Le mercredi 13 octobre 2021, Jean-Luc Mélenchon donnait une conférence à Sciences Po Saint-Germain à l’invitation de l’association étudiante « Les rencontres ».
Jean-Luc Mélenchon a d’abord souligné la caractéristique principale liée à la jeunesse : celle d’une conscience collective de l’importance des biens communs et du rapport à la destruction de l’écosystème. Il a explicité les arguments en faveur du vote à 16 ans. Il a aussi évoqué les conditions de mise en œuvre du vote obligatoire, indissociable notamment d’une reconnaissance du vote blanc.
Il a ensuite évoqué le visage de la nouvelle France dont la condition humaine, sociale et intellectuelle est totalement bouleversée : plus urbaine, plus éduquée, plus créolisée. Il a mis en avant la convocation d’une Assemblée constituante pour passer à la 6ème République, comme élément central dans la stratégie de révolution citoyenne présente dans le programme l’Avenir en commun. Il a souligné l’intérêt de la Constituante en tant que stratégie révolutionnaire globale et comme méthode politique de rassemblement populaire. Elle donnerait la possibilité au peuple de se refonder en proclamant des droits nouveaux pour lui-même.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite répondu à une question sur l’économie. Il a mis en avant la proposition d’impôt universel contenu dans le programme l’Avenir en Commun pour faire payer tous les Français et toutes les entreprises, y compris ceux qui auraient quitté le pays. Il a rappelé que notre pays n’a jamais été aussi riche de son histoire et dénoncé le système économique dominant à la fois à l’origine de la pandémie et capable d’en profiter. Il a souligné que celui-ci est incapable de se corriger et accroît les inégalités. Pour Jean-Luc Mélenchon, la lutte contre les inégalités a une fonction essentielle : renforcer l’entraide pour faire face aux défis qui s’avancent.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite rappelé une proposition centrale : la règle verte, c’est-à-dire de ne pas prélever plus de ressources sur la nature qu’elle ne peut reconstituer. Il a insisté sur la nécessité de planifier la modification de nos façons de produire et de consommer. Il faut pour cela former ceux qui vont mettre en œuvre la bifurcation écologique et donner aux gens les moyens financiers de manger mieux.
Il a ensuite répondu à une question sur le nucléaire. Il a souligné le danger de cette énergie qui, entre autres, ne nous garantit aucune indépendance et est vulnérable à la nouvelle donne climatique. Il a affirmé la nécessité de sortir du nucléaire pour mettre le pays en sécurité. Ainsi, le problème n’est pas d’en sortir mais de savoir à quelle vitesse on fait émerger les énergies alternatives renouvelables.
Le candidat à l’élection présidentielle a aussi abordé le sujet des sondages en soulignant qu’ils ne sont que l’apparence d’un fait objectif. Il a ensuite souligné les taux de participation très faibles qui servent d’hypothèse de base pour les sondeurs, dont le résultat est sociologiquement déterminé et par conséquent fait du tort aux insoumis.
Il a ensuite expliqué que l’essentiel de l’équation de la prochaine élection était l’abstention. Il a expliqué la façon dont les insoumis faisaient de cette question une priorité dans la stratégie d’union populaire, par exemple en organisant des caravanes populaires.
Pour finir, il a répondu à plusieurs questions du public sur les outre-mers, sur l’Europe, sur la relation à l’Afrique et au monde. Il a souligné l’urgence à rénover et reconstituer ce qui doit l’être dans les outre-mers, à commencer par la rénovation des canalisations, en s’appuyant sur la mobilisation citoyenne existante.
Il a martelé sa volonté de sortir de l’OTAN et son refus de s’embarquer dans une guerre froide avec la Chine. Il a souligné le besoin d’indépendance de la France comme garantie de sa liberté. Il a aussi évoqué le besoin d’être les garants d’une Francophonie des peuples en mettant en partage avec l’Afrique les horizons du XXIe siècle (la mer et l’espace). Enfin, il a rappelé la nécessité d’une sortie politique à la présence de la France au Mali.
Enfin, il a répondu à une question sur l’Europe. Il a souligné l’impossibilité d’opérer la bifurcation écologique sans remise en cause des traités européens. Il a affirmé que l’Union européenne actuelle n’est pas un outil de progrès écologique et social en prenant pour exemple le marché des droits à polluer que constitue le marché carbone. Au contraire, il a proposé de sortir du marché les biens communs que sont l’eau ou l’air.