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Les blocs de droite luttent pour l’hégémonie

Ce résultat est un signe encourageant. La nouvelle alliance réactionnaire n’est pas mûre. Elle a besoin du prétexte de la grossière et peu crédible diabolisation de la NUPES et de LFI. Il n’est pas du tout assuré qu’elle soit possible. Elle n’est pas encore prête à s’assumer publiquement comme telle. Mais elle coûte déjà cher aux macronistes en respectabilité aux yeux de l’électorat qui naguère a cru aux appels à « faire barrage ». Si un tel risque est pris par ces messieurs dames, c’est qu’une bonne raison les y oblige. Il s’agit de la compétition ouverte entre eux pour dominer l’espace de la droite dans le pays.

On se souvient comment l’élection présidentielle avait délimité trois blocs politiques de taille à peu près égale, avec onze millions de voix chacun au premier tour. En tête, le bloc de la droite et du centre autour des huit partis qui soutiennent Macron. Ensuite, le bloc de l’extrême droite composé du RN et de Reconquête. Enfin, le bloc populaire contenant sept ou huit formations de toutes tailles avant que soit créée la NUPES.

L’élection législative a changé ce classement en plaçant la NUPES en seconde position. Ces classements ne se résument pas à un podium. Ils fixent l’image du film d’une dynamique. La poussée de la NUPES a été contenue par la porosité électorale entre le bloc des macronistes et celui du RN par des milliers de bulletins blancs et nuls refusant le barrage contre l’extrême droite. Pour autant, rien n’est réglé.

Après les élections législatives, l’un et l’autre savent que la NUPES est en situation de deuxième tour à l’élection présidentielle. Premier problème : empêcher la NUPES de marquer des points de crédibilité d’ici là. Par comparaison, imagine-t-on ce qu’aurait signifié l’élection d’un RN à la tête de la Commission des finances ? Deuxième problème : dans ce contexte qui des deux l’emportera à droite ? Pour résumer, chacun doit à la fois unifier son camp et avancer sur celui de l’autre pour s’assurer une victoire stable. Le terrain d’expansion est le même : la droite LR.

Macron ne domine pas vraiment cet électorat traditionaliste. Il doit impérativement satelliser ce parti, autant pour avoir une majorité à l’Assemblée que pour dominer la prochaine présidentielle. Circonstance aggravante : Macron ne peut plus être candidat en 2027. N’oublions pas que son parti est une fédération sans aucune cohésion idéologique composée de traîtres à leur parti. Son bloc est promis à la volatilisation entre Édouard Philippe et François Bayrou. L’avenir du RN est à l’intersection de la décomposition du bloc macroniste et de la grande valse-hésitation des « Républicains ».

Qu’on le prenne par le bout qu’on voudra, tout revient à une ligne d’action. RN et bloc macroniste savent que leur chance n’existe que s’ils parviennent à dominer l’ensemble de l’espace politique « bourgeois » selon la nomenclature de Palombarini.

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