Comme j’entrai dans la salle remplie jusqu’au plafond à Montpellier, je sentais la semaine hors pair que je venais de vivre danser autour de moi dans les applaudissements et les cris d’amitié qui me venaient du public. Avant moi, le parlement de l’Union Populaire avait produit vingt minutes d’émotions extrêmes avec les interventions de témoins des luttes, femmes et hommes tout à la fois hors du commun et si ordinaires pour le reste avant que des circonstances extraordinaires les aient amenés au bout d’eux-mêmes. Mon discours était de trame très dure car c’était le jour où j’évoquais la trame personnelle dont est faite le capitalisme de notre temps c’est-à-dire les milliardaires, les profiteurs de crise. Il s’agissait de mettre leur portrait en face de celui des femmes et hommes du rang qui travaillent pour si peu à faire tourner la boutique du quotidien.
Car d’un meeting à l’autre, je trace un tableau qui se retrouve ensuite en replay si l’on veut entendre le récit global. À Nantes les enjeux du 21 -ème siècle face au capital. À Strasbourg l’Europe. À Bordeaux la suite des aventures du capitalisme contre la vie des gens avec le récit de la malbouffe identifiée comme une des causes de discrimination et de mortalité sociale. À Tours « le marché c’est le chaos ». À chaque épisode c’est un moment d’éducation populaire. Il met en perspective le programme.
Ainsi va notre campagne sans facilité ni grossièreté. Elle s’adresse à un peuple dont on sait qu’il n’est pas celui des caricatures de la bourgeoisie bien-pensante. Ni celui que ses majordomes toisent de haut en flattant ce qu’ils pensent être ses appétits vulgaires. Le seul jeu sera celui des innovations et techniques destinées à donner à la réunion un lustre nouveau, une technique singulière comme cette fois-ci à Montpellier la diffusion multidirectionnelle sur les smartphones, écran d’ordis et casque 3-D…. Entre mes meetings, il y a aussi ceux des députés par brochettes de trois et les réunions publiques des « orateurs nationaux ». On sent le changement de saison. La participation progresse vigoureusement partout : cinq cent à Montreuil, six cent à Toulouse, le nombre dans les trois meetings bretons. Et sur le terrain la déferlante est commencée : quatre-cent porte à porte la semaine dernière, six mille signatures de parrainages, deux mille actions de terrain répertoriées sur l’application « Action Populaire ». C’est à ce prix, avec cet effort et cette implication que se fait notre marche collective de tortues efficaces.