Un avenir pour la Fonderie de Bretagne

M. Jean-Luc Mélenchon alerte M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance au sujet de la situation de la Fonderie de Bretagne. Depuis 1965, la Fonderie de Bretagne (Caudan, Morbihan), fabrique des bras de suspension, des collecteurs et des coudes d’échappement, ainsi que des différentiels de boîtes de vitesse pour le secteur automobile. Les 350 salariés se mobilisent et s’inquiètent pour leur avenir.

Un audit rendu l’été dernier a conclu que l’usine devait poursuivre la réduction de ses coûts de production et diversifier ses activités. Les conclusions de cet audit sont contestées par les salariés. Ils pointent du doigt des erreurs stratégiques de Renault. En effet, le groupe a délocalisé une partie de la production vers la Turquie, le Portugal et l’Espagne au lieu de remplir le carnet de commande du site de Caudan. Mécaniquement, cela affaiblit sa rentabilité. Le 11 mars 2021, le groupe Renault a annoncé vouloir se séparer du site. Actionnaire unique de cette fonderie depuis 2009, Renault cherche, d’ici au 8 août 2021, un repreneur « plus à même de pérenniser les activités et les emplois et d’adapter l’outil industriel aux évolutions du secteur ». En mai 2021, pourtant, 5 milliards d’euros d’aides publiques ont été versés à Renault dans le cadre du plan de relance.

Abandonner la Fonderie de Bretagne serait socialement injuste et écologiquement absurde. En effet, les fonderies françaises sont indispensables à la bifurcation écologique, à commencer par les multiples pièces nécessaires à la fabrication française de transports plus écologiques. Ces derniers mois, le Gouvernement a jugé inutile d’imposer des conditions sociales et écologiques à l’octroi de prêts et de subventions directes de la part de l’État.

Le résultat est là : le groupe Renault s’apprête à utiliser ces mécanismes pour licencier et délocaliser davantage son activité. Dans le même temps, le Gouvernement n’a eu de cesse de promouvoir la souveraineté industrielle du pays. Il lui demande donc quelles mesures il va mettre en œuvre pour empêcher la vente à la découpe de l’industrie française, à commencer par la Fonderie de Bretagne.

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