Avec ce post, je vous retrouve le jour de la rentrée. Et de ce fait, je réponds à la ministrissime de l’austérité scolaire, madame Vallaud-Belkacem, qui s’est risquée à contredire mes chiffres à propos de ses mensonges. Ici, je prouve qu’elle ment sur le nombre de postes de professeurs que les gouvernements Hollande auraient soi-disant créés.
Puis je parle de l’université d’été du Parti de gauche où je me trouvais et de quelques personnages hors du commun que j’y ai rencontrés. J’y ai prononcé un discours de clôture, et du coup cela libère mon post de l’obligation de faire un panoramique de la situation. Vous n’aurez pu suivre mon discours, puisque pour la première fois depuis six ans, LCP, la chaîne de télé de l’Assemblée nationale, a refusé de le diffuser. Seuls le PS et l’UMP ont droit cette année à la rediffusion. Cette nouveauté correspond à l’arrivée de la nouvelle direction, celle de Marie-Eve Malouines. En réponse à nos questions, celle-ci a prétendu que la chaîne manquait de moyens. Un beau mensonge, car la régie de notre université fournit gratuitement les images. Quant aux frais de personnel, on étudiera avec intérêt le coût de l’équipe de LCP partie se goberger à la Rochelle dont elle a suivi les travaux et ripailles, retransmis deux heures de discours et de commentaires, et live-tweeté deux discours. LC « PS » croit que cette brutalité passerait inaperçue. Ce n’est pas le cas. Je vous invite à prendre l’initiative pour sanctionner cette attitude. Que BFM choisisse de passer l’intégrale du discours de Le Pen la veille et pas le mien est bien son droit. La chaine est libre de ses choix et de ses penchants. Que cela soit écœurant n’entre pas en ligne de compte. Mais le contrat de service public doit être respecté par ceux qui en ont la charge, indépendamment de leur engagement politique. La loterie qui a fait la nomination de madame Malouines dans une liste d’un seul nom ne lui donne pas le droit de penser que dorénavant le cahier des charges passe en interprétation libre.
Je conclus en vous demandant de m’aider à soutenir un combat écologiste et social, celui du sauvetage de l’entreprise Nexcis qui fabrique des panneaux solaires de conception révolutionnaire. Je pense que de cette façon, ce post prendra une dimension d’engagement qui est le propre d’un travail qui n’est pas fait pour lui-même mais pour les objectifs de son combat.
Carte postale de Toulouse
C’était le dernier samedi dimanche du mois d’août. J’étais à Toulouse pour le « Remue-méninges » du Parti de gauche. Pour moi, comme beaucoup d’autres, c’est un moment formidable de fraternité humaine, de retrouvailles, et bien sûr de rencontres et de découvertes. Je ne sais pas raconter trois jours de débats, de repas et aussi de rigolades en quelques mots comme il le faudrait. Je crois que mes camarades et mes amis ne m’en voudront pas d’être reparti avec deux visages s’imposant à ma mémoire par-dessus bien d’autres rencontrés à cette occasion pour la première fois.
Il s’agit du jeune sourire de Lukas Mesek, 28 ans, président du groupe parlementaire de « la Gauche unie » de Slovénie. Nous sommes sur la même ligne politique, sous bénéfice d’inventaire plus approfondi. La Gauche unie compte six députés. Maintenant, elle est créditée de 17 % d’intentions de vote. Une force en pleine ascension. Lukas m’a raconté la jubilation de nos ennemis au Parlement slovène quand ils ont appris la signature de Tsipras ! Et la panique qui a d’abord gagné les camarades sur place sous le coup de massue qu’ils recevaient. J’ai été emballé de voir qu’un homme si jeune ait immédiatement relevé le gant sans se laisser abattre. Notre proposition de plan B lui convenait politiquement mais aussi il en voit la dynamique après le choc reçu. Bref, un partenariat est engagé. Il faut à présent trouver les camarades qui parlent slovène et peuvent faire des allers et retours quand il le faut. On trouvera. On a toujours trouvé. D’ailleurs un des plus jeunes cadres dirigeants de notre organisation a déjà passé sur place quelques semaines.
