Avenir de la filière professionnelle

Question écrite : avenir de la filière professionnelle

M. Jean-Luc Mélenchon interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse au sujet du projet de transformation du lycée professionnel dont l’application doit débuter en septembre 2019. Il craint que cette réforme ne revienne à liquider l’acquis que représente cette filière depuis la création du baccalauréat professionnel.

Sur le fond, en favorisant l’apprentissage au détriment de la formation professionnelle scolaire, cette réforme consacre le renoncement à une formation à la fois professionnelle et générale de bon niveau. Elle va ainsi réduire drastiquement le nombre des enseignements généraux ainsi que le nombre d’heures qui leurs sont affectées. À titre d’exemple, le français et l’histoire-géographie, qui représentent aujourd’hui 4,5 heures hebdomadaires, n’en représenteront désormais plus que 2,5, voire seulement 1,5 l’année du baccalauréat. La formation professionnelle est réduite à 2 ans alors qu’elle était de 4 ans jusqu’en 2011. Le niveau de qualification garanti par le diplôme du baccalauréat professionnel va donc baisser. Cette réforme propose de subordonner étroitement le parcours de formation à l’acquisition de compétences étriquées et de gestes professionnels limités, au détriment d’un diplôme sanctionnant une qualification globale porteuse d’évolution dans la formation ou la professionnalisation. Ainsi, on assigne à l’enseignement professionnel la mission de pourvoir en exécutants aux qualifications tronquées des emplois à bas salaires et des métiers précaires.

Le pays a pourtant à l’inverse besoin d’ouvriers et de techniciens hautement qualifiés notamment pour engager la planification écologique. À l’évidence, cette réforme ne semble pas prête. Les personnels et les chefs d’établissement se débattent en plein brouillard. Les référentiels de formation ne sont pas prêts, les parcours de détermination en classe de seconde ne sont pas organisés, et sont largement inadaptés à l’offre réelle des établissements. Le Gouvernement liquide le cadre de référence commun aux établissements. Sous couvert d’autonomie, c’est la désorganisation et la mise en concurrence entre établissements, entre filières et entre disciplines, qui se profile. Face cette désorganisation programmée de l’enseignement professionnel, il souhaite savoir s’il envisage la possibilité d’un moratoire immédiat sur la mise en application de cette réforme destructrice ainsi l’ouverture enfin d’un débat parlementaire sur ce sujet.

Retrouvez cette question écrite sur le site de l’Assemblée nationale

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