Avec le froid le virus circule mieux et plus vite. Du coup le confinement recommence. Et avec lui les absurdités ordinaires de la bureaucratie qui s’est déjà couverte de gloire depuis un an. Elle arbitre donc encore et encore entre lobbies et parapluies juridiques. L’État n’est plus l’État. Et vous verrez le moment venu les libéraux se réclamer du résultat de leur gestion désastreuse pour mettre en cause l’État et non leur politique ridicule des vacances à la neige sans remonte-pente.
Cette semaine, ils auront condamné à mort la création culturelle en prolongeant les interdictions d’ouverture des salles. Pourtant elles étaient déjà fermées et n’ont aucune responsabilité dans le renouveau de la contamination. Pourtant elles sont sécurisables au moins autant qu’une église. Rien n’y fait. Dans la vision de l’homo economicus qui est le maximum intellectuel que puisse comprendre la bande d’illuminé du libéralisme qui nous dirige, la culture est « non essentielle ». Comme les enterrements et les fins de vie en famille.
À présent, faute d’avoir imaginé ce que serait un système de roulement généralisé comme nous le proposions, le confinement reprend. Son impact psychologique se manifeste peu à peu. Les gens n’en peuvent plus. Les soupapes de sécurité sautent ici et là dans le silence de la déprime ou la violence des bouffées claustrophobes. Le débat public confiné dans la question pitoyable du vaccin est consternant de médiocrité. L’horizon se limite aux annonces du jour, au gadget des plateaux de bavardages en continu.
Pendant ce temps le mal continue son œuvre. Le mal absolu, le mal qui nous a conduit jusqu’au porte de ces déserts de confinés. Le capitalisme, le productivisme, l’Europe des lobbies et des machicoulis institutionnels auxquels personne ne comprend rien et dont la moindre décision, toujours inefficace, nécessite un mode d’emploi gros comme une encyclopédie. Tout ce petit monde a brillé cette semaine. Le capitalisme en bourse avec les premières cotations de l’eau, le productivisme avec la propagation de la grippe aviaire à un deuxième élevage en France, l’Europe en renonçant à la conditionnalité de l’état de droit pour verser des subventions de son fichu plan de relance minable. Et pendant que l’Union décidait de l’édition du troisième tome de mille pages pour comprendre son plan de relance de 390 milliards de subventions sur deux ans, la Banque centrale européenne a décidée sans rien demander à personne d’injecter gratuitement 500 milliards dans les comptes des banques privées. Évidemment ce sera plus facile de proposer mieux. Mais le chaos qui s’avance n’est pas à notre goût.
Une information est passée relativement inaperçue. Pourtant, il s’agit d’une étape importante dans la construction d’une société de surveillance comme la mettent en place les macronistes. J’ai parlé d’une mise en cage électronique de la France. Nous y sommes. Le 4 décembre, le gouvernement a pris deux décrets modifiant les modalités de fichages en joignant les données des fichiers du renseignement territorial de la police, de la gendarmerie et celui qui permet les enquêtes administratives. Ces décrets franchissent un seuil en direction d’un « big data » général de toute la population.
D’abord, les raisons pour lesquelles un policier, un gendarme ou un agent de sécurité peut inscrire une personne dans ces fichiers s’élargissent. Initialement, ils ont été créés pour prévenir le terrorisme et le « hooliganisme ». Mais il est déjà possible de d’abuser de ces deux motifs pour contourner toute limite. En effet, en l’état, on peut y inscrire des « personnes susceptibles d’être impliquées dans des actions de violence collectives, en particulier en milieu urbain ou à l’occasion de manifestations sportives ». Grâce à ces attributions larges, 80 000 personnes ont déjà été fichées. Mais les décrets ajoutent à ceux-là les personnes susceptibles de porter atteinte à la « sûreté de l’État ».
Cette notion annonce le fichage des opposants politiques. En effet, le ministère de l’Intérieur précise qu’il entend par sûreté de l’État « tout ce qui a trait à la continuité et à l’intégrité des institutions de la République et de ses services publics, et par extension, à la prévention des comportements menaçant cette intégrité ». Avec cette formulation, il devient possible par exemple de ficher les grévistes, puisqu’ils menacent la continuité du service public. Le décret ouvre d’ailleurs la voie à un fichage politique généralisé, sans s’encombrer de détours. Il permet que soient répertoriées « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale ». Mais ce n’est pas tout. Dans ce décret, il est aussi question des données et informations concernant sur l’entourage de la personne. Il s’agit alors de ficher les parents, les enfants et toute personne qui entretient avec elle « des relations directes et non fortuites ». Les engagements associatifs sont désormais également concernés. Et puis aussi une multitude d’autres informations : données de santé, pratiques sportives, habitudes de vie, activités sur les réseaux sociaux.
