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Discours place Stalingrad à Paris : « Chassons Sarkozy »

Une nouvelle fois, chers amis, chers camarades, vous avez répondu à l’appel qui vous avait été adressé par les organisations du Front de Gauche, et je voudrais vous dire combien cette fois-ci, de nouveau, et parce que c’est cette place, la place des martyrs de la bataille de Stalingrad, où nous avons tenu le premier des meetings de la campagne des élections présidentielles et où nous allons tenir le dernier des meetings qui se tiendra, il était important qu’on voit, partout en France, que la force que nous avons constituée n’était pas un attroupement de circonstance mais un grand mouvement éduqué, politisé, cherchant en conscience son chemin, capable d’une façon disciplinée de faire les démonstrations qui sont attendues de notre nombre.

Le 22 avril, par nos bulletins de vote et notre travail patient, pas seulement le mien dont il a été beaucoup question, mais celui des milliers et milliers de militantes et militants, et vous autres qui parfois pour la première fois de votre vie vous impliquez dans une bataille et prenez le soin, le souci du voisin, de la voisine pour expliquer et rendre compréhensibles les racines des malheurs qui accablent le monde et chacun d’entre nous dans sa vie professionnelle, pour montrer, en dépit des propagandes insensées qui se sont répétées sans arrêt, que le problème de la France et le problème de nos sociétés, ce n’est pas l’immigré, c’est le banquier.

Avec cette patience qui est le propre du peuple quand il se met en mouvement, et de l’intelligence quand elle chercher à éclairer progressivement les ténèbres des préjugés, l’obscurantisme de l’égoïsme social, avec nos bulletins de vote, nous avons constitué ensemble une force immense : quatre millions de suffrages ont été rassemblés autour de notre candidature commune. Les trois quarts de la progression de la gauche – je dis bien les trois quarts – viennent de nous, et à cette heure il ne serait question d’aucune victoire possible pour la gauche si vous n’aviez fait, tous, ce travail patient et obstiné dont vous avez parfois, à juste titre, l’impression d’être si mal récompensés.

Dans la moitié des villes de plus de 150 000 habitants, le Front de Gauche a atteint son objectif qui était de passer en tête devant la force obscure et maléfique du Front National. Dans les cités populaires, à Vaulx-en-Velin, à Aubervilliers, à Stains, à Grigny, à Vénissieux, partout, nous sommes devant ! Par milliers et milliers, les bureaux de vote populaires dans les villes, dans les villages les plus reculés… Un grand salut aux habitants de Mouthoumet, dans l’Aude qui nous ont mis si loin en tête, là où il y a tout juste encore la route pour y aller !

Cette force, la voici. Elle n’est pas constituée pour le bénéfice d’un homme ou d’un parti, elle n’est pas constituée pour se regarder le nombril ou pour disputer d’obscures comparaisons d’adjectifs et de batailles de virgules, mais pour peser sur la réalité, se saisir de l’Histoire au moment où elle vacille, et la faire aller dans le sens où nous avons déterminé que, coûte que coûte, il faudra qu’elle aille si nous voulons écarter de nous la double catastrophe du fascisme qui s’organise dans toute l’Europe et la catastrophe de la mutation climatique, la catastrophe écologique qui menace et vis-à-vis de laquelle personne ne fait rien parmi les puissants qui gouvernent le monde ! De cette force, nous sommes tous collectivement responsables.

Et maintenant, entrons dans le sujet sans hésiter devant sa difficulté : la première responsabilité que nous avons, elle est à l’égard de nous-mêmes, précisément de cette force que nous avons constituée. Nous nous devons les uns aux autres le respect qui est la condition de notre union. C’est vrai, si le plus grand nombre d’entre nous, femmes et hommes, a déjà pris sa décision quant au vote essentiel qu’il y aura à formuler dimanche, il est non moins vrai qu’une part des nôtres s’interroge, hésite, et a de nobles raisons d’hésiter et de s’interroger. Notre point de vue et notre manière de nous parler les uns aux autres, ce ne sera pas la caporalisation, la mise au pied du mur, la stigmatisation, mais le travail de la raison et de la conviction : c’est à ce prix que nous resterons la grande force que nous sommes. Il n’y a pas d’autre chef parmi nous que le devoir que notre conscience nous dicte !

