L’inflation ronge dorénavant les salaires dans des proportions de nature à augmenter de façon spectaculaire la part des travailleurs pauvres dans la population active. Outre le malheur pour les gens eux-mêmes, c’est toute la mécanique économique qui sera impactée. C’est-à-dire ralentie au prix d’un chômage en expansion.
Car 53 % de la croissance dans notre pays résulte directement de la consommation populaire. La perte de pouvoir d’achat par l’inflation d’un côté réduisant la consommation. De l’autre, l’annonce de l’augmentation des taux d’intérêt qui réduira l’achat à crédit et d’éventuels investissements, tout cela est de très mauvais augure. Notre logique est à l’inverse : faire tourner la machine pour satisfaire les besoins exprimés. Mais aussi opérer la sélection des productions pour qu’elles soient écologiquement durables.
Au total, c’est augmenter l’activité ou répartir le temps de travail qui reste le moyen d’empêcher l’effondrement de l’économie. Nous avons pour cela une fusée à mettre à feu. Elle décolle à partir des salaires.
La part des salaires doit donc augmenter dans la répartition. J’ai annoncé le plan de marche. Augmentation du SMIC et convocation des conférences salariales annuelles obligatoire pour régler le problème des minimums conventionnel par branche puisque 85 % d’entre eux sont inférieurs au SMIC. Naturellement, c’est illégal. Mais pourquoi ne pas saisir au vol la possibilité de poser à plat toutes les questions qui s’y trouvent liées ?
Évidemment, les grilles de salaires seront mises en discussion pour s’adapter à la nouvelle donne du salaire minimum conventionnel dans chaque branche. Et alors on peut ajouter à la discussion trois points qui me semblent directement liés : l’écart maximum dans la grille des salaires (de 1 à 20 selon notre programme). Là arrive la question de l’égalité salariale femmes-hommes décidée depuis 1972 et jamais réalisée. Une question qui implique ensuite le niveau de cotisations sociales encaissées pour financer les retraites par exemple. Reste alors au total la question de la part respective des dividendes et des augmentations de salaire annuelles dans la distribution des bénéfices (interdiction de distribuer davantage en dividendes qu’en augmentation de salaire selon notre programme).