04.05.2021

Photowatt, dernier fabricant français de panneaux photovoltaïques menacé

M. Jean-Luc Mélenchon alerte M. le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance sur la situation de l’entreprise Photowatt.

Créée en 1979, Photowatt est pionnière de la fabrication de cellules et modules pour panneaux solaires. Elle emploie 215 salariés. Une cinquantaine d’emploi en sous-traitance en dépend également. Il s’agit aujourd’hui du dernier fabricant français de panneaux photovoltaïques. C’est aussi l’une des rares entreprises en Europe.

Depuis 2012, EDF est l’actionnaire majoritaire de Photowatt. Cette entreprise aurait dû être un atout majeur au service du plan solaire d’EDF lancé en 2017. Il s’agissait alors de faire d’EDF le leader du photovoltaïque en France avec 30% de parts de marché à l’horizon 2035 et l’un des leaders du solaire dans le monde. Pourtant, EDF semble avoir progressivement réuni toutes les conditions de son affaiblissement. En 2018, elle a décidé de ne plus maintenir en France que la production de plaques de silicium et de délocaliser l’assemblage des panneaux en Chine. Depuis le mois d’avril 2020, EDF a gelé les investissements qui auraient permis le retour à l’équilibre de sa filiale. En juillet 2020, EDF n’a pas inclus les panneaux Photowatt dans ses dossiers déposés lors de la dernière période des appels d’offre. Cela signifie qu’elle ne souhaite plus acheter les panneaux de sa propre filiale et préfère désormais passer commande auprès de fournisseurs étrangers. Pourtant, Photowatt est capable de produire des panneaux moins polluants. EDF cherche aujourd’hui à céder sa filiale.

Pourtant, la France n’atteint pas ses propres objectifs en matière d’énergies renouvelables. Cela apparaît donc totalement contradictoire avec les enjeux de bifurcation écologique et les objectifs français de transition énergétique. Par ailleurs, l’atteinte du 100% énergies renouvelables ne peut passer outre l’impératif de relocalisation et de souveraineté. Pour l’heure, l’essentiel de la production mondiale provient de Chine. L’abandon de Photowatt dessert clairement les intérêts français. La défense d’un pôle public de l’énergie et de chacune de ses composantes s’impose, au lieu du morcellement et de l’abandon des industries françaises à la concurrence internationale la plus féroce, basée sur le moins-disant social et environnemental.

Il est urgent de défendre une véritable stratégie industrielle française au service d’une transition énergétique exigeante. Photowatt a conservé tout le savoir-faire pour produire des panneaux solaires de qualité. Des investissements et une intervention de l’État sont donc nécessaires pour défendre cette entreprise essentielle à la bifurcation écologique. Par conséquent, il souhaite savoir s’il compte enfin faire preuve de la volonté politique manquante pour empêcher un pas de plus dans le démantèlement de l’industrie française.

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