Il le faut, cette réflexion approfondie : celle que peut-être nous aurons ce week-end devant nos enfants s’ils nous demandent notre avis ou bien qu’ils sollicitent nos explications pour comprendre ce que nous sommes en train de faire, lorsqu’ils n’ont pas le droit de vote ; et que chaque femmes et hommes, installé qui dans son salon, qui dans sa cuisine, aura disposé les bulletins de vote et les professions de foi et aura à prendre sa décision, cette décision qui vaudra pour les autres mais qui le transformera de l’intérieur parce qu’il aura pris parti et par là-même épousé, dans le geste et la réflexion qui le conduit à choisir, l’avenir et le futur qu’il propose pour tous. C’est un acte de très grande signification humaine, philosophique et politique que de préparer son vote. C’est s’unir au reste de la communauté humaine en déclarant qu’on en partage l’intérêt commun. C’est pourquoi il est si important de réfléchir avec soin et de prendre la bonne décision.

C’est pourquoi, je vous le dis, notre premier réflexe est d’abord d’appeler au sens commun : le vote est d’abord un vote d’action ; il est déterminé à peser sur les événements et non pas seulement à exprimer une sensibilité ou un tempérament personnel. Il faut le faire, car en face de nous, ne croyez pas un instant qu’une seule seconde ils viendront à se démobiliser, ne croyez pas qu’ils n’ont pas compris ce qui résultera de la défaite que nous voulons leur infliger. Ils ont très bien compris que le vote du peuple, à ce moment-là, n’est pas un chèque en blanc, n’est pas un acte votif, mais au contraire un élan qui regroupe sa force pour se projeter sur l’avenir et exiger des comptes à ceux qui doivent en rendre, et faire rendre gorge à ceux qui sont aujourd’hui en cause.

Regardez, mes amis, comme parfois une hésitation peut avoir des conséquences inouïes. Pensez à ces femmes, ces hommes, qui sont bons camarades, que nous avons au travail à côté de nous, ou bien dans la cité ou même dans la famille et qui, attirés qu’ils étaient par le projet que nous avons dessiné, les moyens que nous avons mis en œuvre, les poésies que nous avons appelées à la rescousse de notre projet, et toutes ces belles choses qui faisaient rêver – mais non pas au sens de l’hallucination, mais rêver  au sens de l’envie de se mettre en mouvement  – voyez toutes ces personnes qui, au dernier moment, ont écouté la voix insidieuse de ceux qui nous accablaient, qui de leurs calomnies, qui de leurs boules puantes, ou qui des fantômes du « vote utile ». Ceux-là, nous respectons leur décision, nous comprenons ce qu’ils avaient à l’esprit, mais nous leur disons : « Regardez la conséquence de ce que vous avez fait… Si vous nous aviez écoutés, si vous étiez venus à la rescousse quand nous vous avons appelés, alors vous auriez permis que madame Le Pen et les autres fascistes soient derrière nous ! Regardez ! Vous avez cru bien faire en votant « utile » – pensiez-vous – pour écarter le Front National. Et qu’avez vous fait ? Tout le contraire ! Car vous les avez en quelque sorte installés sur le piédestal de confort où toute la bonne société rêvait de les trouver. Et pendant quinze jours on a parlé, une fois de plus, non pas des salaires, non pas de l’éducation, non pas de la santé, non pas de la place de la France dans la grande bataille du destin humain face au défi écologique ; on a encore été abrutis pendant des jours et des jours par des invectives contre les immigrés, des bêtises insupportables qui ne nous mènent nulle part, qui n’ont aucun intérêt pratique sinon que semer la haine et des blessures dont je vous dis, mes chers concitoyens, mes chers camarades, qu’on n’a pas fini de mesurer l’ampleur. Car lorsque, avant, c’était la stupidité à front de bœuf qui portait les maximes infernales du Front National, les gens intelligents et les braves gens pouvaient penser que c’était le fait d’une secte particulièrement malfaisante – qu’en effet, c’est ! Mais depuis, les mêmes paroles insensées ont été portées par le président de la République en exercice, qui a donc validé les raisonnements les plus imbéciles qui soient, faisant croire, par exemple, que c’était de la faute des immigrés si les comptes sociaux sont déséquilibrés alors que c’est tout le contraire, puisque comme vous le savez, pour finir, ils donnent douze milliards d’euros de plus qu’ils ne reçoivent, et que de cela, nous leur disons aussi merci, nous !