Un tel champ fait dire à la CNIL que ces décrets risquent d’entrainer « une collecte automatisée de ces données ». Les méthodes du « big data » appliquée à tout et à tous, partout, signe le passage au régime autoritaire.
Voilà qui cadre bien avec les ambitions affichées de la « sécurité globale ». Outre son article 24 interdisant de filmer des policiers, la proposition de loi généralise l’utilisation de drones et de caméras par la police. Pour les associations de défense des droits humains, pour les oppositions à cette loi, le but de cela est de traiter ces images grâce à la reconnaissance faciale et l’interconnexion des fichiers. Quand nous interrogions le gouvernement sur le sujet, il faisait semblant de regarder ailleurs, de ne pas comprendre de quoi nous parlions. Mais ces décrets suppriment du code de la sécurité intérieure une phrase essentielle sur ce sujet. Elle précisait, à propos de ces fichiers, « le traitement ne comporte pas de dispositif de reconnaissance faciale à partir de la photographie ». Voilà qui était clair, non ? Ce verrou saute. La phrase disparait. La police pourra par exemple observer par drone une manifestation et disposer en direct du profil des personnes filmées avec leurs opinions politiques, leur famille, leurs habitudes de vie. Évidemment il lui sera possible de rendre le tout public instantanément selon l’usage dans les enquêtes préliminaires actuelles.
Plus tôt cette année, un autre décret avait déjà été pris dans ce domaine. Il concernait le fichier de GendNotes, l’application utilisée par la gendarmerie nationale lors des contrôles de routine. Les gendarmes peuvent y inscrire des informations « relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle ». Ainsi, les deux décrets du 4 décembre permettent de transférer les données collectées sur le terrain par les gendarmes dans le nouvel ensemble de fichiers. Ce qui étend la durée de conservation de ces données de trois mois à trois ans. Brique par brique, le régime construit un état de surveillance globale. D’autoritaire, le régime macroniste pourrait devenir totalitaire en deux coups de fichiers, et commencer le contrôle politique depuis l’intérieur de votre lieu de vie, depuis l’intérieur de votre cerveau où siègent vos opinions et votre orientation sexuelle.
À l’appel des syndicats, les salariés d’EDF se sont massivement mobilisés contre le projet « Hercule ». Ils font bien. De quoi s’agit-il ? Démanteler le géant public français. Il avait été créé en 1946, dans la foulée de la loi de nationalisation de l’énergie. Un projet venu du Conseil National de la Résistance. Le ministre communiste Marcel Paul le portait.
L’énergie est un secteur stratégique pour la vie d’un pays. La stabilité et la fiabilité de son système d’approvisionnement est une question capitale. L’énergie est un bien commun. Sa gestion publique est primordiale. L’urgence écologique implique de garder la maîtrise de toute la chaîne de production et de distribution. Autrement, il sera impossible de planifier sur le long-terme la bifurcation. Un pôle public de l’énergie est donc nécessaire. Quoi que décide aujourd’hui Macron, nous reconstituerons le pôle public le moment venu. Et sur ce dossier comme sur d’autres une enquête approfondie permettra d’établir la responsabilité de chaque personne ayant participé au pillage du domaine public.
La situation est grave. Le projet « Hercule » porterait le coup fatal à EDF. Il est l’aboutissement d’un plan de la Commission européenne ourdi de longue date. Obsédée par la concurrence, aiguillonnée par les lobbies, celle-ci s’emploie à déréguler le secteur de l’énergie française depuis de longues années. Il y a encore vingt ans, EDF était en situation de monopole sur toute la chaîne de l’électricité française. Mais la Commission européenne n’est pas seule fautive. Les gouvernements successifs, de droite et socio-libéraux ont empilé les lois pour casser ce monopole public. Depuis le début, leur but est de permettre l’émergence d’acteurs privés. C’est toujours le même mythe : là où l’État se retire, le marché fait pousser cent fleurs odorantes, efficaces et compétitives. Naturellement c’est une vue de l’esprit. Surtout en France où le capitalisme national est très faible et peu audacieux. À quelques exceptions près il s’agit d’un capitalisme parasitaire de l’État et souvent purement tributaire.
