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11.11.2022

« La paix est notre affaire à tous » – Discours à Chauny

Le 11 novembre 2022, Jean-Luc Mélenchon s’est rendu à Chauny pour prononcer un discours sur la paix devant le monument dédié aux soldats fusillés pour l’exemple.

Il était accompagné de Bastien Lachaud, député de la Seine-Saint-Denis, membre de la commission Défense nationale et des forces armées et auteur de la proposition de loi visant à réhabiliter les militaires « fusillés pour l’exemple » durant la Première Guerre mondiale.

Jean-Luc Mélenchon a dans un premier temps salué et remercié le travail de Bastien Lachaud pour convaincre une majorité d’adopter cette loi pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Il a notamment souligné le courage exemplaire d’Alphonse Didier, soldat du 18e régiment d’infanterie fusillé pour l’exemple par l’Armée française durant la Première Guerre mondiale. Jean-Luc Mélenchon déclare ainsi que le courage est toujours un engagement individuel qui fait reculer les ténèbres de l’abandon, de la résignation, de la soumission, de l’obéissance à des ordres absurdes et criminels

Il est ensuite revenu sur les atrocités de la première guerre mondiale : 1 300 000 morts, 600 000 handicapés, 15 000 gueules cassées. Il a rendu hommage aux goumiers, tirailleurs sénégalais qui, à ces moments-là, étaient acceptés pour mourir pour la France. Il a ensuite dénoncé le capitalisme qui porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage.

Jean-Luc Mélenchon a alerté sur les nouvelles guerres qui pourraient être déclenchées pour des raisons écologiques. Il prend comme premier exemple les guerres de l’eau : au moins onze guerres de l’eau sont probables dans le monde en raison des conflits d’usage.

Face à ces guerres de types nouveaux, il souligne que le seul moyen de parvenir à la paix, est de préparer la paix : s’organiser, travailler et militer pour elle. Il note par ailleurs que la guerre ne vient jamais que de causes matérielles identifiables qu’il est toujours possible de régler.

Il a ensuite déclaré que les guerres qui résultent des compétitions et des escalades, notamment les guerres mondiales, ne sont jamais inéluctables. Il a déclaré que savoir apaiser les tensions sociales et les tensions ethniques dans les nations, c’est les rendre plus difficiles à agir entre les nations.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite interpellé Macron qui reste silencieux sur la manière avec laquelle il compte travailler concrètement à la paix. Il demande notamment le rétablissement du traité sur les missiles à portée intermédiaire en Europe. Il a également appelé à ce que la France, en tant que puissance nucléaire, milite pour le désarmement. Il note l’absurdité de posséder des réserves d’armes capables de détruire 17 fois la Terre et souligne que si la France ne sera pas la première à désarmer, elle doit s’engager à le faire. Il ajoute que le désarmement doit aussi concerner les stocks d’armes chimiques et biologiques face à leur dangerosité. Il a également alerté sur la remise en cause de notre dissuasion nucléaire par des dispositifs militaires nouveaux qui permettraient de repérer nos sous-marins depuis l’espace. Il conclut en déclarant que pour préparer la paix, il faut discuter du moyen de retirer toutes les armes et pas seulement certains.

Il a ensuite appelé la France à intervenir en conformité avec ce qu’elle défendait dans le passé à savoir le refus de la transformation de l’espace en zone militarisée. Il a notamment appelé à ce que ce sujet soit débattu au sein de l’Assemblée nationale, tout comme aurait dû l’être les opérations militaires françaises au Mali.

Il a ensuite déclaré que la France doit être un pays non-aligné qui, en fonction des circonstances et des conflits, intervient de la manière qui lui paraît la plus opportune. Tout en détaillant la politique du non-alignement, il a déclaré que le non-alignement n’a jamais voulu dire la neutralité et que c’est une condition de sagesse et d’efficacité.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite affirmé que la France doit prendre sa place dans le concert des nations dans la seule instance qui existe et qui rassemble toute l’Humanité : l’Organisation des Nations Unies.

Pour conclure, il est revenu sur l’histoire de Chauny, particulièrement marquée par les deux guerres mondiales. Il a appelé à toujours se souvenir que quand la guerre a lieu, un siècle plus tard, on continue à sortir 50 tonnes de munitions par an, du sol meurtri, labouré et ravagé par la guerre. Il a terminé en rendant hommage à la sculpture du monument dédié aux soldats fusillés pour l’exemple, qui y fait figurer tirailleurs, tabors, goumiers. Il a déclaré : “Nous pouvons dire, à eux et nos petits enfants communs : vive la République, vive la France !”.

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