[L’assemblée scande : « Résistance ! »]

Alors, femmes et hommes, d’ici quelques jours vous allez être appelés à désigner vos députés. Alors je vous le dis : cette fois-ci, tout de même, réfléchissez bien à ce que vous faites. Il vaut mieux aller chercher l’assurance gauche, cette fois-ci ! Voici les habits neufs de la gauche, voici sa jeunesse, voici son aile marchante et combattante ! C’est vers nous que vont se tourner, une nouvelle fois, tous ceux qui souffrent et qui luttent dans le pays. Ils ont le droit d’être représentés à l’Assemblée Nationale et d’être ce groupe fort, discipliné, têtu comme des mules, qui ne cède à rien. Parce que nous dirigeons, nous tous …

[L’assemblée scande : « Dégage, Sarko ! »]
– Ah, mais vous criez comme des Tunisiens !

Parce que nous sommes tous, chacune et chacun d’entre vous autant que moi, coresponsables de la force que nous avons constituée ensemble, j’appelle en votre nom tous ceux qui nous écoutent et qui nous font confiance à se montrer, dans ce nouvel épisode de la bataille, responsables. Être responsable, ce n’est pas en rabattre avec ses rêves, ce n’est pas renoncer à ses objectifs, c’est au contraire prendre en charge la part du futur qui dépend de soi. En France, on ne fait rien à gauche sans nous, et avec nous, tout est possible !

Je m’adresse à vous avec les mêmes mots, les mêmes objectifs inchangés qu’au premier jour. Nous ne demandons la permission à personne de pouvoir nous mobiliser pour virer Sarkozy. Nous ne demandons la permission d’aucun accord ni arrangement – de quart de 6ème République, de pourcentage de SMIC – pour pouvoir accomplir notre objectif, qui commence, de toute façon, par chasser le pouvoir de la droite. On ne peut se dire partisan de la 6ème République, partisan du partage des richesses – et en particulier de l’augmentation du SMIC à 1700 euros –, on ne peut pas se dire partisan de la planification écologique, on ne peut pas se dire partisan de la sortie de la France de la cohorte des États-unis d’Amérique et de l’OTAN, on ne peut rien faire de tout cela si l’on ne commence pas d’abord par chasser Sarkozy. Je dis amicalement …

[L’assemblée scande : « Dégage, Sarko ! »]
– Ça me paraît clair !

Et maintenant, un mot encore pour que chacun d’entre vous, après avoir déjà entendu des arguments et avant d’en entendre d’autres dont je vous recommande de faire une ample moisson pour les partager ensuite avec les autres… Je vous appelle, mes chers compatriotes, mes chers concitoyens, chers camarades, à assumer votre responsabilité dans l’Histoire. Nous sommes en train d’écrire une page d’Histoire, d’Histoire de la gauche. Pour la première fois depuis trente ans, l’autre gauche est présente avec un score à deux chiffres, et compte par millions ceux qu’elle rassemble. Du monde entier – après que ces images répétées sans cesse de vos rassemblements quasi-innombrables, de nos drapeaux rouges flottant au vent à la Bastille, au Prado, sur la place du Capitole, les pays et les peuples s’étonnant et reconnaissant là le visage qu’ils aiment de la France, belle et rebelle – sont arrivés de partout les messages d’appui et de soutien. De toute l’Europe sont arrivés des messages. Ils nous font devoir, et parfois ils nous aident à réfléchir.

