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La guerre du président des riches contre les petits budgets

Il ne faut pas faire confiance à Macron. Récemment à l’Assemblée nationale, ses députés ont décidé que les mesures accordées sous la pression aux gilets jaunes en décembre 2018 allaient être payées par la Sécurité sociale. Il s’agit des exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires et de la baisse de la CSG pour une partie des retraités. 3 milliards d’euros en moins dans le budget de la Sécurité sociale qui ne seront pas compensés par l’État. Ce sont donc les salariés cotisants eux-mêmes qui vont payer directement et tout seuls. En sont dispensés les riches qui se contentent de participer si légèrement au budget de l’État qui ne compensera pas.

Mais il y a un autre domaine dans lequel Macron avait promis autre chose en décembre dernier : celui des frais bancaires. Le 22 décembre 2018, il avait réuni tous les patrons des grandes banques françaises à l’Élysée en grande pompe médiatique. Il affirmait avoir obtenu un engagement solennel de leur part. Les banquiers lui auraient juré de garantir le plafonnement des frais d’incidents bancaires pour les clients pauvres. Pas plus de 25 euros par mois et pas plus de 200 euros par an. Il nous avait alors assuré qu’une promesse de banquier, c’était du solide : on pouvait faire confiance. Les médias avaient acclamé et confirmé la propagande officielle. Pourtant il y avait anguille sous roche dès ce début. En effet la fédération patronale des banques s’étaient aussitôt empressé de préciser que « le montant plafonné sera fixé librement par chaque banque ».

Où en est-on presque un an plus tard ? On découvre qu’une fois de plus, c’était du vent. Un mensonge. Le plafonnement des frais bancaire n’existe pas. Cet été, deux associations, 60 millions de consommateurs et l’union nationale des associations familiales (UNAF), ont envoyé des « clients mystères » dans des agences des grandes banques pour tester la réalité de la mesure. Le résultat est sans appel. 78% des clients interdits bancaires ou surendettés n’ont bénéficié d’aucune limite de frais alors qu’ils devraient y avoir droit automatiquement. Et 91% des clients ayant un revenu inférieur à 1800 euros n’ont bénéficié d’aucun plafonnement.

On en reste donc à la situation catastrophique déjà constatée en 2017 dans une enquête par ces deux associations. Elles avaient révélé qu’un cinquième des clients en difficulté se voyait prélevé au moins 500 euros par an en frais divers. Cela peut être des commissions facturées lorsqu’un paiement se présente à la banque sans provisions suffisantes, des frais de rejet de prélèvement ou le coût retenu sur des lettres d’information sur la situation envoyée par la banque à son client. En tout, c’est une ponction de 6,5 milliards d’euros que les banques réalisent sur le dos de leurs clients. Accéder au réseau bancaire n’est pas un choix dans nos sociétés. Pour payer son loyer, le gaz, l’électricité, pour recevoir son salaire : c’est une nécessité vitale. Ces frais sont donc en réalités des taxes : il n’y a pas moyen d’y échapper.

Sauf que ces taxes forment un impôt privé. Leur finalité n’est pas de financer l’intérêt général à travers les services publics ou l’entretien des infrastructures mais de nourrir des dividendes pour les actionnaires de la banque. C’est donc de l’argent pris aux pauvres et directement envoyé dans la sphère financière, d’où il ne redescendra plus. Il faut donc faire cesser cet obstacle rencontré par pleins de gens pour accéder à un service dont ils ne peuvent se passer. Il s’agit d’un pur parasitage sans utilité pour la société. Pour changer ça, inutile de faire confiance à des gens déjà capables d’une telle prédation aussi immorale. En République, l’intérêt général s’impose par la force de la loi. Nous avons donc déposé une proposition de lois contre les frais bancaires abusifs. Elle est prête. On peut la dégainer à tout moment si le vent souffle assez fort.

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