macron acrasie

11.09.2021

Congrès Nature à Marseille : suite du festival de l’enfumage

Pour son entrée en campagne électorale, Macron a choisi Marseille comme décor. Mais il n’a rien inventé. En effet, ce n’est pas la première fois que, de Sarkozy à Valls, on vient y promettre des plans miracles qui font pschitt.  Et le président en sait quelque chose, il était déjà dans les valises de Valls quand celui-ci était déjà venu faire un show identique.

Pour finir, il a conclu sa semaine avec une autre de ses techniques favorites de Président-moulin à vent : tirer la couverture à soi lors d’un évènement international. Quand il ne les crée pas de toute pièce, il les instrumentalise.

Cette fois, il s’agit du Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Organisé tous les 4 ans, il permet aux 1400 associations et États membres de débattre des futurs objectifs de protection de la biodiversité. Celui-ci était un jalon incontournable du prochain rendez-vous. La COP15 Biodiversité aura lieu en Chine du 25 avril au 8 mai 2022. Elle fixera le cadre mondial à horizon 2030.

C’est un enjeu majeur car la situation est critique. En effet, aucun des 20 objectifs du dernier plan décennal pour la biodiversité adopté sous l’égide de l’ONU n’a été atteint. Concrètement, une espèce sur huit est menacée d’extinction. C’est 1 espèce sur trois chez les animaux, d’après le dernier décompte de l’UICN. La déforestation dans le monde avance quant à elle à la vitesse d’un terrain de foot toutes les six secondes. La situation n’est pas meilleure en France où un tiers des oiseaux des campagnes ont disparu en 15 ans, principalement à cause des pesticides. Le Covid-19 offre un aperçu des conséquences sociales de l’ère des pandémies dans laquelle nous entrons.

Penser l’ère « post-covid » est à la mode. C’était donc une aubaine pour Macron d’accueillir en France la 9ème édition du congrès de l’UICN à quelques mois de l’élection présidentielle. Mais personne n’est dupe de son bilan écolo-bidon : refus d’interdire le glyphosate, réautorisation des néonicotinoïdes, interdiction des élevages de visons repoussée, interdiction des plastiques en 2040, loi Climat transparente. Qu’à cela ne tienne ! Il déroule le tapis rouge à ses amis saccageurs. Les sponsors du congrès en disent long sur l’écologie en Macronie : BNP championne du financement des énergies fossiles, JCDecaux le publicitaire… Cela ne l’a pas empêché de se plaindre des ONG avant même l’ouverture du congrès. « A chaque fois vous m’attaquez » s’étonne-t-il ! Peu importe les sujets, avec Macron, c’est toujours la même arrogance de caste.

La mise en scène et les grandes annonces ne trompent personne. N’avalez jamais ce que dit Macron sans mâcher. En effet, il a prévu d’interdire les plastiques à usage unique, mais seulement dans 20 ans. Et depuis 2017, il a supprimé 15% des effectifs du ministère de l’Écologie et de ses opérateurs. Certains opérateurs en première ligne de la préservation de la biodiversité ont particulièrement souffert. Ainsi, les agences de l’eau ont fondu de 14% tandis que 1000 postes ont été supprimés à l’Office national des forêts.

Mais toute honte bue, le gouvernement annonce vouloir geler la terrible saignée pour pouvoir contrôler les futurs espaces protégés, notamment en Méditerranée. Les insoumis n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme aux côtés des associations et syndicats. Ainsi, la Marine nationale dispose toujours de l’équivalent de 2 voitures de police pour surveiller notre domaine maritime. À 8 mois de l’élection, Macron promet de cesser temporairement le carnage ! Trop aimable.

En outre, il promet au niveau européen ce qu’il n’a pas daigné faire en France. Il évoque une stratégie de lutte contre la déforestation et l’artificialisation des sols, des clauses dans les accords de libre-échange et une « sortie accélérée » des pesticides dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. La même Union européenne a prolongé l’autorisation du glyphosate en 2017 et adopté le CETA. Avec son accord. Macron s’est affiché au Congrès de la nature aux côtés de la Commission européenne et de Christine Lagarde, présidente de la BCE. Ceux qui subventionnent les industries fossiles et défendent l’accord UE-MERCOSUR sont venus nous jouer du violon sur la forêt qui brûle. Le pire est à craindre.

Pour finir, il annonce un grand raout international sur l’océan afin de les élever au rang de « bien public mondial ». Méfiance. Il a déjà utilisé ce terme pour parler des vaccins. Résultat : la production est aux mains du Big Pharma et la France a déjà refusé par deux fois la levée des brevets à l’échelle internationale. Suffit les bavardages ! Avec l’écologie des touillettes et des petits pas, nous aurons bientôt plus de plastiques que de poissons dans l’océan.

Soyons sérieux ! La France peut agir. Elle se doit d’agir. En effet, elle est présente à tous les points sensibles de ce cycle perturbé. Un bout de l’Amazonie est française grâce à la Guyane. La France, deuxième domaine maritime mondial, est aussi la seule nation présente dans tous les océans du globe. Nous devons tout réorganiser à partir du cycle de l’eau. En 2022, place à la règle bleue ! Elle sera une transposition marine et aquatique au principe de règle verte. Cela signifie ne pas prélever davantage que ce que la planète est capable de reconstituer. Ni de générer davantage de déchets qu’elle ne peut absorber.

Concrètement, en France, il nous faudra adapter toutes les formations en conséquence. Je propose pour cela de créer des lycées professionnels dans les métiers de l’écologie. Cette idée est majoritaire dans le pays : 8 français sur 10 sont pour ! À l’échelle mondiale, il faut parvenir à un traité international de protection des grands fonds, un traité d’interdiction des plastiques et un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes – y compris des pôles. Sans oublier d’organiser la dépollution.

Je le redis, la Méditerranée doit faire l’objet d’une attention particulière. Nous n’avons pas attendu les opération de communication du gouvernement pour nous en préoccuper. Mais tant mieux si ce souci commun progresse. Ainsi, L’Avenir en Commun propose de longue date d’« unir le petit bassin méditerranéen autour d’objectifs communs de progrès ». Cet espace permettrait de viser le 100% énergies renouvelables ou encore de déployer une force navale d’intervention afin d’interdire la pêche illégale et de protéger les zones fragiles. La France a les moyens d’assumer un rôle moteur en la matière.

À écouter Macron, « il n’y a pas de vaccin face à une planète malade ». Je lui en propose un : rupture avec les racines économiques du désastre écologique. Et la planification de la mise en oeuvre de la règle verte.

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