A mes yeux, il est essentiel que la génération suivante et celle d’ensuite soient engagées dans une pratique internationale active et concrète. J’ai noté combien de fois quel appauvrissement intellectuel et politique a résulté de la perte de cette tradition qui était autrefois une pratique élémentaire des responsables politiques de la gauche. Vous sourirez d’apprendre que dans la répartition des continents à suivre que nous avions opérée à l’époque, François Delapierre avait choisi l’Asie et s’était rendu en Corée du sud pour y nouer des contacts. Aujourd’hui, la commission internationale du Parti de gauche est son orgueil. Elle suit des dizaines de pays, parfois présente sous la forme d’un comité du parti présent sur place. Au congrès, il y avait 80 délégations étrangères présentes sur nos bancs, parmi nous. Je reviens au Remue-méninges de Toulouse.
Le second visage que je garde en tête est celui de Sebahat Tuncel, coprésidente du HDK, le parti qui a recueilli en Turquie, à la surprise générale, 10 % des voix au plan national, privant Erdogan de la majorité parlementaire sur laquelle il comptait… HDK (front démocratique du peuple) est en fait une coalition sur le mode de notre Front de Gauche. Il regroupe à la fois les mouvements kurdes et démocratiques du pays sur la base d’un programme basé sur le partage des richesses, l’écologie, le féminisme et la laïcité de l’État. Nous sommes liés par des échanges et de l’information. Aux élections, l’un des nôtres, Jean-Christophe Sellin, était sur place pour observer. Quand la présence de cette femme hors du commun nous fut annoncée, combien furent stupéfaits ! Et quand elle fut là, davantage encore ! La vérité est qu’elle impressionne. Beaucoup. Sa présence physique l’apparente à d’autres personnages de première force que j’ai connus en divers lieux du monde. On ne sait dire l’impression qu’ils font. C’est une présence absolue. Ils sont là et ils sont aussitôt immenses. Ses yeux sont très verts, ses sourcils et ses cheveux très noirs, et elle parle d’une voix posée pour exposer ses idées dans un ordre implacable sans jamais donner l’impression de réciter un texte convenu. Son regard est très droit et perçant. Cette femme ne fait pas que manier les mots. À l’occasion de combats terribles des kurdes, dont elle est, son engagement lui a coûté cher, comme à beaucoup d’autres. Nous avons passé une bonne demi-heure avec elle autour d’une table où on essayait en plus de la faire manger tandis que chacun y allait de sa question.
Mais le magique de la situation c’est que Lukas Mezek, le Slovène, était là et participait pleinement à la discussion, mélange de français et d’anglais. Et de même le représentant grec de « l’Unité populaire ». Et on fit donc un mini-sommet militant sur la stratégie de soutien à suivre pour soutenir le HDP que les « islamistes modérés » d’Erdogan persécutent de toutes les façons possibles. De tout cela, il sera question bientôt. Ici même. D’autant que peut-être irais-je en Turquie pour les élections générales très prochaines puisque j’ai été invité dans la discussion.
Je ne peux pas cacher la jubilation des camarades à mesure qu’on apprenait les épisodes de la pantalonnade de La Rochelle. Les Verts s’y faisant insulter et piétiner, les jeunes socialistes hurlant des mots d’ordre de démission contre divers ministres, le Premier ministre perdant son sang-froid et retenu de gifler une militante par le service d’ordre du PS ! Et le premier secrétaire Jean Christophe Cambadélis ? D’ordinaire si placide et matois, dernier des Mohicans social-démocrate d’un parti déchiré entre nous et le macronisme ? On le vit perdu à inventer des sottises pour fournir des transitions à son discours telle que cette soi-disant appartenance de Jacques Sapir au PG. Et, pire que tout, pour laisser entendre que l’alliance avec le Front national serait un point de vue parmi nous. Sur place commença l’indignation et les sifflets au point qu’il s’emporta « vous avez le droit de défendre JLM, mais pas ici au PS ». À Toulouse on se tapait sur les cuisses. Une pluie de tweets dévastateurs se déclencha, claquants ou moqueurs.
