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Sri Lanka : l’acte terroriste est un crime contre l’humanité

Je ne veux pas reprendre mon activité cette semaine sans un mot à propos des chrétiens assassinés au Sri Lanka dans leurs églises. Je sais parfaitement que les assassinats ont également visés des touristes dans leurs hôtels et des policiers en action. Cela fait un tout d’horreurs et de cette hargne sans limite qui est l’essence même de l’inhumanité fondamentale des méthodes terroristes.

Il n’est pas vrai que le qualificatif de «terroriste» soit à géométrie variable pour la raison qu’il est utilisé à tout propos par les dominants pour nommer leurs adversaires. Bien sûr que l’abus du mot en atténue ensuite la perception. Mais le point de départ, l’acte terroriste s’identifie parfaitement. Il s’agit d’une action dont le résultat est prémédité. Son mode opératoire est de prendre par surprise des gens sans défense, incapables de se protéger de leurs agresseurs, sans aucune responsabilité personnelle dans les motifs d’action des meurtriers qui les assassinent. Le tout dans le but de se montrer maîtres de la mort des autres et de faire connaître la cause dont se réclament les meurtriers.

Le terrorisme est un crime contre l’humanité en ceci qu’il nie l’humanité individuelle de ceux qu’il assassine. Dans les mains du terrorisme, les victimes ne sont pas des êtres humains, juste des nombres de morts et des symboles de ce que détestent ou veulent intimider les assassins. L’action terroriste par essence ne peut jamais rien avoir à faire avec quelque cause honorable que ce soit. Car non seulement la fin ne justifiera jamais l’usage de tels moyens mais on peut dire au contraire qu’ils la disqualifient.

Les chrétiens du Sri Lanka n’ont jamais affronté qui que ce soit. Les victimes n’étaient ni en meeting politique ni en quoi que ce soit d’agressif contre qui que ce soit. Ils étaient réunis dans un lieu de culte et priaient. Leurs assassins sont des lâches absolus et la cause qui est servie de cette façon doit être mise au ban de la société. Plus généralement, il y a une sous évaluation dans les médias français des agressions spécifiques dont font l’objet des chrétiens dans le monde.

Nous autres qui nous opposons à l’intrusion de la religion dans la politique, notre premier devoir est aussi de rappeler sans cesse que la lutte pour la liberté de conscience est née de la lutte pour la liberté du culte quand elle était mise en cause contre les protestants en France. C’est pourquoi on ne saurait se taire ou noyer le poisson dans les explications qui nieraient ce fait central : les chrétiens du Sri Lanka ont été assassinés parce qu’ils étaient chrétiens et pratiquants de cette foi. Je crois de mon devoir d’exprimer les sentiments de compassion sincères de toutes les personnes qui se sont indignées de ce qui s’est passé et qui m’ont demandé de ne pas laisser passer cet événement donner un éclairage sur ce que signifie le recours aux actes terroristes.

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