Pour l’honneur des militants et de Bastien Lachaud

J’étais dans ma préparation de l’émission sur BFM. J’ai à peine vu passer l’info sur le moment : la mise en examen de Bastien Lachaud pour « escroquerie » à propos de ma campagne présidentielle de 2017. Bastien gagnait 1900 euros dans son poste à l’association « L’Ère du peuple » qui était prestataire de service de la campagne. S’est-il enrichi personnellement ? Non et le juge en a convenu. Il s’agit donc d’une « escroquerie »… sans but matériel. L’association s’est-elle enrichie par cette campagne ? Non. Tous impôts et taxes payées, l’association a réalisé un profit de… 6000 euros ! Il s’agit de nouveau d’une « escroquerie » sans motif. Voilà campé le tableau de l’escroc et de l’escroquerie pour lesquels Bastien Lachaud est mis en examen et trainé dans la boue ! Que Médiapart se sente obligé de claironner l’info, admettons-le, car la presse est libre comme chacun le sait bien. Ce journal nous est hostile sans qu’on sache pourquoi depuis sa fondation. C’est bien son droit. Mais pourquoi se sent-il obligé de publier des insinuations flétrissantes et fausses ? Par exemple quand Médiapart écrit que la prestation de « L’Ère du peuple » était vendue plusieurs fois plus cher que le salaire à l’heure de Bastien Lachaud ! Une pure Intox malveillante. Voici pourquoi.

1/ Intox d’abord parce que jamais dans aucune entreprise une prestation n’est vendue au prix coûtant de l’heure de salaire de celui qui l’accomplit. Médiapart par exemple n’est pas vendu à ceux qui s’y abonnent au prix total des salaires payés à ses employés. Médiapart y ajoute ses frais de sièges et ses coûts de toutes sortes pour produire l’info. Il en va de même pour « L’Ère du peuple » et il ne peut en être autrement.

2/ Intox ensuite parce qu’il est interdit en campagne électorale de vendre une prestation en dessous du prix de marché. Sinon c’est un délit de sous-facturation comme celui qui a été reproché à Bygmalion. Le prix de vente des prestations de « L’Ère du peuple » a donc été celui du marché, ni plus ni moins. Et cela par obligation légale. Non pas en vue de bénéfices. Le bilan final des comptes de l’association le prouvent.

3/ Intox enfin quand Médiapart recopie le motif de mise en examen sans aucun recul ni moindre esprit critique. Il aurait pu préciser que la liste des grand mots de cette mise en examen « escroquerie, usage de faux », etc., tout repose sur le motif de mise en examen de départ. Lequel ? Bastien est accusé d’avoir fait un « prêt illicite de main d’œuvre » en faisant travailler des gens pour et sous les ordres d’une autre entité : le compte de campagne. Grossière méconnaissance du monde des militants en campagne qui ne changent ni de nom ni de situation selon qu’ils militent bénévolement ou sous contrat de travail. Mais quand bien même on l’aurait oublié à Médiapart, il n’en reste pas moins qu’un tout petit peu de connaissance en droit du spécialiste de la justice qui nous salit devrait le conduire à une tout autre conclusion.

En effet Bastien étant employé, il est donc du point de vue du droit la victime du prêt illicite de main d’œuvre. La victime. Il suffisait pour le savoir de demander à Martine Orange du journal Médiapart qui est une spécialiste, elle, du droit du travail. Personne n’a l’air de s’étonner de cette nouveauté appliqué aux seuls insoumis : accuser quelqu’un d’un supposé délit dont il est juridiquement la victime. Tout cela, Médiapart et ses repreneurs à l’AFP, France Inter et France 2 du 20 Heures et tous les organes du « service public » gouvernemental auraient pu le savoir au prix de cinq minutes de recherche. Toute cette « affaire » ne tient pas debout et, comme il reste beaucoup de monde qui fait du droit dans la justice, le recours de Bastien Lachaud pour nullité de la procédure engagé contre lui a les meilleures chances d’aboutir. Le niveau de corporatisme et de copinage que réclame le fait de donner raison au « juge »  de cette affaire compte tenu de ses états de service et de son parcours est bien peu probable car la Justice n’est pas à ce point malade dans ce pays. Tout cela donc fera « pschitt ! ».

Dès lors, cette manœuvre n’a qu’un but : faire diversion au moment où les proches du président sont dans l’œil du cyclone judiciaire et, bien-sûr, salir les insoumis.

