La semaine où ça lâche Zemmour

L’ambiance Guadeloupe

Le moment médiatique est à la compétition de Le Pen et Zemmour. La classe médiatique semble se ressaisir. Après 230 articles publiés  par jour sur Zemour, 14 000 en trois mois et des heures de télévision, un hallali semble commencer. La parution de Closer donne à ce type de moment un côté farce de boulevard. La vieille règle se remet en place : la presse lèche, lâche et lynche. Tout cela sert Macron comme jamais, qui se voit en arbitre indétrônable de la partie telle qu’elle est jouée sur la scène médiatique. La réalité est sans aucun doute tout autre. D’abord Zemmour ne se réduit pas à sa personne. Ils exprime et incarne quelque chose qu’il ne saurait être par lui-même et dont il a déclenché l’émergence.

Quant au reste, c’est à dire à la situation d’ensemble, la Guadeloupe est le véritable miroir du pays. Tout ce qui a constitué le terreau de la révolte là-bas est aussi présent dans l’Hexagone. Bien sûr, les différences sont innombrables et notamment celle du niveau de combattivité comparé entre une population insulaire déterminée et une population continentale lourdement résignée et tenaillée par un appareil médiatique qui maintient un haut niveau de diversion et de décervelage méthodique. Pour autant, la contagion aux autres territoires d’Outre-mer remplit une fonction révélatrice de la façon avec laquelle le contexte fait la loi. La Polynésie française en grève générale, puis la Martinique en apportent la preuve. La reculade du pouvoir sur la suspension du personnel soignant aussi soudaine que sa promulgation brutale et inconsidérée après l’exemple martiniquais montre un sommet entré en turbulence.

Et dans l’Hexagone ? La révolte peut bien finir par venir aussi d’un déclencheur sanitaire comme dans les Outre-mer. Car le pouvoir est loin de maîtriser la pandémie et ses rebonds. S’y ajoute la grippe aviaire à présent. C’est un grand classique de l’Histoire : les révoltes ne naissent pas par idéologie mais parce qu’un pouvoir se montre incapable de résoudre un grand problème collectif. Telle est la pandémie. Mais on ne peut exclure que la bizarrerie de Lecornu décidant d’ajouter une crise nationale à toutes celles qui s’empilent déjà n’y apporte une dose supplémentaire et décisive de pagaille. Les élus Corses ont eu raison de saisir la balle au bond. Eux réclament sans succès ce que ne demandaient pas les Guadeloupéens. Alors pourquoi refuser d’en parler avec eux ?

Cette semaine pour moi c’était surtout l’émission sur BFM. Venant après deux conférences étudiantes, ce fut un bon exercice intellectuel. Quatre jours le nez dans les fiches et les révisions comme l’étudiant perpétuel que je suis devenu du fait de ma vie politique. Quatre millions de personnes sont passées sur l’émission politique de BFM au fil des 2 heures 40 de programme. Un record pour la chaîne et pour moi aussi. Mais surtout un rude exercice face à six journalistes qui connaissent leurs sujets et savent les mettre en scène et discuter les réponses aux questions. Qu’ils paraissent tous avoir la même ligne éditoriale, plutôt droite libérale, est plutôt un faire valoir qu’un handicap puisque les différences font leur travail de délimitation et de prise de conscience. Mais l’ambiance n’a rien à voir avec les venimeuses passes d’armes, questions en double négation, « témoins » bidons et hargne sur le « service public » gouvernemental.

Bien sûr il y eut un moment étrange avec cette demande de rembourser les trois euros du prix du livre programme, ou bien avec ce « petit patron » témoin « neutre » bidon puisque candidat de droite aux élections, et quelques petites séquences par ci par là un peu à la limite, mais rien de décisif si l’on tient compte de l’ambiance de violence qui règne désormais partout sur les plateaux de télé. Pour ne rien dire de la presse écrite. À voir dans ce domaine l’interview d’Adrien Quatennens dans « Libération » avec que des questions malveillantes et négatives, sans oublier la photo affreuse. Mais celle-ci vous installe comme leader de gauche, comme on le sait. Cela m’enchante.

Beaucoup de retours positifs de ces trois séquences, ce qui est encourageant à un moment où il semble que le pays n’est pas encore entré dans la campagne, comme le confirme le faible taux de participation certaine au vote révélé par les sondages. On est encore cloué aux alentours de 50 ou 60% de personnes certaines de voter, très loin des 80 % attendus si les quartiers populaires votent. Toute notre campagne est concentrée sur ce travail de bouton de veste dans les quartiers.

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