Ce chapitre concerne deux sujets liés au rôle des nombres dans la politique. D’abord à propos des sondages ensuite à propos du nombre des candidats. Les premiers sont considérés comme essentiels les seconds sont tout simplement ignorés.
Actuellement les sondeurs sont obsédés par leur incapacité à fixer le niveau de l’abstention. Ils attribuent donc à chaque candidature des pourcentages différents. Dans mon cas je me vois affecter l’abstention la plus haute de tous les candidats par rapport à mes électeurs de 2017. Dès lors, la valeur des prédictions ne porte plus sur le nombre de ceux qui voteront ou ont des idées sur le vote qu’ils vont faire mais sur ceux qui ne votent pas et dont le silence est attribué à tel ou tel en particulier. Inutile de dire que sur de telles bases le doute ne peut que s’accroitre si l’on tient compte des erreurs monstrueuses déjà observées à propos des élections régionales et cantonales. Certains « instituts » ayant battu des records dans ce domaine. L’IFOP en particulier qui avait annoncé la « victoire dans tous les cas » du RN en PACA !
Ce genre de pronostic a tellement pesé sur les élections en provoquant un réflexe de vote utile qu’on pourrait croire à une manipulation organisée. En réalité le pari le plus raisonnable à faire est celui de l’incompétence professionnelle si l’on tient compte du nombre des erreurs. Car ce même « institut » de sondage s’est trompé en moyenne de 7 points sur les scores du RN aux régionales. Il s’est trompé sur les candidats RN de 9 points en Auvergne-Rhône Alpes, de 9 points en Occitanie, de 7 points en Normandie, 7 points en Bourgogne, 7 points en Île-de-France…
Aujourd’hui il est impossible quand un sondage est produit de pouvoir se faire un avis à la vitesse à laquelle ce type d’objet est produit. En effet les « instituts » ne publient pas en même temps les matrices qui permettent de vérifier la méthode de travail utilisée et notamment la poudre de Perlimpinpin utilisée entre les abstentions différenciées et les exercices de doigt mouillé à la fin pour « redresser » les données chiffrées. Ce dernier exercice est strictement inconnu du public car il est assimilé au « secret de fabrication ».
Les instituts comme IFOP vivent pour l’essentiel de commandes privées sur des produits commercialisés les plus divers. On comprend que le pronostic politique leur sert de « faire valoir » : on parle d’eux et des gens sérieux discutent à partir de leurs résultats sur des sujets cruciaux comme la Présidence de la République et ainsi de suite. Comment pourraient-ils se tromper sur la préférence des clients pour la couleur des boîtes de sardines ou la forme du bout des pantoufles ? Vous vous ferez donc votre idée des dernières publications sur le sujet. Le journaliste Robert Namias a conclu assez sèchement le 4 juillet par un tweet sévère: « 8 jours après les élections on n’a rien appris, rien oublié. C’est reparti pour des sondages qui n’ont aucun sens à 10 mois de la présidentielle, des commentaires définitifs sur des chiffres qui n’ont aucune réalité et des polémiques putaclic qui ne font que combler le vide des débats. »