perquisitions quotidien

11.09.2019

40 minutes d’images cachées : le coup monté médiatico-judiciaire contre LFI

Alexis Corbière, député insoumis de Seine-Saint-Denis, a levé un gros lièvre à propos d’une lourde manipulation médiatique dans l’affaire des perquisitions contre le siège de la France Insoumise. Au cours de la conférence de presse du groupe parlementaire il a révélé que depuis un an « Quotidien » joue le jeu de la police politique. Ce sont les images de la caméra de cette émission qui servent à illustrer (en boucle) la scène des perquisitions sur toutes les chaînes de télé. Nous y figurons dans le rôle des méchants violents. Ces images servent d’ailleurs dans le générique de l’émission, tous les soirs, depuis presque un an. Mais ce sont aussi ces images qui servent de base à nos accusateurs. Barthès s’était bien gardé de le dire au public jusque-là.

Au cours des auditions qui nous ont été imposées pendant des heures, chacun des six députés et des quatre militants d’abord convoqués ont été confrontés à l’une ou l’autre des images de « Quotidien » enregistrées ce jour-là. Pourtant, ces images, le juge a refusé de nous les transmettre. C’est là encore une des innombrables violations des droits de la défense dans cette affaire. Encore un des non moins nombreux vices de procédures de cette histoire si lamentablement menée par la police politique du pouvoir. Les champions de l’investigation et autre implacables redresseurs de tort se sont bien gardés d’en dire jamais un mot. Ils se sont contentés de recopier servilement les morceaux choisis fournis par ceux qui s’occupent dans les milieux judiciaires de « vendre » des fuites de presse à la criée.

Nous n’avons donc jamais pu prouver notre version des faits.

Maintenant, grâce aux révélations de Corbière, la vérité éclate. Il y a quarante minutes d’images cachées, pas moins ! Et ces images sont parlantes. Depuis un an « Quotidien » cachait ces moments où Corbière et moi rassurons les policiers et appelons au calme. C’est le contraire de ce que montrent depuis octobre derniers les 30 secondes que diffusent « Quotidien » et tous les moutons de panurge de l’officialité médiatique.

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Dans cette affaire, les manipulations médiatiques se succèdent. Elles jouent un rôle essentiel dans la stratégie de pression utile au Parquet. Il y a quelques mois, quatre jours avant le vote des élections européennes, Le Monde publiait illégalement des extraits des auditions en faisant croire à une situation de violence absolue (« nos nez se sont presque touchés »). Pourtant le procès-verbal intégral des auditions montre que TOUS les policiers concernés (sans exception) déclarent ne s’être « jamais sentis menacés physiquement ». Certains disent même qu’ils nous voyaient « faire du cinéma ». Aucune de nos plaintes pour les innombrables violations du secret de l’instruction n’a été suivie du moindre effet. Ni même notre demande de saisie de l’inspection générale de la justice. Madame Belloubet est la personne clef qui protège les manœuvres et garantit l’impunité à ceux qui violent la loi.

Par contre, dès le lundi après la publication de notre tribune internationale, l’IGPN a « classé sans suite » les plaintes de ceux de nos ami(e)s brutalisé(e)s et jeté(e)s au sol par les policiers ce jour de perquisition. Un des nombreux gestes qui montrent la panique à bord qui a suivi la publication de notre déclaration. Et avant ça, en plein été, on avait appris une information significative. La voici : les policiers qui ont déclaré plusieurs jours d’arrêt maladie en raison du « choc psychologique » qu’ils auraient subi du fait de nos cris bénéficieront au frais de l’État de la prestation de Dupont-Moretti. Il s’agit d’un avocat très célèbre et très médiatisé, très proche des milieux macronistes. Oui : l’État macron a embauché au prix fort Dupont-Moretti pour porter la parole de ces pauvres victimes du décibel vocal.

C’est là un signal parfaitement clair que nous a adressé Belloubet la « garde des sceaux ». Elle a fait le choix de faire de ce procès un spectacle. Il lui fallait donc un puissant acteur pour la mise en scène voulue par le procureur. L’impudence de tous ces procédés comptait sur notre silence ou notre intimidation pour passer en force, nous humilier, nous tuer d’amendes asphyxiantes, de prison et d’inéligibilité. Peine perdue. Nous savons que tout cela n’est ni de la police ni de la justice républicaine. La « police » qui agit contre nous, c’est celle qui déclare pendant la perquisition chez Manuel Bompard : « on est mieux ici qu’au Venezuela ». La justice dont on parle, c’est celle dont le maître à penser est le « juge » brésilien Sergio Moro qui a condamné Lula sans preuve. Au total face à nous, il s’agit d’une coalition d’intérêts. Elle a un point de départ : l’envie de servir le pouvoir pour obtenir ses faveurs. Elle a un point d’arrivée : affirmer des privilèges de caste face à toute la société.

Peu de commentateurs se rendent compte du mépris et de la volonté de nuire contre les élus qui accompagnent le glissement vers l’extrême droite des secteurs de l’État liés aux fonctions d’autorité. On voit l’évolution dans la police où elle est devenue ostensible. Les enquêtes d’opinion le montrent. Les abus sur le terrain le prouvent. La nouvelle mode consistant à s’affubler de symboles d’extrême droite le couronne. Dans les secteurs de la justice, il existe aussi un antiparlementarisme plus ou moins assumé. Mais surtout des réseaux de copinage accolés à des histoires communes politiques ou autres. Je ne savais rien de tout ça avant que commence le feuilleton de nos « affaires ». Depuis, des gens issus de ces divers milieux de la justice et de la police sont venues me déniaiser. Car dans ces métiers comme dans tous les autres, il y a aussi des gens qui prennent au sérieux la mission que la société leur a confié, qui ont un idéal républicain ardent et ne sacrifient pas leurs principes aux servitudes du carriérisme.

Le lien entre médias et juges manipulateurs est un aspect central de la technique du lawfare (la guerre judiciaire). La manipulation médiatique est le moyen d’action des procureurs comme l’a avoué le « juge » Moro qui a condamné Lula sans preuve. Aujourd’hui c’est ce « juge » devenu ministre du président d’extrême droite Bolsonaro qui fait l’objet de poursuites judiciaires pour avoir manipulé le procès. Le plus grand organe de presse brésilien, Globo, a présenté des excuses à Lula pour avoir relayé les mensonges du juge. En France, c’est le contraire. Le Monde collabore avec enthousiasme aux manipulations judiciaires. Il a relayé tous les mensonges de Moro et il n’est pas question d’excuses ni publiques ni privées. Mais il a aussi publié quatre jours avant le vote des européennes un compte rendus tronqués des auditions que nous avions subi deux mois avant. Cette intense collaboration explique pourquoi cette rédaction a refusé de publier la déclaration mondiale contre le lawfare. On verra bientôt que ce n’est pas tout.

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