En tous cas le zèle et l’activisme ont été au rendez-vous de tous les gouvernements. En 2004, les entités EDF et GDF sont séparées et deviennent des sociétés anonymes. Deux ans plus tard, GDF est privatisée par sa fusion avec Suez. En 2007, le secteur du gaz et de l’électricité est entièrement ouvert à la concurrence. En 2011, le gouvernement Fillon vote la loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité (NOME). Cette loi introduit un mécanisme complexe : l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Celui-ci impose à EDF de revendre à prix coûtant 25% de sa production d’électricité à ses concurrents privés. Le mécanisme arrive à échéance en 2025. La Commission européenne fait pression pour permettre ensuite à l’ensemble des fournisseurs d’accéder à 100 % de la production nucléaire d’EDF à un prix de vente régulé par les pouvoirs publics.
Les libéraux sont actuellement pris au piège de leurs propres obsessions. D’un côté, ils s’entêtent dans l’obsession idéologique d’ouverture à la concurrence. Elle était censée faire baisser les prix. Cela ne s’est jamais vérifié. Au contraire, le prix de l’électricité a depuis augmenté de 50%. Mais l’introduction du mécanisme de l’Arenh a fait perdre de nombreux clients à EDF. De l’autre, les libéraux tentent quoiqu’il en coûte de sauver le soldat nucléaire. Les problèmes sont majeurs et multiples. EDF est accablé d’une dette de près de 60 milliards d’euros dont la moitié résulte du fiasco des EPR. Six nouveaux réacteurs sont en projet pour la modique somme de 46 milliards d’euros. Opérer le grand carénage des centrales pour prolonger leur utilisation va coûter au moins 100 milliards d’euros dans les 15 ans à venir. Et il faut également investir massivement dans les énergies renouvelables pour atteindre les objectifs fixés.
Comment faire ? Les libéraux appliquent toujours la même recette : socialiser les pertes, privatiser les profits. Le projet « Hercule » n’y échappe pas. Il vise à scinder EDF en plusieurs parties : les dettes d’un côté et les profits de l’autre. La SNCF a par exemple a déjà fait les frais de cette méthode. Concernant l’énergie, le projet est le suivant. Un EDF « bleu » 100% à la charge de l’État contiendrait le nucléaire. Un EDF « vert » devrait regrouper les activités jugées rentables : les énergies renouvelables, les réseaux de chaleur, la distribution (Enedis, ex- ERDF) et les activités commerciales. Il serait dans un premier temps ouvert à des investisseurs privés à hauteur de 35 %. Bien sûr, on sait comment ce genre de manœuvre finit : en privatisation complète de l’entreprise nationale. Cela promet de juteux bénéfices pour les acteurs privés investissant dans ces secteurs.
Le destin des concessions hydroélectriques n’est pas encore scellé. La Commission européenne somme depuis plusieurs années la France d’ouvrir également ce secteur à la concurrence. En mars 2019, le gouvernement proposait de privatiser 150 barrages. Pourtant, de multiples raisons les rendent stratégiques. Ils ont un rôle d’équilibre dans le système électrique. Leur place est cruciale aussi dans la gestion de la ressource en eau. La sûreté est aussi un enjeu. Une gestion privée serait catastrophique. La Commission européenne revient à la charge dans le projet Hercule. Elle veut ajouter une troisième filiale dite « Azur » sous la forme d’une holding indépendante pour contenir spécifiquement les barrages. C’est la porte ouverte à la privatisation. Les barrages sont une poule aux œufs d’or pour le secteur privé. Leur sort est sans aucun doute au cœur des négociations en cours. Les macronistes souhaitent une hausse du prix du nucléaire pour couvrir les coûts des centrales. Vont-ils se servir des barrages comme d’une monnaie d’échange dans les négociations avec la Commission ? Il semble que oui. Le pire est à craindre.
Venant entre deux « reportages » sur le danger de l’islamisme politique, l’émission « Complément d’enquête » prévoyait un chapitre sur LFI, et sur moi en particulier. Il était destiné à nous inclure dans la mouvance favorable aux islamistes. Ambiance hallucinée que cette séquence où a même été diffusé sans aucune garantie d’authenticité ni réserve morale, un prétendu enregistrement d’élève dans une salle de classe. La conclusion de « l’enquête » m’attribuait personnellement le choix d’un prétendu «islamo-gauchisme» comme un fait certain. Tout juste Thomas Legrand se demandait-il si je le faisais par stupidité ou par calcul électoral. Il retenait plutôt cette hypothèse.