Je n’y insiste pas de peur qu’on pense que je règle des comptes alors que je n’ai aucun contentieux personnel avec Jean-Christophe Cambadélis qui jusque-là s’était abstenu de m’insulter avec la bestialité des autres. J’ai bien aimé son petit cours de catéchisme sur le désistement au deuxième tour au nom de la « discipline républicaine ». Se désister pour la liste la mieux placée ? Souviens-toi de Grenoble Jean-Christophe ! Qui ne s’est pas désisté alors que nous étions en tête, sinon la liste PS/PC arrivée derrière nous ? Souviens-toi de l’accueil de mes camarades parisiens dans un placard à balai à Solferino avant le deuxième tour ! « Vous ne pouvez plus rien ! » nous a-t-on ricané. Mais Danielle Simonnet a quand même été élue contre tous et sa voix porte davantage que toute votre armée de robots interchangeables sur les bancs du conseil de Paris. Pense à Pierre Cohen narguant mes amis à Toulouse avant le deuxième tour : « Vous n’avez pas fait 10%. Vous ne pouvez pas vous maintenir ! Je n’ai pas besoin de vous ! Vos électeurs sont obligés de voter pour nous ». Ça tombait bien puisque nous n’avions pas l’intention d’aller avec lui. Les milliers de bulletins de vote de notre liste au deuxième tour exprimèrent la liberté de nos électeurs prétendument obligés de « voter pour Cohen ». Lequel fut piteusement battu. Vous payez votre morgue et ce n’est pas fini.
Parce que cette morgue est au service d’une politique qui vous tuera plus surement que n’importe laquelle de mes ruses et campagnes. Ce n’est plus moi qui dit que vous avez trahi tous nos grands anciens et toutes les idées de la gauche ! Ce sont vos propres députés ! On peut le lire dans « Le Figaro », qui s’en repaît à juste titre ! Il vous reste à comprendre que personne n’est obligé de voter pour vous, ni au premier ni au second tour, mais qu’il vous faut en convaincre les électeurs. Le temps des patrimoines électoraux est fini. Et quand nous sommes en tête, le seul fait de savoir que vous n’êtes plus là déclenche, comme on le vit à Grenoble, l’arrivée de milliers de nouveaux électeurs qui n’arrivaient pas à croire qu’une telle liberté soit possible.
Je reviens au Remue-méninges. Il concrétise le tournant pris dans la vie de notre si jeune parti. Nous avons mangé notre pain noir. Bien sûr, nous devrons encore subir bien des provocations avec leurs relais médiatiques traditionnels chaque fois que de prétendus « cadres du parti » et autres égotistes nous quitterons. Mais la transition générationnelle est fermement engagée. La moitié de la direction est renouvelée et la moyenne d’âge est sérieusement abaissée. Le niveau politique est très solide. En atteste la présence politique sans interruption sur tous les sujets cet été. La capacité d’action est là. En six semaines, l’équipe nationale et Toulousaine a réussi à réunir cinq cents inscrits présents et trois cents occasionnels de passage pour une journée. C’est le plus haut niveau jamais réalisé par notre « Remue-Méninges » en dehors des épisodes connus sous le nom d’Estivales, faites en commun par le Front de Gauche. Les adhésions ont repris en dépit du contexte. Sur place, les locaux de l’étape attelés au travail furent comme les doigts d’une main. Je les regardais aller venir, se passer les consignes avec cette fermeté de posture et d’allant que je crois caractéristique des gens déterminés qui font ce qu’ils font parce qu’ils ont choisi de le faire. Jusqu’aux tâches les plus ingrates. Les cuisiniers eux-mêmes se dépassèrent. Magie. Je ne peux rien dire de la fête du samedi. J’ai passé la soirée à préparer mon discours. J’ai même pensé que les échos de la cogne au PS faisait peut-être qu’on se sentait tous tenus d’incarner un peu de cette dignité qu’on voyait avant entre camarades dans les partis traditionnels.
