Alerte, les sidérurgistes ! Alerte les gens de Gandrange, Florange, Desvres, Montataire, Fos-sur-Mer…! Alerte ! Votre député RN met en péril les emplois industriels d’ArcelorMittal qui a des sites chez vous ! Ils viennent de déposer près de 300 amendements contre un texte de quinze lignes proposé par les insoumis au vote de l’Assemblée nationale pour la nationalisation d’ArcelorMittal. Si le vote est gagné, la sidérurgie française est sauvée. Le géant de la métallurgie française, l’ancien Usinor, est menacé de fermeture générale par son propriétaire. Même l’Europe réagit en taxant désormais aux frontières l’acier extérieur qui menace la pérennité de la production sur tout notre continent. Le site de Dunkerque est déjà sous la menace immédiate et directe ! La nationalisation d’Arcelor a pourtant été adoptée en commission de l’Assemblée nationale. Alors voici le RN sous son visage réel d’ennemi des travailleurs et de la souveraineté industrielle de la France ! Ceux qui font confiance à Le Pen et Bardella n’ont pas honte ? Jeudi, le matin, les sidérurgistes de toute la France seront rassemblés sur l’esplanade des Invalides. Pendant ce temps, dans l’Assemblée, ce sera la discussion du texte sur la nationalisation d’Arcelor, à l’initiative des insoumis qui ce jour-là « font la loi » puisque c’est le jour de leur « niche » parlementaire où ils sont maîtres de l’ordre du jour. Le sabotage du RN est ici particulièrement honteux puisqu’il sabote une initiative du Parlement et agit contre l’emploi des travailleurs pour le compte d’un actionnaire multimilliardaire.
« Au PS, l’idée d’un accord global avec le bloc central fait son chemin », nous annonce le journal « Le Monde » du 24 novembre. Son objet : il s’agit du budget de l’État pour 2026. Les mots rattrapent leur retard sur la pratique. Les innombrables palabres entre Faure et Lecornu, les heures de négociations de Jérôme Guedj avec les macronistes, les votes en séance, tout cela constituait des préliminaires. Elle a fini en capilotade. Au moment du vote sur la partie « Recettes » de ce budget, adieu veau, vache, cochon ! Il n’y a eu qu’une seule voix pour adopter le texte. Et elle venait d’un groupe d’opposition. C’est un élu du contingent PS dans les accords NUPES, exilé au groupe LIOT ! Du sans précédent, du jamais vu, de l’inouï. Mais pourtant il fut présenté comme « sans surprise » par le même journal « Le Monde » qui n’en avait cependant rien dit auparavant. Une énormité appelle souvent la suivante. Ici comme si ce n’était rien, il est question de passer l’accord en bonne et due forme.
Une fois encore mes propos, considérés comme « exagérés », à moins que ce soit « excessifs » ou même « outranciers », se sont avérés au juste bon niveau pour décrire ce qui se passait. J’avais évoqué un « changement d’alliance du PS » à propos de ses arrangements avec Lecornu et je me référais au fait que toute la social-démocratie européenne agit de même dans le cadre de « grandes coalitions » comme en Allemagne. Nous y voila donc. « Après ce revers, l’idée d’un accord avec le gouvernement, jusqu’alors tabou au Parti socialiste, commence à infuser » narre « Le Monde ». Le PS était même parvenu à obtenir une bienveillante abstention des Verts ici et là, et parfois même de certains députés PCF proches de Fabien Roussel. Au final, rien n’y a fait. « Cette approche a abouti à un débat confus et à un texte incohérent » : Patrick Kanner, le grand stratège qui avait mis au point toute cette douce pente de l’arrangement vers la noce, pleurniche des confidences. Cet ex-strauss-kahnien tape sur ceux avec qui il brûlait de gouverner. « Ce qui crée la confusion, c’est le choix des macronistes de considérer que ce budget est socialiste. C’est une mauvaise fable qu’ils racontent », déplore-t-il dans le journal. Pour un PS, le traître c’est toujours l’autre. Jérôme Guedj excelle dans ce rôle, à peine une semaine après avoir pourtant chanté les louanges du Premier ministre. Désormais, il « souligne le rôle « ambigu » de Sébastien Lecornu ». « On ne sait pas s’il joue le match, s’il arbitre la partie ou s’il est commentateur sportif ». C’est le tour des macronistes de devoir constater qu’une alliance avec le PS vous donne des amis qui rendent inutiles vos ennemis.
Les fracassés du vote dont ils sont eux-mêmes responsables ne perdent pourtant pas espoir de pouvoir encore tromper encore tout le monde ! Selon « Le Monde », tout ce petit monde de collusions et combines croit que les choses sérieuses sont encore devant eux. Ils attendent beaucoup de la deuxième lecture du budget à l’Assemblée, à la mi-décembre. Et certains se lèchent les babines d’avance comme à la veille d’un festin de libations communes de tous les centres. Leur appétit est contagieux. Je cite : « Pour Yannick Jadot, un seul chemin est désormais possible : celui d’un accord global en amont entre le bloc de gauche, sans LFI, et le bloc central ». Assez justement, il note que le renoncement au 49.3, tout en refusant un accord global, est aberrant en démocratie parlementaire. Le sénateur écolo déjà en rupture de ban ouverte avec Tondelier ouvre donc une brèche dans le camp Vert. Elle s’ajoute aux poussées intérieures au PS. Le stratège d’Olivier Faure en rajoute selon « Le Monde » : « Il faut un « deal » entre macronistes, socialistes, écologistes et communistes. Un compromis direct, une négociation », avance Laurent Baumel, tout en rejetant le terme de « coalition ». Les délais serrés du calendrier parlementaire ne sont pas un obstacle. « S’il y a un compromis politique, il y aura un tuyau juridique pour le mettre en place », ajoute-t-il, quitte à passer par une « loi spéciale » en décembre et « consacrer ce compromis par un vote en janvier ». Il n’est pas seul paraît-il. Un porte-serviette de François Hollande, Philippe Brun, propose lui aussi de profiter des prochaines semaines pour mettre sur pied un accord. « Il faut une discussion entre le gouvernement, les Écologistes, le Parti communiste, les socialistes et le bloc central », dit-il.
Pour le marieur Jerôme Guedj, « personne n’osait se mettre autour de la table ». « Le Monde » se souvient qu’il « avait proposé début septembre « d’enfermer les députés dix jours à l’hôtel de Lassay [résidence de la présidence de l’Assemblée nationale] » afin de bâtir un compromis préalable avant la nomination du successeur de François Bayrou ». « Le Monde » rêve noir sur blanc : « Combien de tabous sauteront avant la fin des débats parlementaires ? » se demande-t-il. Puis, voici la cerise sur le gâteau dans cet article où le PS et ses bagages accompagnés se donnent à voir sous ses traits kaléidoscopiques. Nous y découvrons la pensée profonde d’un stratège liquidateur de haut vol : Patrick Kanner, le président du groupe PS du Sénat. Il serait « même prêt à accepter l’idée d’un retour du 49.3 sur un texte négocié ou d’un passage par ordonnances, pourvu qu’elles comportent le compromis socialiste. « C’est brutal mais c’est plus net », dit-il, renvoyant la balle dans le camp du premier ministre. » ». Il faudra s’en souvenir aux prochaines sénatoriales de 2026, comme l’a annoncé Paul Vannier à la Convention municipale des Insoumis.