Le journalisme n’est plus toujours le métier de curiosité et de vulgarisation sans lequel l’information n’existe pas dans son sens le plus complet. Souvent il est une opinion, faite d’une série de préjugés acceptables à la moyenne des employeurs de journalistes. La forme suit le fond. La mode est à faire bref donc à substituer une image à un écrit pour donner une force de vérité à n’importe quoi puis à préférer dans l’ordre une pulsion à une émotion et une émotion à un raisonnement.
Cela nous rapproche de l’ordre commun que la pensée était censée mettre à distance. Le « doute méthodique » à la base de la pensée rationnelle a autant de chance de survie ici qu’un poussin dans un broyeur industriel. D’autres fois c’est un engagement politique pur et simple. Je laisse cette option de côté. Car je n’ai rien contre le journalisme engagé, à la condition qu’il s’assume comme tel. Albert Camus, journaliste engagé, disait « l’engagement n’exclut pas le gout de la vérité ». La tendance est actuellement au journaliste politiquement engagé qui n’assume pas son parti pris. Il vit à crédit de notoriété sur le reste de la profession qui essaie de faire un métier d’information. Qui regarde CNEWS ou lit « Le Monde » sait de quoi je parle.
Hier soir le « Huffington post » titre sur un « accord » RN-LFI à propos du dépôt d’une proposition de loi de LFI pour le retour au travail des personnels soignants suspendus pendant le Covid. Un accord. Tout le monde sait ce que ça veut dire. À ce moment-là le « Huffington post » fait le jeu de la macronie qui a besoin de faire oublier ses votes communs avec le RN sur les locataires et sur la loi Darmanin. Écrirais-je que le « Huffington post » a un « accord » avec l’Élysée ? Non, nous ne le ferons pas. Savez-vous pourquoi ? Parce que ce n’est pas vrai. Donc, même du point de vue engagé qui est le mien, même du point de vue hostile au système médiatique qui est le mien j’estime que mentir n’est pas une technique acceptable dans le débat public. On peut exagérer, sous-entendre, invisibiliser, comme cela se fait dans la presse « objective », j’en conviens. Mais mentir ?
Le Huffington-post, n’est pas tout le temps de ce mauvais bois. Mais là : il ment. À partir de ce constat objectif, demandons-nous pourquoi un journal respectable décide de mentir ? Ce n’est pas parce qu’il pense quelque chose. L’auteur de l’article ou le titreur ou je ne sais qui, responsable de ce mensonge n’a aucune idée particulière. Il n’est pas payé pour ça. Il agit de cette façon pour créer du désordre du tumulte : bref du buzz. Un point c’est tout. Ce n’est pas l’info pour faire du buzz. En ce moment la super mode c’est le buzz à la place de l’info. Pour faire du clic. Pour avoir de la pub. C’est tout.
Un informateur m’a déjà raconté comment mettre mon nom précédé d’une photo infamante avec un titre provo permettait de remonter en clics si on choisissait bien son heure. C’est son boulot dans un média de faire du clic. C’est ce que je viens de faire avec mon titre. En effet je suis dans une phase de relance de mon blog et j’ai besoin d’attirer l’attention. Je m’inspire du Huffington post. Je mens pour faire parler et provoquer du désordre si possible. En fait je ne sais pas si Macron veut vendre l’Elysée. Mais ça se pourrait. En tous cas ça correspond à l’idée que je me fais d’un président libéral. Et « peu importe si c’est vrai », comme dirait le Huffington-post pour qui le RN et LFI c’est tout du pareil au même « aux extrêêêmes ».
Je vous laisse. Je dois aller au rassemblement contre le broyage des poussins vivants.