Je n’aime pas qu’on barguigne avec ses actes. Nous avons décidé de battre Nicolas Sarkozy, et pour le faire, nous votons Hollande. Et nous ne sommes pas gênés de le faire. Et je vais vous appeler à m’entendre bien, avec soin : il nous faut une ample défaite de Nicolas Sarkozy. Plus elle sera profonde, plus fort sera l’élan qui en résultera.

J’ai eu le camarade Oskar Lafontaine, responsable de Die Linke, et qui n’a pas d’hésitations, lui qui pourtant s’est vu préférer à un moment donné par le parti social-démocrate allemand l’alliance avec la droite plutôt qu’avec lui. Mais pour autant, ça ne le détourne pas de la claire vision qu’il a de ce fait que, si nous battons Sarkozy, alors nous allons provoquer un tremblement de terre dans toute l’Europe, dont tout le monde a besoin. La classe ouvrière allemande, ses syndicats et ses organisations savent qu’aujourd’hui 20% de la population active est au niveau du seuil de pauvreté, que les scores que l’on annonce de plein emploi soi-disant en Allemagne sont acquis parce que là-bas ils ont déjà une législation que Nicolas Sarkozy s’apprête à faire vivre en France, qui fait que si vous refusez l’emploi qui vous est proposé, vous n’avez plus aucune indemnisation, et que donc vous êtes obligé d’accepter fût-ce un emploi à un euro de l’heure. Les Allemands vont voter en octobre 2013 ; nous sommes pleinement partie prenante de la bataille qui va se mener en Allemagne. Nos camarades grecs, qui hélas – je le dis avec toute la force que je veux exprimer en votre nom – n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour présenter une alternative telle qu’ils puissent gouverner, nos camarades grecs, cependant, nous ont appelé, nous ont dit quel besoin ils avaient de notre victoire. Parce qu’elle va leur servir, vu que eux aussi votent dimanche. Les Irlandais vont voter au mois de mai un référendum pour savoir si le traité européen doit s’appliquer ou non. Camarades, amis, citoyens, Français, vous êtes appelés à la rescousse par tous les peuples d’Europe. Nous ferons notre devoir.

Notre autonomie, chèrement gagnée par une politique inflexible qui annonce ses objectifs et n’en lâche aucun en cours de route ; notre programme, que nous avons eu la chance de mettre au point avec vous pendant tant de mois ; tout cela, voici les instruments, non pas de je ne sais quel projet de « battu par avance », voici les instruments de l’autonomie conquérante. J’ai dit et j’affirme : le Front de Gauche sera au pouvoir avant dix ans, ce qui ne veut pas dire que nous allons attendre dix ans ! Nous n’attendrons pas dix ans, parce que nous serons appelés à nos postes de combat bien avant. Le message européen nous a déjà été donné et il s’adresse, si je l’ai bien compris, de la part de la pire droite européenne au futur président de la République française quel qu’il soit – et nous, nous souhaitons que ce soit François Hollande plutôt que Nicolas Sarkozy.

Mais Von Rompuy, prétendu président de l’Union européenne, et le banquier central, l’un et l’autre ont déjà dit : « La politique d’austérité est le socle de toutes les politiques acceptables en Europe. » Cela signifie que la bataille va commencer lundi au matin. Si nous avons chassé Sarkozy, il n’y a alors plus que deux voies possibles : capituler, ou résister. Et pour résister, nous sommes là.

[L’assemblée scande : « Résistance ! »]

Camarades, amis, notre force nous crée notre devoir. Le devoir politique ne se partage pas moralement. Si tout ce que je viens de dire et ce qui va être dit dans un instant est vrai, alors il ne faut pas s’en remettre au voisin du soin de faire le travail. Il faut le faire soi-même. Il faut, comme un adulte responsable, lucide, conscient, faisant de la politique et non pas des prophéties, prendre son bulletin de vote, et voter. Voilà la tâche et le devoir moral d’une personne qui veut pouvoir ensuite se regarder dans la glace en disant : « J’ai fait ce que le devoir commande ». Nous ne sommes pas ces sortes d’animaux vociférant, comme le sont les énergumènes qui se sont attroupés autour de Madame Le Pen, qui en quarante ans n’aura servi strictement à rien sinon à répandre de la haine et du poison parmi le peuple et  pousser les gens à se détester. Regardez ces bons à rien : quand arrive le moment de prendre une décision, qu’est-ce qu’elle a décidé ? Rien du tout. Voilà la complice du système : celle qui le fait durer, durer et durer encore. Plus vite nous en serons débarrassés, plus vite nous pourrons enfin répondre aux questions qui se posent à notre peuple et à notre continent. Et quand nous allons mettre notre bulletin cette fois-ci, nous savons que nous nous débarrassons de deux pour le prix d’un.