Il va de soi que je pourrais répéter cent fois ce que sont mes positions sur le sujet depuis tant d’années et quels usurpateurs sont à mes yeux ces ralliés à la laïcité de la vingt-cinquième heure, cela ne sert à rien. Ce pourrait même être très contre-performant en laissant entendre que ces gens seraient en quelques sorte en droit d’exiger de nous des explications. Compte tenu de qui ils sont en réalité ce serait un comble. La bataille est purement politicienne. On l’a déjà vu se déployer avec l’accusation d’anti-sémitisme. Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes milieux, et les mêmes télégraphistes qui lancent ce type d’attaque contre moi. Banal : l’ont fait aux États-Unis et en Grande-Bretagne et d’ailleurs partout où existe une alternative politique de notre type.
Certes, l’émission n’a pas eu d’écho sur les réseaux sociaux et l’audimat a fait un bond en arrière à mesure qu’elle se déroulait. Pour autant faut-il la négliger ? Non. Pour une raison. Notre intérêt est d’instruire autour de nous à la méfiance contre la parole médiatique des instruments audiovisuels de l’État. Ceux-là surtout parce qu’ils prétendent agir au nom d’un prétendu « service public » de l’information. Chaque fois que nous tenons un cas de manipulation évident comme celui-ci nous devons le décortiquer pour instruire les nôtres et décrédibiliser les auteurs de ce type de production. Comme ils essaient d’imposer leurs portraits politiques, diffusons notre portrait d’eux pris au moment où ils violent la déontologie professionnelle dont ils ne cessent de se réclamer en toute supercherie.
Il n’y a aucune difficulté à comprendre pourquoi cela a été fait. Il ne s’agit pas de l’engagement politique personnel des deux « journalistes ». Il est certain que cela facilitait leur participation à un exercice que peu de monde voulait faire et qui était fort mal jugé dans la rédaction. Ici il s’agissait plutôt de compenser la charge contre le ministre Attal dans l’émission précédente par une charge contre l’opposition. Le faire dans l’ambiance de phobie des musulmans qui règne dans l’officialité médiatique n’était pas difficile à faire accepter de la haute chefferie. Le résultat a été vraiment construit à la va vite, sans vérifications ni contextualisation. Cardoz et Thomas se sont comportés comme deux cyniques prenant un confortable cachet pour ce « travail » tout en sachant bien qu’il n’existe aucun recours contre un reportage de télé ou de radio. Évidemment, ils sont tous deux très opposé à tout conseil déontologique de la presse.
Il leur a donc été possible d’agir sans gêne pour attribuer une identité politique qui n’est pas la nôtre. Ils ont construit de toutes pièces à partir de montages/collages l’apparence d’une proximité/complicité de notre mouvement avec un courant politique religieux extrémiste. Cette accusation est directement reproduite à partir de la propagande d’une autre courant politique, celui de l’extrême droite. « Complément d’Enquête » reprend sur ce sujet le plan d’exposition du « dossier » (publié concomitament au tournage) par le journal d’extrême-droite Valeurs Actuelles. Nos informations confirment qu’il a inspiré le conducteur de « l’enquête ». Pourtant aucune actualité ne justifiait ni le thème ni une telle mise en cause. En me ciblant quinze jours après mon annonce de candidature à l’élection présidentielle il ne s’agit pas d’une émission « d’investigation ». C’est un document de campagne destiné à servir ceux qui ont choisi de faire leur fond de commerce contre moi de la stigmatisation des musulmans. Un choix fait autant dans les milieux du PS que dans ceux de la macronie.
La méthode du montage d’extraits de ma parole rapprochés d’autres images qui disent le contraire est un procédé qui revient à dire que je suis un menteur. L’injure prend la forme ici d’un montage d’images sans lien ni démonstration. Il s’agit de transformer le sens de mon action et de mes prises de position constantes. Cela alors même que je ne cesse de me référer au contenu de mon programme. Il n’est pourtant jamais cité. Il est pourtant disponible en version imprimée et numérique. De même est-il fait une interview de Daniele Obono sans mentionner une seule fois qu’elle fut responsable du livret laïcité de la FI, ni évoquer une seule fois le contenu de ce programme spécifique ni l’interroger sur son contenu.
