Barbouzes, rebouteux, fumistes

Incroyable affaire de barbouzerie police-média anti-LFI. Le media « L’Informé » fait une révélation fracassante. « Tracfin soupçonné d’avoir bidonné une note contre un député insoumis pour répondre à une commande des Émirats arabes unis après son rapport sur la COP28 ».

Tracfin, service de Bercy spécialisé dans la lutte contre la fraude fiscale, a parfois de drôle de dérapage… Là, c’est du lourd. Le jour de la parution de son livre, le nouveau et jeune député d’une circonscription populaire, l’insoumis Carlos Martens Bilongo, est pris à partie par les médias pour une accusation de fraude fiscale. Le bon vieux tuyau de poêle qui unit les policiers aux journalistes « d’investigation » est à l’œuvre. La charge traditionnelle de la classe médiatique, dès qu’il s’agit d’un Insoumis racisé venant d’un quartier populaire (islamo-gauchiste ?) se met en mouvement. Une croisade, bien entendue totalement désintéressée, au service de la vérité, de la transparence. Et aussi du « tous pourris » qui permet de comprendre ce qui se passe en politique. La coïncidence entre la date de parution du livre, l’annonce de la réunion publique pour le présenter et le déclenchement de l’affaire nous est parue trop extraordinaire. D’autant que les précisions détaillées, données aussitôt par Carlos, étaient claires et montraient l’infamie de l’accusation dans le contexte de deuil qui était à l’origine de la situation en cause. Mais rien ne bougea, sinon la série de mises en cause sur toutes les chaînes d’info, courant après les « révélations » de BFM. Selon une technique désormais bien connue de la meute anti-LFI qui, du « Monde » à « Libération », France Inter et France Info, permet à la classe médiatique de salir qui elle veut sans risque, non par erreur, mais par volonté de nuisance politique. Les insoumis n’ont pas lâché prise. En avril dernier, Aurélien Saintoul avait demandé à l’Arcom d’étudier la différence de couverture entre le lancement de cette « affaire » et celle de sa fin par un non-lieu, dont n’avait parlé aucun des accusateurs, pour montrer qu’évidemment tout avait été calculé pour salir. En vain. Zéro réponse. L’Arcom est spécialisée dans le silence quand nous l’interpellons. Il faudra s’en souvenir. Un député est sali ? Un racisme de bon aloi fait que plus personne ne l’invite dans la presse pour se défendre, au contraire de Cahuzac pendant des mois ? Un autre interpelle l’Arcom ? Quel est le sujet : « tous pourris ! ». Et les médias sans remords ni excuses ? Tous barbouzes ? Tout un petit monde de connivences et d’intérêts croisés va connaître pendant quelques heures un coup de projecteur sans doute bref. La manière de traiter cette révélation va nous aider à faire comprendre dans nos réseaux ce qu’est en réalité la horde médiatico-politico-policière qui est à nos trousses.

Le budget du pays, ce ne sont pas des chiffres, mais de l’humain. Depuis le début de la polémique avec la macronie à propos du budget, nous disons qu’il s’agit de la confrontation entre deux types de visions de l’économie et de la manière de la traiter. Nous récusons l’approche purement comptable qui raisonne en vue d’un équilibre des chiffres apparents. Plus simplement l’équilibre, en partant des chiffres actuels, serait atteint surtout en coupant dans les dépenses. Et pour les recettes, en augmentant les impôts et taxes sur le grand nombre, et en diminuant ceux des autres : l’oligarchie des très riches, censés investir ensuite (ce qu’ils ne font pas). Vision simpliste et surtout totalement inefficace. Elle est appliquée depuis des décennies. Elle n’a produit qu’un appauvrissement de l’État et de la population, d’un côté. Et, de l’autre, un spectaculaire enrichissement des très riches : ils ont doublé leur fortune depuis l’arrivée de Macron et de l’application féroce de cette recette. L’équilibre n’a jamais été atteint et la logique mathématique convoquée ne tient aucun compte des facteurs humains en jeu. Le seul résultat, ce sont les bénéfices des ultra-riches.

