La fumée blanche

La réunion des responsables de parti ce 23 juillet a permis la proposition d’un nom de candidate du Nouveau Front Populaire pour le mandat de Premier ministre. On le sait c’est celui de Lucie Castets. C’est une magnifique décision ! 

Quelques heures avant la prise de parole du Président, une fois de plus, le Nouveau Front Populaire a pu déjouer la manœuvre de désespérance à laquelle comptait se livrer Emmanuel Macron. Tout était en place pour qu’il prenne prétexte du blocage de la gauche pour s’attribuer le délai de la trêve olympique en attendant que « les partis se mettent d’accord pour créer une coalition majoritaire ». Il ne lui est resté qu’un filet d’arguties hors-sol pour tenter de justifier ce qui est désormais un coup de force au vu et au su de tous. Il refuse de reconnaître le résultat, il veut nous imposer de force son nouveau front républicain avec lui. Il n’en est pas question et je renvoie à la lecture de mon précédent post sur ce blog pour comprendre les arguments insoumis à ce sujet. 

Laissons de côté le récit du déroulement d’une discussion de seize jours et nuits, coupée par quatre jours de préparation et de combat (victorieux) pour l’organisation de la nouvelle Assemblée nationale. Pas de bon banquet sans cuisine active ! Ils ont permis cependant cette conclusion et l’acquisition d’une culture commune. Une telle crise politique ne peut se traiter autrement que pas à pas, étape par étape, sujet par sujet. C’est la force de cette méthode qui nous permet de franchir les obstacles. Et une fois de plus nous l’avons fait. 

Son effet heureux est entendu quand la chaîne gouvernementale France Info se réjouit de voir dans cette candidate commune une réorganisation de la gauche « moins radicale que LFI ». Car la première déclaration de notre candidate a été pour l’abrogation de la retraite à 64 et la nécessité de respecter le programme du NFP. Cette modération nous convient tout à fait et nous la faisons nôtre avec enthousiasme. Quand la politique quitte les sommets de la propagande de la classe médiatique, on revient sur le sol d’une réalité plus simple qu’on ne le croyait. L’absurde est aussi au rendez-vous quand la droite critique notre candidate en faisant valoir l’état des finances de la commune de Paris qu’elle est chargée d’exécuter. Comme si c’étaient les fonctionnaires de la commune comme Lucie Castets qui en décidaient et non les élus du conseil municipal ! 

Soyons directs : notre choix prend beaucoup de certitudes et de préjugés à revers. Lucie Castets est une personnalité autonome et elle sera d’ici peu aussi un style parce que sa vie et ses engagements jusqu’à présent en témoignent. Il s’agit d’une femme d’action. Je publie ici quelques mots pris dans la note du mouvement insoumis sur cette personnalité et les actions qu’elle a menées dans la période récente. 

Militante du monde associatif, elle s’est engagée dans les batailles où les revendications décrivent aussi un idéal de vie en société. Elle est à l’origine de la création du collectif « Nos Services Publics ». Ce collectif se bat pour que les services publics aient les moyens de garantir un accès pour toutes et tous, comme un droit universel. Il garantit la possibilité d’une société où l’égalité en droits de chacun est l’impératif. Pour elle, cette bataille marque le moment où l’intérêt général exige pour chacun de pouvoir accéder au service public qui lui est nécessaire. Et à ce moment, le service public est une garantie de dignité pour les plus démunis ou discriminés. Elle a notamment présenté un rapport sur l’état des services publics en 2024, prouvant l’écart croissant entre les moyens des services publics et les besoins. Elle a ensuite montré comment les restrictions des moyens de l’État étaient ensuite le prétexte d’un recours à des « cabinets de conseil » privés, plus coûteux finalement que les économies réalisées en taillant dans les services publics. Cette analyse et ces propositions ont déjà largement inspiré la préparation des programmes du Nouveau Front Populaire et des partis qui le composent.

Le collectif « Nos Retraites » l’a trouvée dans ses animatrices et elle a été une de ses contributrices actives. Ces argumentaires ont nourri l’action de dizaines de milliers de militants de la bataille contre la réforme de la retraite à 64 ans. Mais son expérience professionnelle est aussi un point d’appui fort pour la mise en œuvre de notre programme. Comme haute fonctionnaire, son expérience dans la lutte contre la délinquance financière et la fraude fiscale sont essentielles au moment où il s’agit d’abord de rétablir de l’ordre et de la justice dans la contribution fiscale de tous à l’effort pour le pays.

Que cela soit clair : Lucie Castets n’est pas une militante inscrite au mouvement insoumis. Elle appartient à la large famille de « la gauche de rupture » en général, même si ce terme implique des degrés assez différents selon les personnes, leurs parcours, leurs activités, leurs engagements. Son nom a permis l’accord entre quatre partis parce que son engagement, sa personnalité et sa façon de penser la politique le rendaient possible. C’est à nous tous aujourd’hui de nous organiser pour l’accompagner dans une solidarité active, effective et militante. Et à nous tous d’avoir la capacité de faire ce qu’il faut pour rendre profitable cette nouvelle vie commune. Ce gouvernement a pour tâche un tel redressement écologique et social que cette attitude est autant un souhait qu’une exigence politique incontournable. Les insoumis doivent vouloir être exemplaires puisque leurs souhaits politiques sont réalisés. 

L’heure du peuple peut venir désormais. Macron devra céder car il n’existe pour lui aucune échappatoire. Sa coalition de rechange avec la droite LR ne peut faire mieux que les pantalonnades de l’autre nuit à l’Assemblée nationale ! Il doit, il va céder. Parce qu’il ne peut rien faire d’autre sans assumer l’ouverture de la crise de régime qu’il a déjà fait mûrir à grande vitesse.

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