Je prouve que Vallaud-Belkacem ment sciemment
Ce lundi 31 août, à la matinale de France Inter, un journaliste a demandé à madame la ministrissime de l’éducation nationale ce qu’elle pensait de mes accusations concernant le trucage du nombre de postes d’enseignants créés par le gouvernement Hollande. Naturellement le journaliste n’avait pas prévu de devoir éventuellement la contredire, le cas échéant en allant chercher lui-même l’information sur les effectifs de l’éducation nationale. Dans la novlangue des médias, ça donne « le ministre doit s’expliquer ». Le journaliste, lui, se moque de ce qu’il peut en être réellement. Que la ministre se serve de son antenne pour dire des mensonges, tromper les auditeurs avec la participation active de son silence, n’est pas son problème. Il a donné la parole, il a « permis au ministre de s’expliquer ». Un point c’est tout. Tel est le métier qui se pratique là : « passer les plats » sans discuter la parole de ceux qui sont au pouvoir et font les nominations, montrer son impertinence et sa liberté de ton en tapant les opposants. En toute tranquillité d’esprit il a donc laissé la ministrissimedérouler son discours sans l’interrompre, ce qui est rare de sa part, ni la contredire, ce qui dépend de l’interlocuteur. À son image, les fact-checkers et autres « décrypteurs » et ainsi de suite, d’habitude prêts à me découper en rondelles pour un chiffe erroné après la virgule, même dans une page et demie de démonstration, se sont tous pieusement tenus à l’écart. Tel est l’ordre médiatique. Qui a raison ? Je lance le défi à tous ces vérificateurs. J’accepterai même sans broncher une de leur habituelle entourloupe du genre « d’accord Mélenchon n’a pas totalement tort mais le cinquième chiffre après la virgule est tout à fait inexact, c’est 8 et non 7 ! »
Voici les chiffres. Sarkozy a supprimé 80 000 postes. Hollande a promis de créer 60 000 postes. En toute hypothèse, il en manquerait 20 000 alors que le nombre d’élèves aura augmenté. Ça c’est la base de l’enfumage de Hollande. Maintenant voyons la réalisation. Najat Vallaud-Belkacem parle de « 35 200 postes créés ». Qu’en est-il ? Première mise au point : dans ce total, il y a 24 300 postes de professeurs de l’enseignement primaire et secondaire (école, collège et lycée). En fait ce ne sont pas des professeurs titulaires. Ils sont stagiaires. Madame la ministre dit qu’ils finiront par être titularisés. Admettons par principe qu’il y ait 100 % d’admis à la fin du stage. Pourquoi pas. Ils seraient alors tous professeurs. Est-ce que cela fera 24 300 professeurs de plus devant les élèves ? Non. Pourquoi ? Parce que chaque année il y a des départs à la retraite. Combien ? 17 000 l’an passé. Si l’on fait la soustraction on voit que 24 300 – 17 000 laisse un solde positif de 7300.
Ce n’est pas le seul démenti par les chiffres que je veux opposer aux propos de la ministre. Je lui demande de lire les chiffres publiés par son propre ministère. Le ministère dit qu’il y a eu 4130 créations de postes. Pas un de plus. Tout le monde peut aller vérifier ! Ce qui n’a rien à voir avec les 30 000 annoncés ! Je continue mon raisonnement. J’accepte d’ajouter sans autres forme de discussion les 4100 du ministère plus les 7000 qui resteraient après remplacement de départ en retraite. On voit que dans le meilleur des cas, il y aura à terme 11 000 professeurs de plus. Pas 24 000 et encore moins 30 000 ! Encore faut-il bien préciser que tout cela reste bien théorique et calculé de la façon la plus favorable au ministre. En effet l’année suivante, en 2016, il y aura 13 000 départs de plus à la retraite chez les professeurs. Pour rester dans le raisonnement précédent, il faudrait qu’il y ait donc 13 000 stagiaires recrutés cette année, en 2015 ! C’est-à-dire qu’il faudrait embaucher en un an la moitié des embauches faites en trois ans de mandat ! Après quoi il n’y aurait pourtant toujours pas un professeur de plus devant les élèves !
Pendant ce temps, la qualité d’encadrement des jeunes continuera à baisser. En effet si le nombre des professeurs diminue, le nombre des élèves, lui, augmente ! Il y en a 54 000 de plus cette année ! Dans ces conditions, il y a plus d’élèves par enseignant aujourd’hui qu’en 2005 en primaire et dans le secondaire ! C’est tout cela que l’arrogante Najat Vallaud-Belkacem veut effacer par des paroles trompeuses. Elle ment dans le détail. A moins qu’elle ne sache pas de quoi elle parle. Ainsi, dit-elle dans le cours de son discours sur France Inter, sans être démentie ni pendant ni après, que ses fameux 24 300 stagiaires sont des emplois « temps plein ». Budgétairement c’est vrai. Sur le terrain c’est faux. En effet les stagiaires ne sont que 50 % du temps devant les élèves puisqu’ils sont eux-mêmes en formation ! Autrement dit, les 24 300 ne font que 12 150 équivalent temps plein. Dans la meilleure tradition solférinienne, la ministre dit une chose, en fait une autre, pendant qu’une troisième a lieu.
Elle ment sciemment. Mais elle me recommande de façon hautaine de « me grandir » et même de « grandir » avec toute la morgue de ces sortes de parvenus qui grouillent autour de Valls. Je lui recommande d’apprendre les additions et les soustractions, qui s’apprennent en CM1, et peuvent se réviser à tout âge. Dans ce domaine comme dans tous ceux qui concernent la vie de gens simples qui croient à l’école et au mérite, le quinquennat aura été une honte, une régression et une amputation du futur. J’ajoute ici que ces gens-là sont responsables de la fermeture de 36 lycées professionnels depuis trois ans. 12 par an ! Un gâchis consternant ! Tout cela est fait pour pousser les jeunes en apprentissage. Mais ce ne sont pas leurs gosses, bien sûr !