À ce niveau de manipulation à l’encontre d’une force d’opposition, il s’agit de militantisme politique non pas de journalisme. Ainsi, exemple désormais récurrent parmi bien d’autres, la marche du mois de novembre contre l’islamophobie. Elle fut appelée en réaction à un attentat contre un lieu de culte. À la suite de la une de Valeurs Actuelles qui nous traitait « d’islamo collabo », copié collé de son argumentaire, notre participation y est caricaturée sur la base du comportement d’une infime minorité de ses participants. C’est à eux pourtant que la manifestation est attribuée. Le procédé d’occultation est ici a son comble. Toute la gauche politique et syndicale y appelait excepté le PS et la CFDT. Sont-ils tous des agents de l’islamisme politique? Pourquoi ne sont-ils pas mentionnés ? Pourquoi l’émission cible-t-elle LFI sans mentionner ce large front de force de gauche ? Nous n’avons par contre jamais fait un meeting commun avec le CCIF comme Gérald Darmanin à Tourcoing ou reçu en grande pompe le CCIF comme Bernard Cazeneuve. À l’heure de la dissolution de cet organisme pourquoi le « complement d’enquête » sur l’influence des réseaux islamistes ne le mentionne-t-elle pas ? Parce que cette dissolution fait partie des abus de pouvoirs auxquels ce genre de reportage incite ?
Les manipulations de ce type abondent. Elles forment autant de mensonges ou inventions débitées sur le ton de l’évidence. Une hypothèse est le rôle de l’envie de les croire, et la flemme de vérifier. Elle aurait conduit ces « journalistes », pourtant bien payés pour ce « travail » à oublier de vérifier la véracité de ce que leur disait certains « témoins ». Et à ne pas se soucier du fait qu’il s’agisse de militants liés à l’extrême droite qui sont cités. Car chacun sait que la France insoumise a été victime d’une infiltration d’extrême droite dont la figure de Kotarac déclarant sa flamme à Le Pen trois jours avant le vote des européennes fut le temps fort.
C’est pourtant vers ce réseau que les micros se tendent quand il s’agit de nous mettre en cause. Ainsi voit-on le dénommé Djordje Kuzmanovic mettre en cause nos « fréquentations » sans que le journaliste ne mentionne sa participation avec Philippot et Dupont Aignan et quelques autres à une réunion commune pour parler Frexit, ni sa participation a la revue de Michel Onfray grossièrement hostile à LFI de longue date ! De même le reportage affirme que Kuzmanovik aurait été exclu de la FI. C’est faux. Il en est parti tout seul. En effet sa place sur la liste des européennes le décevait. Et il était aussi en désaccord avec le choix des autres candidats. Enfin il suscitait de la part de nombre des membres du mouvement un vif dégoût lié à ses outrances verbales sur la question des musulmans. Et c’est le même motif qui justifia le désaccord avec le Groupe d’action du 18e arrondissement de Paris excipé sans autre explication par le reportage. Et sans préciser qu’un groupe sur 5000 existants a LFI ne constitue pas un échantillon représentatif. D’ailleurs, aucun des membres n’en a été exclu ni sanctionné. Ils sont partis tous seuls, heureusement. En effet leur réunion contre les musulmans était convoquée en plein mouvement sur les retraites ! Et l’un des instigateurs de cette réunion était d’ailleurs le propre père de Kuzmanovic, ce que le montage de « complément d’enquête » ne dit pas non plus. Il ne le dit pas parce qu’il ne le sait pas. Parce qu’il n’a pas travaillé. Parce que ce n’est pas une « enquête « mais un tract écrit à la commande.
Quant aux municipales à Saint-Denis il est faux d’affirmer qu’il y avait une « femme voilée candidate ». Cette femme voilée n’était présente que sur une photo d’une des affiches. Je n’ai jamais eu aucune responsabilité ni surveillance des affiches de nos 550 campagnes municipales. N’importe qui sauf « Complément d’enquête » le devinerait. Mais alors pourquoi le reportage ne mentionne-t-il pas que LREM en fait autant à Marseille, par exemple ? Enfin l’attribution de monsieur Messaoudène comme membre de la France Insoumise n’est pas conforme aux faits. Il ne m’a pas soutenu en 2017 ni soutenu la candidature du député insoumis Éric Coquerel dans sa circonscription. Cette « information » est reprise sans vérification de l’enquête du journal Valeurs Actuelles comme nombre des affirmations de cette soi-disant « enquête ».
Il est donc juste et nécessaire de dénoncer ces pratiques contraires à la déontologie professionnelle la plus élémentaire. Mentir, affirmer sans preuves, cacher des faits en travestir d’autres, citer des témoins sans mentionner leur engagement, ne doivent pas être acceptés comme méthode de travail dans un média qui prétend travailler comme « service public ».
Nous demandons au CSA en confiance de rétablir nos droits à une présentation respectueuse de la réalité de nos orientations politiques sans interprétation systématiquement dégradantes. Pour cela nous souhaitons une condamnation du procédé, une mise en garde en vue de la campagne présidentielle et nous demandons un droit de réponse de temps égal au temps des imputations manipulatoire du document.