Mes amis, dimanche donc nous allons faire notre travail, et ensuite commence immédiatement la bataille des élections législatives. Puisque je ne sais pas – tout simplement parce que nous n’avons pas eu le temps d’en délibérer – ce que sera ma participation particulière à ce combat général, je sais que rien n’est plus facile pour moi que de retourner à ma charrue, c’est-à-dire à mon poste de combat, celui qu’on voudra bien me confier. J’irai où le devoir commande, cette fois-ci comme les autres.

Je voudrais que ceux de ma génération répondent à mon appel et se comportent, à l’égard de celles qui suivent, comme c’est notre devoir à cette heure. Soyons, Mesdames, Messieurs, mes camarades, les éclaireurs des chemins de crête par lesquels il faut que notre grande force passe, sans se briser, sans se disloquer. Les chemins de crête sont les plus périlleux, oui, mais ce sont les plus rapides parce que ce sont les moins fréquentés. Soyons ces éclaireurs et, pour la génération qui vient, soyons sans lésiner, sans traîner les pieds devant notre devoir, les passeurs : passeurs du flambeau, passeurs du drapeau, notre beau drapeau rouge dont nous rappelons qu’il est le rouge qui flotte au vent dans l’étendard de la patrie commune ! Et moi, je participerai peut-être à cette bataille des législatives si on en décide, que ce soit à Paris ou à Marseille. Et je ne serai pas soucieux du résultat, je serai soucieux du combat !

Je m’adresse à chacun d’entre vous. Nous nous sommes rassemblés, bien sûr, parce qu’il y a un rite humain à accomplir : il est très important qu’on nous voit comme nous sommes là, serrés comme des sardines sur cette place, de façon à ce que d’un bout à l’autre du pays les plus isolés se sentent confortés, rassurés par notre force bigarrée, notre force si diverse en âge, si diverse en professions, en aspirations, nous tous qui sommes disposés à mettre le meilleur de nous-mêmes au service du bien de tous, quels que soient le métier que nous exerçons, la place que nous occupons dans la société.

Vous tous, les gens, aidez la France à tourner la page ! Cette fois-ci, la honte serait trop grande. Si nous tordons le cou à cette horreur qui s’appelle la « lepénisation » de la droite, nous ferons la démonstration que ça ne paye pas de se comporter comme un gros facho dans une élection, que le peuple français aspire à une unité qui est celle de la fraternité humaine, et refuse de montrer du doigt le voisin en fonction de sa religion ! Et nous mettrons un coup d’arrêt qui s’entendra dans l’Europe, je l’espère, car, voyez-vous, mes chers concitoyens, ce que nous avons à endurer ici se dessine ailleurs, dans bien d’autres pays. La grande roue de l’Histoire est en mouvement, et chacun d’entre nous porte une responsabilité individuelle singulière dans le dénouement qu’il faudra bien que les peuples trouvent, dans la crise dans laquelle ils sont enfoncés aujourd’hui.

Tourner la page ! Tourner la page, bien sûr, je sais trop que ce n’est pas suffisant, et j’ai envie de dire comme vous : Histoire, que tu es lente, que tu es cruelle, et comme nous saurions si bien servir ce pays et l’humanité si la possibilité nous en était donnée ! Mais si lente et si cruelle que tu sois, nous tournerons cette page, parce que c’est en la tournant que nous réalisons la première des conditions dont nous avons besoin, c’est-à-dire la possibilité d’avoir une page que nous écrivons nous-mêmes !

Vive la République ! Vive la France ! Vive la république sociale !

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