Le Père Noël est-il devenu une ordure ? Pour eux, les gens au RSA ou en chômage longue durée qui n’ont pas d’enfants à charge, n’auraient pas non plus de cadeaux à offrir. Ni pour eux-mêmes (genre un billet de train pour aller retrouver la famille) ni pour leurs petits enfants, neveux, nièces, ni pour l’enfant des compagnons de vie. C’est une des mesures de la seconde partie du projet de loi de finances. La bouche en cœur, le ministre cruel prend ses grands airs pour évoquer « la générosité » d’un tel dispositif. Non, il s’agit de solidarité. Mais le monsieur ne doit pas comprendre la différence entre les deux. C’est comme la charité et la fraternité. La générosité de trop c’est celle de la macronie qui arrose les milliardaires de cadeaux fiscaux avec l’argent des contribuables qui payent à leur place ! La macronie n’aime pas les gens. Hier, le ministre macroniste qui a provoqué des milliers d’expulsions de locataires déclarait fièrement « j’assume ». Cette année, 900 personnes sont mortes de la rue et à la rue et parmi elles trop de bébés. Ça fait des gens sans enfants de plus, donc des économies de plus dans le système macroniste. Le macronisme c’est là où le malheur des autres profite toujours à quelqu’un. J’exagère ? À peine ! Mais j’en ai tellement marre de voir comment ces gens provoquent du malheur.
Dans son rôle de provocateur, le président Macron est indépassable. Il reproche aux insoumis de jouer contre nos champions nationaux quand ils ont décidé d’imposer les multinationales. Il aurait pu se taire. À quoi sert cette sortie ? De toute façon le budget ne sera pas voté et il est le premier à le savoir. Mais surtout pourquoi parler pour dire une bêtise aussi lourde ? L’impôt sur les multinationales veux taxer celles-ci pour la part de bénéfices fait dans notre pays. Mcdonald’s par exemple ne paie pas un euro d’impôt en France. Comment font-ils ? Ils mettent chaque restaurant en dessous du seuil d’imposition en leur infligeant un haut niveau de prélèvement pour le droit d’utiliser la marque, ou pour la comptabilité, ou ce que l’on voudra. Il ne s’agit donc que de prendre ce qui revient aux Français et que les autres entreprises, parfois concurrentes, paient. Sinon à quoi bon avoir de telles enseignes chez nous ? N’utilisent-t-elles pas de la main d’œuvre éduquée, transportée, soignée, par le pays ? Des routes, de l’énergie pris au pays ? Des additions payées avec de l’argent gagné dans d’autres entreprises qui paient des impôts ? Alors ? Ce que Macron défend ce ne sont pas des champions mais des parasites.
J’ai rejoint l’alerte sur la finance mondiale dans mon précédent post. La menace d’un krach semble s’amorcer. Mais ce n’est pas le seul aspect nouveau du moment que nous vivons. La géopolitique et le commerce mondial sont emboîtés. La compétition qui oppose les États-Unis d’Amérique à la Chine s’étend dans un domaine crucial.
Elle a pour origine les déséquilibres commerciaux entre les deux puissances. Les États-Unis ont dit qu’il n’y avait « pas de solution de marché » à leur compétition avec la Chine. Clairement, ils préparent un épisode militaire. Certes les déclarations du président Trump varient souvent. Après la rencontre au sommet dans la zone Asie pacifique, Donald Trump a multiplié les déclarations conciliantes. Et les Chinois aussi ont fait des gestes tels que l’on a parlé d’une pause ou même d’une inversion de la tendance observée jusque-là. C’est une vue de l’esprit. C’est impossible. Pour les États-Unis comme pour la Chine, la réorganisation des liens mondiaux est une affaire de longue durée et elle engage les infrastructures fondamentales des échanges dans le monde.
Dans ce domaine aussi, force est de constater la cohérence de l’action chinoise et l’incohérence de celle des États-Unis. Sur les principales scènes du monde, la Chine développe des connexions croissantes avec chacun des États. Elle raccorde ces économies à la sienne et aux flux mondiaux à sa main. A l’inverse, la présence nord-américaine est essentiellement signalée par des incidents sur les droits de douane, le désengagement diplomatique, et même militaire dans certains cas.
