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Macron invente le vernis politique bleu

Sa technique est rôdée. Le Président – mais pas encore candidat – Macron a convoqué un énième grand raout international pour se mettre en scène. Cette fois-ci, c’était au tour des océans. Il faut dire que la situation est critique. Or, la survie de l’espèce humaine dépend de son bon état global. Le peuple humain a donc un intérêt commun à agir. En effet, les mers et océans sont clés à plus d’un titre. L’océan mondial est en outre un régulateur climatique de premier plan. Mais ce mécanisme est mis en péril par le réchauffement climatique. En effet, celui-ci modifie le cycle du carbone océanique. Le pire est à craindre. La montée des eaux sous l’effet conjoint du réchauffement de la température de l’eau et de la fonte des glaces menace directement 20% de la population mondiale vivant à moins de 30km des côtes. Le tapis roulant des mers, le Gulf Stream, se trouve lui aussi ralenti. Au final, les eaux deviennent plus chaudes, plus acides et dépourvues d’oxygène. L’ensemble de la vie marine est en péril. Si on ne fait rien, les répercussions concrètes sur les activités humaines seront majeures. La France ne sera pas épargnée. 1 million de Français, et des villes comme Dunkerque ou Bordeaux – et les centrales nucléaires à proximité, – seront régulièrement les pieds dans l’eau. La Méditerranée avance quant à elle déjà vers un climat tropical alternant intenses sécheresses et pluies diluviennes. 

Mais comme souvent, Macron c’est : « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». Ainsi, il a affiché l’intention de soutenir le traité international contre les plastiques. C’est une nécessité. Le plastique et les produits chimiques se trouve dans des quantités telles qu’ils menacent la stabilité de l’écosystème global. Le plastique a contaminé 9 espèces sur 10 et infiltré toutes les parties de l’océan. Or, tout ce qui se trouve dans l’océan finit par se retrouver dans nos assiettes ou charrié par la pluie jusque sur nos têtes. Mais la France ne s’illustre pas comme modèle à suivre : Macron a renvoyé l’interdiction complète des plastiques à 2040. Et cette échéance concerne seulement les plastiques à usage unique.

La déconnexion entre les grandes promesses et les moyens mis en œuvre se suivent et se ressemblent. Emmanuel Macron prétend faire avancer les négociations en cours pour un traité de protection de la haute mer. Mais la France est là aussi loin de montrer l’exemple. Malgré l’élargissement de la zone naturelle protégée des Terres australes, seuls 4% des aires marines ont un niveau de protection forte. C’est loin de l’objectif de 10% fixé par Macron. 

Surtout, à quoi bon définir des zones à haute protection si les moyens ne suivent pas ? Les moyens de l’Office Français pour la biodiversité ont même été amoindris : encore 14 postes supprimés en 2021. La France n’a toujours pas de brise-glace pour la recherche océanique et les moyens octroyés à l’Institut Polaire sont insuffisants. Idem concernant les intentions de lutte contre la pêche illégale. Encore une fois, les moyens manquent. Nous avons toujours l’équivalent de 2 voitures de police pour surveiller le domaine maritime. 

Au final, les grands thèmes absents en disent long sur l’opération de peinture bleue. Pas d’engagement concret pour en finir avec la pêche industrielle. Pourtant, un tiers des stocks de poissons sont surexploités. Les accords de pêche de l’Union européenne avec les pays africains y contribuent largement. Silence radio aussi concernant les menaces d’exploitation des grands fonds. Cela ne rassure personne. Les deux derniers signaux de Macron en la matière étaient déjà inquiétants. En septembre 2021, la France s’était abstenue sur la demande de moratoire réclamée par l’Union Internationale de Conservation de la nature (UICN). Un mois plus tard, Macron tenait des propos plus qu’ambigus : « l‘exploration des fonds marins est un levier extraordinaire d’accès à certains métaux rares ». Une pensée pour ce bon Jadot qui a pensé utile de raconter que je serais favorable à l’exploitation des grands fonds. Gratuit. Stupidement sectaire. 

Au final, ces grandes opérations marconiennes dupent-elles le monde ? Je ne crois pas. Surtout pas les associations à la pointe du combat. 19 ONG ont tiré la sonnette d’alarme à l’occasion de ce sommet. Leurs demandes concernent précisément les angles morts de la politique de Macron. Ils réclament du droit international contraignant pour protéger la haute mer et les grands fonds des visées productivistes. Ces demandes sont toutes dans « L’Avenir en Commun ». Nos ambitions pour la mer, nouvelle frontière de l’humanité ont été détaillées dans un livret. Avec nous, ce sera la politique de la France demain.

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