La vague des insurrections populaires continue de se propager. Au moment où j’écris ces lignes on signale un démarrage de feu en Tchéquie et un autre en Iran. L’un contre la corruption, l’autre, une fois de plus, contre l’augmentation du prix du carburant. Dans les deux cas, renseignements pris, il y a en arrière plan plusieurs mois d’agitations et de mobilisations. La question est de savoir si le moment « instituant » de ces mouvements autour de sa revendication de démarrage est déjà assez enraciné pour passer à la phase « destituante » du processus, suivant le scénario récurrent des événements de cette nature dans les autres pays.

En tous cas il est peu probable que la séquence sociale en France le 5 décembre reste confinée au seul jour dit. D’ores et déjà les mobilisations de secteur se sont bien enchainées avec une très forte participation. Le recrutement des participants est intéressant. Cadres supérieur et base de la hiérarchie se retrouvent au coude à coude dans la rue pour chaque corporation. Ce fut spectaculaire dans la mobilisation des personnels de santé avec la présence de nombreux médecins et chefs de service parmi les aide-soignants et les brancardiers. Cette jonction est décisive. Elle incarne la jonction entre classe moyenne et populaire qui est la clef du déclenchement d’évènements de large ampleur. Arc-boutés sur la « défense de l’ordre », les plateaux de télé suintent une usure qui est désormais évidente dans les commentaires que j’entends autour de moi et que l’on me rapporte. Cela aussi est extrêmement encourageant car il s’agit du principal atout du système que dirigent au profit du « maintien de leur ordre » à leur profit les neuf milliardaires qui possèdent 90% de la presse en France.

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