La dissuasion nucléaire a-t-elle encore un sens ?

Comment comprendre que deux jours après l’émission de BFM ou j’ai posé le problème de la pertinence de la dissuasion nucléaire du fait de l’entrée dans l’ère de la guerre par l’Espace, aucun autre candidat ni leur parti n’ait exprimé de point de vue sur le sujet ? Plus personne ne s’intéresse donc à la Défense nationale cinq mois avant une élection qui en confie le commandement au Président de la République ?

Pourtant, la dissuasion nucléaire est le système central de défense de la France, de ses frontières et de ses « intérêts vitaux ». Si la militarisation de l’espace rend ce dispositif obsolète, quelle alternative avons-nous ? Et quel intérêt à maintenir un système qui prend alors l’allure d’une étape intermédiaire – contraire à l’esprit de la dissuasion – avant l’usage de coups massifs depuis l’espace ? Si nous disposons des moyens de tirer depuis le sol vers l’espace et depuis l’espace vers le sol, notamment sur les installations nucléaires d’un adversaire potentiel, la dissuasion n’est-elle pas plutôt là ? Cela ne se substitue-t-il pas à la dissuasion nucléaire actuelle ? Si nous disposons de la capacité de faire une flotte d’avions hypersoniques, à quoi bon les sous-marins nucléaires ?

Quoiqu’il en soit, ni la routine ni la monarchie présidentielle ne sont des raisons suffisantes pour ne pas en parler. Surtout après que Macron ait décidé tout seul et sans débat du Parlement de la création d’un État-major de l’espace et donc de la résiliation des traités existant sur le sujet. Surtout après que des manœuvres communes dans ce domaine aient été organisées avec l’Allemagne et les USA. Et surtout après que l’OTAN ait installé à Toulouse son centre de commandement spatial.

La présidentielle de 2022 est le moment où doivent être prises les décisions qui engageront l’avenir et la sécurité du pays. Le sujet de la sécurité collective du pays doit entrer en débat avant même toute autre question de sécurité au coin de la rue.

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