lenin moreno

21.04.2019

La dimension équatorienne cachée de l’affaire Assange

Le successeur de Rafael Correa à la présidence de l’Equateur, Lenín Moreno, a décidé de retirer la nationalité équatorienne à Assange et de le livrer à la police britannique. Selon les mots de Correa, cet acte fait de Moreno « le plus grand traitre de l’histoire de l’Équateur ». Je ne connais pas les autres traitres de ce pays. Mais je peux dire que Lenín Moreno est un personnage de très bas de gamme sur le plan humain. Sur plan politique c’est une marionnette pitoyable au service de l’oligarchie. Candidat sur proposition et avec l’appui de Rafael Correa, il a retourné sa veste à peine élu. Aussitôt, il a fait mettre en prison préventive le vice-président élu avec lui, Jorge Glas. Évidemment, l’accusation de corruption est le centre de tout ce dispositif.

On a vu comment la judiciarisation de la vie politique est l’arme désormais ordinaire contre notre mouvement dans le monde. Comme au Brésil dans l’affaire de la destitution de Dilma Roussef, ou l’emprisonnement de Lula, les accusateurs se retrouvent là aussi au banc des accusés. En Équateur vient d’être révélé que Lenín Moreno disposait d’un compte bancaire dans un paradis fiscal ! Il répond que ce serait un compte familial… On va voir quelle suite la justice équatorienne va donner à cette situation. Il est probable qu’il n’y en ait aucune si on en reste à ce que l’on a pu observer en Amérique du sud et en France.

En tous cas, depuis son accession au pouvoir, Moreno détricote tous les programmes sociaux mis en place par son prédécesseur. Il le pourchasse d’ailleurs avec la méthode judiciaire en vigueur dorénavant dans le monde entier contre les opposants aux régimes libéraux. Contre le seul Rafael Correa, il y a ainsi 90 procédures « judiciaires » en cours. À présent, c’est son successeur a la tête du parti qui fait l’objet de la persécution judiciaire. Je suis frappé de savoir qu’il est inquiété pour « incitation à l’insurrection », ce qui est évidemment un pur bobard mais qui montre vers quelles incriminations se tourne le système.

Mais en Équateur non plus, le peuple ne se laisse pas impressionner par le déploiement police / justice / médias. La première a monté un coup d’État et tiré sur Correa quand il était président. La seconde met en prison tous ceux que désigne le président actuel, le renégat Lenín Moreno. Quant aux médias, personne ne peut imaginer en France de quoi il s’agit en Amérique du sud, même si la distance entre les pratiques de caniveau tend à se réduire.

En tous cas le parti de Rafael Correa vient de gagner les élections locales alors même que Rafael est en exil forcé. Désormais, Moreno est un de ces pauvres porte-paroles interchangeables dont dispose l’Empire en Amérique du sud. Moreno est certainement le plus servile dans cette catégorie et aussi le plus grotesque par son excitation dévote pour plaire à ses maîtres. Il s’est couché une fois de plus devant l’Empire. On dit que c’est pour obtenir ce prêt miracle du FMI accordé sitôt l’arrestation de Assange. D’autres signalent un esprit de vengeance.

Car sur place, en Équateur, Lenín Moreno accusait Assange d’être à l’origine des fuites concernant la corruption de sa famille. Ce qu’avait relayé Wikileaks en précisant cependant ne pas en être à l’origine. Mais l’indignation des Equatoriens était à son comble et elle s’exprima dans la rue. Moreno a évidemment aussitôt immédiatement ordonné une sauvage répression des manifestations de soutien à Assange. Sur le modèle qu’applique aussi Macron, ce type de pouvoir combine les mesures judiciaires contre les principaux opposants et la violence policière et judiciaires contre les militants de terrain.

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