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Le mouvement en vrai

Chaque mois, mille personnes cliquent qu’elles rejoignent le mouvement. C’est un signal que nous surveillons attentivement au poste de vigie du mouvement. Chaque semaine, deux à trois cent « évènements » sont annoncés par les groupes d’action de la France insoumise. Il s’agit d’initiatives de toutes sortes, décidées sur le terrain par les femmes et les hommes qui ont formé librement leur groupe et se sont déclarés au niveau national. Ces initiatives locales peuvent être directement rattachées à des campagnes nationales du mouvement comme ce fut le cas lors de la votation citoyenne pour la sortie du nucléaire. Ou comme lorsque la décision fut prise de participer à la campagne mondiale « nettoie la planète ». Mais de nombreuses autre fois il s’agit d’action décidées localement et directement mise en œuvre par ceux qui les ont imaginées. Enfin il y a des actions liées à la vie du mouvement en tant que collectif politique d’opposition au gouvernement. C’est le cas avec des pique-niques politiques, des fêtes locales avec prises de paroles ou des déambulations de rue avec porte-voix. Mais aussi les réunions d’atelier des lois, les conférences gesticulées, les enquêtes agitation dans les immeubles et ainsi de suite.

Qu’il soit bien clair que je n’évoque ici que quelques formes d’action parmi des dizaines. Le mouvement reste une forme ouverte. Nous voulons qu’il soit poreux avec la société. Pour ceux qui s’y interressent, l’idée est qu’il soit un « état » de la société elle-même.

Les actions à Marseille, par exemple, rendent compte de cette recherche. L’école repeinte, la rue bloquée trois jours, la caserne occupée, sont des exemples de cette ambition. Dans chaque cas on trouve certes des militants mais surtout des habitants du quartier ou des protagonistes directs qui sont impliqués. Le but de l’action d’un point de vue politique est d’augmenter la confiance en soi des acteurs et leur capacité d’auto-organisation pour la suite des évènements. Les gens qui ont bloqué la rue se sont vus et revus entre eux. Leur projet à présent est d’affronter les marchands de sommeil qui les surexploitent. L’idée est venue de leurs rangs. Ils mettent au point leurs propres méthodes. Il est probable qu’elles seront énergiques comme l’action pour bloquer la rue et la bretelle d’autoroute qui y conduisait. De la même façon, les résidents qui ont repeints l’école se soucient de la vie du square pourri qu’ils ont au pied de leurs immeubles. Et ainsi de suite. La structure du mouvement est de rester un label commun pour l’action.

Évidemment, nous nous faisons régulièrement noyauter ici ou là par des petits noyaux de personnes malveillantes. Elles viennent pour faire des « fractions » à l’ancienne et mener diverses « guéguerres picrocholines » soit entre vielles équipes locales de gauche qui se haïssent ou contre « la direction nationale » dans le registre du blabla démocratique qui appâte toujours les vautours médiatiques. Mais cela reste ultra microscopique. Et comme les conditions de participation au mouvement ont été fixée par notre assemblée représentative, tous ceux qui essaient d’instrumentaliser le mouvement sont aussitôt expulsés.

Mais l’inconvénient de ces tentatives de noyautage ne nous feront pas changer de nature. La structure du mouvement restera fondamentalement ouverte. Les inconvénients sont cent fois compensés par les avantages de créativité et d’initiative qui s’expriment. Les participants du mouvement auto définissent le niveau de leur engagement par le degré et la forme de leur participation concrète. Elles peuvent varier du tout au tout entre eux et pour chacun d’une période à une autre. Nos habitudes nous conduisent à plutôt être focalisés par le nombre des personnes engagées dans un groupe d’action. Elles sont 54 000 a cette heure. Mais cela ne résume nullement la réalité du mouvement. D’autres se contentent de faire des dons réguliers, cela est vital et ils le savent. Certains viennent en bénévoles aux sièges qui s’ouvrent ici et là. Comment fonctionnerait le mouvement sans eux ? Et ainsi de suite pour chaque forme d’action régulière : ateliers pancartes, Canal Fi, notes argumentées, logistique, que sais-je. Ce ne sont pas toujours les mêmes et certains ne font qu’une seule chose. Je ne crois pas que cela soit fondamentalement différent de ce que j’ai connu à d’autres moments de mon engagement personnel. Mais l’existence de la plateforme internet et l’absence d’enjeu de pouvoir crée une ambiance et une manière d’être qui est cependant caractéristique. Nous sommes au royaume de l’action, du faire. Une garde vigilante est montée pour maintenir cette caractéristique.

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