Le budget Lecornu est dans le droit fil de cette médecine de rebouteux. En effet, selon l’OFCE, le budget Lecornu va diminuer la croissance de 0,8 % en 2026. Explication : ses coupes budgétaires diminuent le pouvoir d’achat des gens (- 0,4 %). Pendant ce temps, l’investissement des entreprises continuera de baisser : – 1,6 %. Ici, deux facteurs entrent en jeu selon nous : la baisse de la demande des consommateurs, dont les ressources sont diminuées. Et ensuite la cupidité des patrons du Medef, qui préfèrent servir des dividendes plutôt que d’investir. Au total, c’est donc moins d’activité. Donc moins de recettes pour l’État. Donc davantage de déficit l’année suivante. Les Mozart de la finance sont toujours à l’œuvre. À noter : la macronie fait 40 milliards de coupes budgétaires, le PS demande 20 milliards, le RN 60 milliards. Les trois sont dans la même ligne d’action. Notre orientation budgétaire est l’exact inverse. Nous partons d’un objectif de relance écologique et sociale. Les dépenses supplémentaires relancent l’activité qui relance les recettes fiscales. La priorité est alors à l’investissement humain et matériel. Et le résultat est le bénéfice humain pour tout le monde. 

Droite, extrême droite et extrême centre main dans la main : ça se fait partout par étapes successives. D’abord les idées et les slogans partagés, puis la complicité concrète dans la chasse à l’immigré, à la gauche et aux idées progressistes. Enfin l’accord en bonne et due forme. C’est ce qui s’annonce en Suède. L’ancien paradis de la social-démocratie est devenu le cloaque où le pire du pays s’unit par un accord politique officiel. Le processus est en cours en France, mais d’une manière plus rude. Le RN a peut-être raté son opération d’absorption de LR à l’Assemblée, comme le disent et répètent certains. Mais au Sénat, sur le terrain et même dans les couloirs de l’Assemblée, l’affaire est réglée. L’occasion est seulement reportée.

Le prix Nobel d’économie est « une fumisterie » dit le média écolo « Reporterre ». En réalité, ce n’est pas le comité Nobel, mais la banque de Suède qui attribue ce prix et le nomme de cette manière « en hommage à Nobel »… Bien joué les banquiers ! On devine que ça ne va pas être pour « nobéliser » des collectivistes, même si parfois la banque fait un geste en direction des moins orthodoxes. Mais déjà l’idée que l’économie soit une science comme la médecine ou la physique est une mauvaise blague. C’est une de ces « sciences humaines » qui sont des savoirs d’enquête, nécessairement relatifs et performants pour leur pouvoir descriptif. Tels sont les humains. Étudier l’incertain n’annule pas l’incertitude. L’activité humaine n’est pas modélisable dans les formules mathématiques dont l’économie aime s’alimenter, mais parfois en abuse pour s’en transférer l’autorité. Voici que des économistes de l’Institut La Boétie proposent un débat à Philippe Aghion ! Pourquoi ? L’homme est un intellectuel remarqué, cela va de soi. Mais il n’a pas hésité à assouvir le penchant bien répandu à se déclarer juge avisé et compètent en toute chose. D’une phrase et sans explication ni argumentation, il a renvoyé dans le même sac RN et LFI. « Les prises de position politique du « prix Nobel d’économie » Philippe Aghion sont sans fondement scientifique et entretiennent une confusion dangereuse », déclarent nos amis dans une tribune parue dans Alternatives Économiques. « D’abord parce qu’elle entretient un confusionnisme dangereux : quelle que soit l’hostilité que l’on peut nourrir à l’égard de tel ou tel programme, les valeurs, les pratiques et les propositions portées par ces deux forces politiques ne sont ni équivalentes ni interchangeables. Indépendamment de l’opposition fondamentale entre un mouvement défendant des valeurs humanistes (LFI) et un autre dont l’ADN est le rejet de « l’autre » (RN), leurs programmes économiques sont radicalement opposés. Quand LFI propose une rupture avec le néolibéralisme, le RN le conforte », écrivent-ils. « La formule de Phillippe Aghion est également un contresens scientifique. En effet, lorsqu’un économiste est érigé en autorité scientifique, il lui revient plus que jamais de poser des critères, des faits et des arguments, plutôt que des sentences qui ferment la discussion. À l’heure où le débat public est miné par les « vérités alternatives » et les attaques contre la science, dévaluer la parole savante par des jugements à l’emporte-pièce, c’est affaiblir l’exigence de rationalité dont nous avons collectivement besoin. » C’est pourquoi « Philippe Aghion abîme le débat économique », déclarent ces économistes travaillant avec La Boetie. Et pour que cela soit bien clair, la démarche ne prétend pas viser une disqualification de l’économiste, mais ouvrir le débat qui vaudra toujours mieux que les oukases. « Nous n’esquivons pas le débat, bien au contraire. Plutôt que d’en rester aux passes d’armes télévisuelles, nous proposons à Philippe Aghion un débat public, contradictoire et sourcé sur l’impact des politiques économiques menées par Emmanuel Macron, qu’il a largement soutenues, et les alternatives possibles ». Qu’il a largement soutenues…

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