[mom_video type= »youtube » id= »TRgqejAYyzc » width= »460″ height= »260″]
J’ai besoin d’aide pour sauver une entreprise et un savoir-faire
Jeudi 3 septembre, je rendrai visite aux salariés de Nexcis. Nexcis est une entreprise du sud de la France, basée à côté d’Aix-en-Provence. Nexcis développe des panneaux photovoltaïques de nouvelle génération. On les appelle panneaux à couches minces. Je voudrai vous montrer combien cette entreprise est un atout écologique, industriel et technique pour notre pays. Ses dix-sept brevets permettent le développement de panneaux photovoltaïques moins polluants à fabriquer, plus facilement recyclables. Surtout, les panneaux « à couches minces » peuvent être intégrés directement dans les constructions, par exemple dans des vitrages. Cela démultiplie les possibilités de production d’énergie ainsi que les partenariats industriels envisageables avec les principales entreprises du BTP. Nexcis est prêt à démarrer la production industrielle dès 2015.
Mais Nexcis va fermer. Propriétaire à 65% de Nexcis, EDF a annoncé sa volonté de fermer l’entreprise et de supprimer les emplois des 77 salariés dont 40 ingénieurs. La mobilisation des salariés a déjà permis de repousser la fermeture du 31 juillet au 30 septembre. Les salariés mettent à profit ce temps pour essayer d’empêcher cette fermeture et assurer le développement d’un projet industriel innovant et écologique. Nexcis est une carte maîtresse pour la transition énergétique et l’indépendance de la France en matière de production électrique. Sa liquidation serait aussi un gâchis financier : cette entreprise a bénéficié de près de 75 millions d’euros d’argent public pour son développement.
Les salariés de Nexcis m’ont demandé d’être le président de leur comité de soutien. C’est un grand honneur pour moi. C’est la première fois qu’on me demande cela. Je m’efforce donc d’être utile à leur combat. Selon moi, ils défendent l’intérêt général du pays. Leur lutte est à la fois sociale et écologique. Elle est donc en plein dans mon identité politique. Je vous signale donc la page Facebook de soutien. Je vous demande de signer l’appel de soutien sur le blog « NEXCIS Vivra ! ». Il faut bien comprendre combien quelques clics pour vous sont un renfort moral considérable en plus d’être une contribution directe à leur combat. De mon côté, j’ai écrit au président de la République et à la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, pour les interpeler. Sans réponse jusqu’à ce jour. Je crains qu’ils ne répondent jamais. Sapin a déclaré : « ce que dit Mélenchon n’a aucune espèce d’importance ». C’est son avis. Pour Sapin, ce qui est important, ce sont les ordres de Schaüble et du Medef.
[mom_video type= »youtube » id= »r7-59qLjiy4″ width= »460″ height= »260″]
Seul le PDG d’EDF m’a répondu. Sa réponse est courtoise et j’y suis sensible. Elle est riche. Mais elle constitue quand même une fin de non-recevoir et un aveu assez terrible pour notre pays. Pour résumer sa pensée, les productions possibles de Nexcis sont intéressantes techniquement mais elles ne sont pas assez compétitives. Comprenez pas assez rentables. La politique énergétique de la France se mène désormais avec les cordons de la bourse. Ariane non plus ce n’était pas compétitif quand le programme spatial a commencé. La dictature du court terme ne mène nulle part les sociétés qui s’y abandonnent.
Nexcis mourra parce que « la fabrication de modules photovoltaïques est aujourd’hui soumise à une très forte compétition à l’échelle mondiale avec des pratiques commerciales très agressives de la part notamment des acteurs asiatiques » comme l’écrit le PDG d’EDF. Et parce que « l’actionnaire privé qui avait participé au développement de Nexcis a décidé de suspendre tout nouveau financement » en 2013 « face aux perspectives commerciales très incertaines ». Le PDG d’EDF m’informe aussi que le groupe de BTP Saint-Gobain, « acteur dominant de la technologie des films minces », « avec qui un projet de rapprochement de Nexcis a été proche d’aboutir, a préféré se retirer de ce marché » faute de perspective de rentabilité suffisante.
