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Michel Barnier a engagé la responsabilité du gouvernement qu’avait nommé le président de la République, Emmanuel Macron.

Pourquoi ? Parce qu’il sait qu’il n’a pas de majorité pour faire passer le texte présenté et débattu devant les deux Assemblées. S’il n’y a pas de censure, alors, sans aucun vote, le texte sera considéré comme adopté. Une nouvelle fois, c’est un coup de force. Et avez-vous noté ce détail ? Au dernier moment, en faisant son coup de force, M. Barnier a ajouté huit amendements au texte qu’il espère faire passer en force. Personne ne les a jamais lus, ni étudiés. Ni en commission, ni dans l’hémicycle. Quelle arrogance !

Non ! Personne ne sera privé de quoi que ce soit si ce budget est rejeté. Et pas davantage pour le budget de l’État. La Constitution prévoit la continuité de l’État. Au contraire, en barrant la route à ce projet, ce sont de nouvelles privations qui vont être évitées, de nouveaux privilèges qui seront refusés, de nouvelles spoliations sur les retraites qui seront empêchées. La majorité, l’immense majorité des Français, a tout à gagner au rejet de ce budget.

Il y aura donc une motion de censure déposée par les Insoumis et le nouveau Front populaire, comme le prévoit la Constitution quand on veut empêcher un Premier ministre de passer un texte en force, c’est-à-dire sans vote, par 49.3. Si cette motion est adoptée, le gouvernement Barnier sera dissous.

Notre pays a assez perdu de temps à subir une politique qui a conduit à des déficits immenses et à un désastre économique. Notre pays a assez perdu de temps avec des équipes, des ministres et des députés dont il n’a pas voulu qu’ils soient la majorité lorsqu’on lui a demandé son avis, aux dernières élections législatives de juin passé.

Dans le débat qui vient d’avoir lieu, les insoumis et le Nouveau Front populaire ont présenté et fait adopter de nombreux amendements, de nombreuses propositions. Elles venaient d’un programme, celui qui a été préféré par les Français en juin dernier, et elles ont été souvent adoptées par l’Assemblée nationale elle-même. Ces propositions, c’étaient une rupture avec les politiques pratiquées par Monsieur Macron depuis qu’il est au pouvoir. Des politiques qui passent leur temps à enrichir les plus riches et à appauvrir les plus démunis. Elles ont conduit à la désorganisation générale dans un pays qui est dévalorisé aux yeux du monde et où tout fout le camp : l’éducation, les soins, l’agriculture, l’industrie, les arts.

Nous vivons dans une ambiance crépusculaire dont il est temps de sortir. Puisque le pays n’a pas voulu donner de majorité au parti de Monsieur Macron, puisque l’Assemblée n’a pas donné sa confiance au gouvernement qu’il a nommé, puisqu’il n’y a pas de majorité pour adopter son budget, alors le responsable de cette situation doit prendre ses responsabilités. Nous devons rendre la parole au peuple. Il n’y a pas d’autre issue que celle-là dans une démocratie. Et on doit le faire dans le respect des règles qui nous sont imposées par la Constitution, que l’on soit d’accord ou pas avec elle. Car sinon, alors c’est tout le fonctionnement de la démocratie qui se trouverait paralysé.

Dans ces conditions, pour que l’on puisse revenir au peuple, à son vote, à sa décision, il faut, et c’est la seule possibilité qui existe pour revenir au suffrage universel, que le président démissionne. Que le président démissionne pour qu’on puisse voter, que le président démissionne parce que le seul souverain dans ce pays, c’est le peuple. Que le président démissionne parce qu’il faut bien que l’on tranche entre les grandes options qui se présentent à nous comme peuple. Et puis, ensuite il faut accepter le résultat du vote.

Et si je le précise, c’est parce que précisément tous nos ennuis viennent du fait que le Président de la République n’a pas respecté la décision du suffrage universel. Le président doit cesser de vouloir empêcher l’application de la décision populaire. Combien d’autres Michel Barnier a-t-il l’intention d’user encore avant de tirer les conclusions qui s’imposent et assumer ses responsabilités personnelles ?

En toute circonstance, comme dans le passé, les Insoumis seront, avec le Nouveau Front Populaire, du côté de la solution plutôt que du problème. Personne ne connaît d’autre solution en démocratie, notamment dans toute l’Europe où il y a déjà eu des situations de blocage comme celle que nous connaissons, que de faire revoter.

Le peuple n’est jamais le problème, il est la solution.

Le problème, c’est ceux qui ne veulent pas le respecter.

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