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McDo à vau-l’eau

De l’eau « purifiée » dans des gobelets en carton à 6 euros le litre. Ce n’est pas un canular ou le cauchemar d’un écolo-anxieux. C’est la nouvelle idée « écologique » de McDonald’s.

Aujourd’hui, tout le monde se revendique « écolo », même McDonald’s. Ainsi, dès 2009, le logo de la marque a subi un ravalement de façade. Le M doré est depuis posé sur un fond vert et les pailles en plastique ont été récemment bannies. Désormais, les grandes multinationales s’approprient en paroles les enjeux écologiques. Il faut donc savoir de quelle écologie on parle. En clair, toute la différence tient dans les raisons d’agir et pour finir dans l’action elle-même.

McDonald’s nous en donne un bon exemple. En effet, la chaîne a mis au point ce qui peut être analysé comme l’arnaque du siècle. Au point de départ, l’enseigne promet d’en finir avec les millions de bouteilles en plastique vendues chaque année. L’intention est louable. En effet, si l’on ne fait rien, il y aura bientôt plus de plastique que de poissons en Méditerranée. Voire, il n’y aura plus d’eau tout court. Mais gentil n’a qu’un œil. Les actionnaires gardent les leurs bien ouverts et le regard tourné vers les profits.

La multinationale se moque déjà des Français en refusant de payer en France la totalité de ses impôts dus en France. Elle maltraite assez confortablement ses salariés. À présent elle compte bien désormais faire du profit sur un bien commun vital. L’arnaque est bien ficelée. Surfant sur les préoccupations environnementales réelles des Français, la chaîne de fast-food prétend filtrer l’eau pour la revendre plus cher dans des gobelets jetables cartonnés. Pourtant, chaque citoyen contribue déjà par ses impôts au service de potabilisation de l’eau courante. D’autant qu’en France, depuis 1967, la carafe d’eau du robinet est, tout comme le pain, comprise dans le prix du repas. Elle est autrement dit gratuite.

Mais pour éviter d’avoir à mettre de l’eau gratuite à disposition des clients, McDonald’s propose d’y ajouter des bulles ou de l’aromatiser. Au final, cela lui permet de revendre l’eau du robinet entre 1,70 euro et 2,75 euros. Soit entre 5 et 7 euros le litre. Pourtant, l’eau publique de Paris coûte 0,003 euro le litre à produire. Cela donne une idée des profits attendus pour les seuls restaurants parisiens.

Cette affaire donne à voir la façon dont le capitalisme tire profit de la crise écologique dont il est pourtant à l’origine. « Nous allons bientôt manquer d’eau, et c’est pourquoi je bois devant vous un verre d’eau précieuse… » disait René Dumont en 1974. Il avait vu juste. En effet, d’ici 2025, la moitié de la population mondiale sera confrontée à des situations de pénurie. La France ne sera pas épargnée.

C’est pourquoi les insoumis, artisans du « tous ensemble », défendent une gestion collective de ce bien commun. Cela passe par la gratuité des premiers mètres cubes, la sortie du plastique et le refus de toute privatisation. Pendant ce temps, les partisans du « chacun pour soi » inventent l’eau potable « purifiée » seulement accessible aux plus fortunés. Avec McDo, tout part à vau-l’eau. Mais c’est payant !

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