Des enjeux de fond sont engagés. Ainsi, à propos de ce qui a été appelé la « dédollarisation » de l’économie. Cela concerne l’utilisation du dollar comme monnaie d’échange mondiale notamment pour tout ce qui concerne les matières premières. D’abord bien pour le pétrole. Il coule plus que jamais à flot continu. Mais cela concerne aussi les immenses réserves en dollar accumulées dans des banques centrales. Nombre cherchent à s’en dessaisir. Ce sont les banques asiatiques, et africaines. Elles veulent échapper aux multiples moyens de pressions et de rétorsion dont disposent les USA devant tout possesseur de dollar. Opération délicate. On le comprend. Une vente massive en une seule fois en ferait s’effondrer la valeur et en ruinerait les possesseurs !
Un autre aspect de la dédollarisation est autrement plus sensible. Il s’agit du système mondial par lequel s’effectuent les échanges entre banques pour payer ou encaisser une vente de leurs clients. Comment l’argent franchit-il les frontières ? Il utilise un unique réseau : celui d’une société belge nommée SWIFT. Ce réseau permet aux banques de réaliser les paiements de leurs clients dans un autre pays que le leur. Il s’agit donc bien d’une infrastructure stratégique pour les échanges commerciaux internationaux. Ainsi l’Union européenne a coupé à la Russie l’accès à SWIFT comme mesure punitive pour bloquer son commerce et pouvoir geler les avoirs russes extérieurs.
La Chine a donc construit un autre réseau. Il protège évidemment ses utilisateurs des interventions des USA. Ce système est nommé CIPS. Sans doute est-ce un des fronts les plus sensibles du moment dans la compétition entre la Chine et les USA. Les USA ont déjà perdu la partie. La progression de CIPS est devenue imparable. Déjà 4900 institutions financières dans le monde venant de 187 pays ont intégré le réseau chinois. Très récemment. 53 des 54 pays africains l’ont fait. Il en est ainsi parce que la Chine est le premier fournisseur de l’économie mondiale. Et son réseau fournit une prestation concrète plus performante que le système SWIFT.
Ici SWIFT a perdu. En effet, ce système nécessite un délai d’un à trois jours pour les paiements internationaux. Le réseau numérique chinois a réduit le temps de règlement à… 7 secondes ! Dans le projet conjoint Chine-Indonésie, le premier paiement transfrontalier en yuan numérique a été réalisé en 8 secondes — cent fois plus rapide. Lors du premier test entre Hong Kong et Abu Dabi, un paiement à un fournisseur du Moyen-Orient a été effectué en réduisant les frais de 98 %. Lorsque les entreprises européennes effectuent des règlements en yuan numérique via la route du pôle Nord, la productivité commerciale augmente jusqu’à 400 %. Ce « paiement instantané » fait paraître le système traditionnel en dollars lent et coûteux. Ainsi se dessine le moment où l’infrastructure financière de l’économie mondiale numériquement globalisée entre dans une nouvelle phase grâce à la technologie blockchain. Un événement numérique ? Non.
Un changement politique de l’hégémonie s’accomplit. Car la conséquence de ce changement réorganise les capacités et la souveraineté financière. Les États-Unis et l’Europe ont utilisé SWIFT pour sanctionner des pays. Avec son système, la Chine crée un autre chemin pour les paiements. On pense que ce système pourrait s’étendre aux paiements de 200 pays ! Il est d’autant plus fermé là où la monnaie de paiement pour le commerce est le yuan comme en Asie du Sud-Est. La technologie blockchain du yuan numérique permet de tracer les transactions et, par exemple, d’appliquer automatiquement les règles anti-blanchiment. On voit comment il s’agit aussi de la capacité de contrôle du trafic mondial de l’économie numérique globalisée. Ce n’est pas tout. 23 banques centrales dans le monde participent à l’expérimentation du « pont monétaire » qu’est l’usage du yuan numérique. À présent, la Banque populaire de Chine (Peoples Bank of China) a annoncé que le système de règlement transfrontalier « yuan numérique » (Renminbi Digital) est désormais entièrement connecté à 10 pays de l’ASEAN et 6 pays du Moyen-Orient. Cela signifie qu’environ 38 % du commerce mondial peut être effectué directement en yuan numérique, sans passer ni par le système SWIFT ni par le dollar américain. Aujourd’hui, 87 % des pays du monde sont compatibles avec le système du yuan numérique. Son volume de paiements a déjà dépassé 1,2 trillion de dollars américains. Cette évolution digitale menace pour la première fois de manière systémique l’hégémonie du dollar américain. Alors l’appétit de la famille Trump pour les cryptos monnaies privées prend la forme d’un sauve qui peut individuel. Délit d’initiés ?