux données de 2004. Ce sujet avait par ailleurs été porté en grande cause nationale en 2013, coordonné par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, ce qui avait abouti à une forte publicisation des enjeux de l’illettrisme ainsi qu’aux assises nationales et européennes de l’illettrisme. Toutefois, cette diminution salutaire du nombre de personnes souffrant d’illettrisme et la forte mobilisation autour de cette cause cachent une réalité invraisemblable dans la République française où l’école est gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. D’après les données recueillies lors des Journée défense et citoyenneté (JDC), une diminution du nombre de jeunes en situation d’illettrisme entre 2010 et 2014 est observée, tendance qui s’inverse à compter de 2015 avec en moyenne un jeune sur dix en grande difficulté dans les compétences de base.
De plus, ces difficultés sont géographiquement inégales, les jeunes des territoires d’outre-mer sont les plus touchés par les grandes difficultés en lecture avec un pourcentage de 35 % en Martinique, ou encore de 48,06 % en Guyane quand la moyenne nationale est de 10,8 %. Aussi, les catégories les plus précaires sont les plus sujettes à ces difficultés, c’est ainsi près de 20 % des allocataires du RSA qui sont en situation d’illettrisme, soit trois fois plus que l’ensemble de la population. Quant aux demandeurs d’emplois, 10 % d’entre eux sont concernés. L’illettrisme concerne donc les catégories de populations les plus défavorisées, il apparaît dès lors d’autant plus complexe pour les citoyens affectés au quotidien par cet état de fait de s’insérer convenablement dans la société. Il lui demande donc quelles seront les mesures prises, premièrement pour poursuivre les efforts en matière de lutte contre l’illettrisme, et dans un second temps pour tenter d’endiguer les inégalités perceptibles entre la métropole et ses départements d’outre-mer.
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