M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, sur le manque de subventions des associations de lutte contre les violences faites aux femmes. Le 25 novembre 2017, M. le Président de la République élevait au rang de grande cause du quinquennat l’égalité entre les femmes et les hommes.
Parmi les trois priorités fixées, celle de mieux accompagner les victimes de violences. Entre autres propositions, ont été mentionnées la mise en place d’un formulaire en ligne d’orientation des victimes, la mise en œuvre d’un dispositif de dépôt de plainte directement dans les hôpitaux, ou encore la création d’unités spécialisées dans la prise en charge psychotraumatique des victimes de violences.
Cependant, il semble que les moyens alloués au secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, soit 29,8 millions d’euros pour le budget 2018 dont 18,3 millions d’euros concernent la promotion des droits ainsi que la prévention et la lutte contre les violences sexistes, ne soient pas à la hauteur de la libération légitime de la parole des femmes victimes de violences.
Plus paradoxalement encore, cette lutte engagée contre les violences faites aux femmes s’appuie en majeure partie sur le réseau d’associations de lutte contre ces violences comme le démontre le référencement des associations effectué sur le site internet du Gouvernement dédiées à cette question « stop-violences-femmes.gouv.fr ».
Or, le manque de subventions suffisantes au regard de la tâche qui incombe à ces associations, toujours plus importante à mesures que la parole des femmes se libère et que l’État se désengage, les empêche de venir convenablement en aide aux femmes ne sachant pas vers qui se tourner pour obtenir justice. En témoigne la fermeture de l’accueil téléphonique de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, association qui a fait l’objet d’un doublement du nombre de saisine entre 2015 et 2017 avec pas moins de 223 saisines rien qu’en 2017. Elle se voit aujourd’hui contrainte de concentrer son travail sur un nombre de dossiers écrasant, répartis entre cinq salariées, et dont les échéances courent parfois sur plusieurs années.
Il apparaît dès lors une dissonance entre les besoins croissants des associations de lutte contre les violences faites aux femmes, et à fortiori des victimes, et l’élévation de l’égalité entre les femmes et les hommes au rang de grande cause du quinquennat qui, budgétairement, ne se matérialise que par une sanctuarisation du budget du secrétariat d’État chargé de cette question. Il lui demande donc quels moyens seront mis en œuvre pour pallier l’augmentation du nombre de cas de violences déclarées et, plus spécifiquement, ceux mis à disposition des associations pour les aider dans leur tâche de prévention et de lutte contre celles-ci, à défaut d’un réengagement de l’État sur ces questions.
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