En effet, renseignement pris, la mise en examen de Bastien Lachaud date d’un mois. Mais elle sort maintenant dans Médiapart. Hasard ? C’est le même jour où ce média publie des relevés d’écoutes téléphoniques dans une affaire en cours d’instruction. Dans ce relevé intervient madame Macron. Ces relevés violent le secret de l’instruction dans l’enquête sur son interlocutrice madame Marchand. Ces fuites ne peuvent avoir d’autres sources que judiciaires ou policières. Tout cela sent le deal à plein nez : je te passe le sel si tu me passes le poivre. Un tweet du journal de prendre la pause indignée « alors quand on parle de madame Macron, l’AFP n’en parle pas mais de Mélenchon oui ». De l’art de prendre les gens pour des imbéciles !

J’ignore si Médiapart a publié tout cela pour avoir son scoop sur madame Macron ou si c’est seulement (ou aussi) pour mener son interminable vendetta contre les Insoumis. Mais quelque chose est certain. Et je le sais de sources de l’intérieur même de la place : la reprise en « alerte » puis dépêche par l’AFP, l’introduction dans le journal de 20 heures de France 2 et de France Inter n’ont eu lieu que sur instruction et sur insistance de la haute hiérarchie. Tel est ce monde d’intrigues et de services mutuels où se forme un continuum qui unit magistrats bavards en mal de notoriété, policiers intéressés et journalistes « d’investigation » spécialistes du copié-collé de pièce d’instruction. En bout de chaîne, des gens honnêtes, des militants intègres sont persécutés et salis à grands jets de pseudos infos. J’ai été victime du même procédé dans « l’affaire » et l’enquête préliminaire sur le paiement des indemnités dues aux pauvres policiers victimes de nos décibels lors des perquisitions. Tout cela a été ensuite « classé sans suite ». Mais les médias du gouvernement qui avaient relayé « l’info » n’en ont rien dit.

Mais qui compense le mal fait par le cirque médiatique ? À Bastien Lachaud, à nous tous Insoumis, à moi puisque mon nom est cité autant de fois que les radios et télés gouvernementales reprennent « l’info » ? Personne évidemment.

Personne ne le compensera. Car toute cette pantalonnade n’existe que pour nuire et faire diversion. On m’a recommandé de me tenir à l’écart de cette mise en examen de Bastien Lachaud. Je ne le ferai pas. Je me fais au contraire un devoir de m’exprimer par fidélité en amitié et respect pour l’homme et le militant politique hors pair qu’est Bastien Lachaud. Il est  mon camarade de combat depuis qu’il a 20 ans. Aujourd’hui remarquable député de Seine-Saint-Denis, il est un des membres les plus bosseurs de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale et un militant animaliste de premier rang. Il est l’organisateur de tous les évènements de notre actuelle campagne présidentielle comme il l’a été de la précédente. Il n’a jamais escroqué personne ni bénéficié d’aucun avantage matériel du fait de son activité.

J’avais prévenu. Cette campagne sera sale. L’ambiance fascistoïde anti parlementaire, les mises en cause juridiques infamantes vont se succéder. Qui, sauf un « juge » peut traiter quelqu’un « d’escroc » et de « faussaire » sans aucune preuve avant tout procès et dans tous les médias sans que nul ne puisse répliquer ni se défendre ? Un tel privilège est trop goûteux et flatteur pour que l’intéressé y renonce après une carrière incohérente et sans gloire. En Équateur, Rafael Correa a fait l’objet de 25 inculpations pour l’éliminer ; on se souvient pour Lula avec un juge français en stage d’apprentissage chez le ministre d’extrême droite avant qu’il organise la perquisition chez moi.

Je sais qu’il se prépare un feuilleton avec des mises en examen perlées au fil de la campagne. Certains candidats (au pluriel) ne se privent pas de compter dessus pour me voir éliminer de la prochaine élection de ce que je sais de l’intérieur. Cela ne sera pas sans réplique. Elles seront proportionnées et surtout argumentées comme l’est celle-ci.  Notre but n’est pas d’empêcher que cela ait lieu. On  n’y peut rien. Les fuites illégales d’information ne sont jamais sanctionnées ni même enquêtées par la Justice. Elle donnent lieu à divers trafics qui créent un système bien connu où tout le monde tient tout le monde par la barbichette. Il faut compter que les gens petit à petit le comprennent et soient lucides sur l’existence de ce système. Exactement comment cela s’est fait pour la police et l’IGPN ou les sondages. Notre but doit d’être d’élever le niveau de conscience de ceux qui nous font confiance pour qu’ils comprennent mieux le monde dans lequel ils vivent et le rôle des grands mots comme « indépendance » des médias ou de la Justice. À échelle de masse, un clou chasse l’autre. Ce type d’info salissante s’oublie vite dans le flot de boue quotidien qui coule en continu. Seules restent la prise de conscience, la lucidité, l’identification des adversaires et donc la conviction politique que cela peut construire. La conscience se construit par la riposte à ceux qui veulent l’aveugler.

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