Progressivement, le tableau de la présidentielle se met en place. Sur la gauche tout est en place. À droite et à l’extrême droite, la poussière n’est toujours pas retombée sur une scène encore pleine de convulsions. Entre Macron, Les Républicains, Zemmour et Le Pen c’est manœuvres et contre manœuvres, agitation et fébrilité. Macron y a la main. Mais la percée d’Édouard Philippe va aussi commencer à déstabiliser les jeux délicats des stratèges de l’Élysée. Alors quand, dans le même temps, le centre-gauche se reprend à multiplier sans vergogne les appels du pieds aux déçus du macronisme et à ses renégats dans la majorité LREM, une faille apparait dans la construction si laborieusement assemblée par Macron. Et par les temps qui courent, il y a peu d’une faille à une voie d’eau comme l’a prouvé le sort sondagier de madame Le Pen.
En tous cas, il est temps d’avoir un peu de stabilité six mois avant l’élection. Mais quelle volatilité ! N’est-il pas extraordinaire que les deux anciens partis qui ont surplombé la scène pendant quarante ans et qui ont explosé en 2017 soient toujours titubant sur le bord du ring où ils veulent boxer ? Qu’ils soient sans programme, sans candidature stabilisée, sans identification à quelque projet que ce soit ?
Cette sorte d’indétermination à la surface de la scène a son substrat dans la profondeur du pays. La campagne présidentielle commence seulement à entrer dans les préoccupations . L’essentiel des préoccupations est ailleurs. Dans les prix à payer ce qui est vital, dans les salaires insuffisant, dans les droits acquis qui se dérobent sous les pas de la vie quotidienne, dans tous ces ascenseurs bloqués et cet avenir qui semble se fermer dans tous les compartiments. L’énormité de la propagande gouvernementale, la violence de ses mensonges, finissent de creuser un décalage béant entre ce qui est réellement vécu et ressenti d’un côté et de l’autre la version officielle de ce que sont en train de vivre des millions de gens. Dans cet écart se forment des errances de toutes sortes, des déconstructions, et des nouveaux assemblages imprévus. L’ancienne France, l’ancienne façon de voir et de se penser, s’évapore au fil des secousses qui agitent toute la société avec ou sans bruit. La nouvelle se cherche à tâtons.
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