La transition énergétique et l’indépendance technologique de la France ne pèsent pas assez lourd face aux exigences de « compétitivité ». Le secteur privé a refusé de soutenir les efforts de recherche-développement et de production dans ce domaine. C’est une preuve supplémentaire du besoin d’un pôle public de l’énergie que je défends depuis des années. Mais l’aveu d’EDF est terrible parce qu’il vient d’EDF justement ! C’est-à-dire d’une entreprise encore détenue à 85% par l’État, c’est-à-dire par nous tous. On pourrait donc espérer que l’impératif écologique et d’indépendance s’imposent sur les considérations de compétitivité et de rentabilité. Mais non, là encore, les impératifs financiers ont pris le pas sur l’intérêt général. Surtout, l’argument de la « compétition internationale » mis en avant avec insistance par EDF prouve l’urgence de mesures protectionnistes pour défendre notre capacité industrielle. La course à l’innovation ne suffit pas puisque par définition, les innovations ne peuvent être « compétitives » immédiatement dans de tels domaines.
L’hypocrisie du gouvernement est sans limite. François Hollande n’a plus que la conférence climat à la bouche. Manuel Valls signe ce mardi 25 août une tribune ronflante sur l’économie appelant notamment à « miser sur l’innovation, sur la recherche pour que l’industrie française ait toujours un temps d’avance ». Mais ni l’un ni l’autre ne bouge le petit doigt pour faire vivre un fleuron technologique français en matière d’énergie renouvelable. Pire encore, c’est sous l’autorité de leur ministre Macron que l’Agence des participations de l’État laisse EDF agir de cette façon. Le gouvernement aurait pourtant le pouvoir d’empêcher ce gâchis. A la demande de François Hollande, EDF a su trouver deux milliards d’euros pour sauver Areva et la filière nucléaire. Mais elle ne trouve pas l’argent nécessaire à la reconstruction d’une filière photovoltaïque moderne dans notre pays. Une telle attitude sape la crédibilité de la France en matière de transition énergétique à l’aube de la Conférence sur le climat.
Écouter, regarder, évaluer ensemble
Dimanche prochain, le 6 septembre, je suis l’invité de l’émission « C Politique » sur France 5. C’est à 18h. L’émission dure une heure. J’aurai donc le temps de développer mes arguments car, d’une façon générale, cette émission est respectueuse de ses invités, raison pour laquelle j’accepte ses invitations. À cette occasion, des amis ont relancé l’idée d’organiser des « écoutes collectives » comme nous l’avons déjà fait par le passé.
Qu’est-ce que c’est qu’une « écoute collective » ? C’est très simple. Il s’agit de se retrouver à plusieurs pour regarder l’émission et en discuter. Chaque semaine, des milliers de gens font des « écoutes collectives » sans le savoir ! Combien se retrouvent par exemple autour d’un match de foot ou de rugby entre copains (et copines !) ou dans le bar du coin ? Pourquoi ne feriez-vous pas la même chose autour d’une émission politique ? La pratique des écoutes collectives vise à rendre la télé « interactive » et pas seulement vécue comme un moment passif. Elle correspond à une méthode conviviale qui permet la discussion des arguments entendus et leur évaluation collective. Dans mon, cas c’est l’attente essentielle que je formule. Certes mon intention, est de convaincre de ce que je propose ou analyse. Mais l’essentiel à mes yeux est de pousser à réfléchir par soi-même aux questions que je soulève. Je fais le pari que de cette façon se construit un espace commun de pensée, une attention commune à certains problèmes et que cela crée et fortifie une conscience collective des tâches à accomplir. Cette conscience collective construite de cette façon est plus solide que la pulsion consumériste ou sensationnaliste qui agite la surface des esprits dans l’espace politique officiel. Si les tonnes de boues déversées sur moi, le mépris du type de celui de Najat Vallaud-Belkacem, l’insulte permanente de ces photos hideuses publiées à mon sujet n’a pas de portée sur ceux qui pensent avec moi, c’est justement parce qu’ils pensent. De plus sous le flot du mensonge médiatique permanent, la pensée libre et critique doit se fortifier sans cesse, se réviser elle-même, s’adapter, s’instruire. Pour nous autres, la politique n’est pas un produit de consommation mais une éthique, un savoir et même une esthétique. En tout cas c’est un acte de construction de soi. Je crois à ce « parti sans mur » que j’ai vu fonctionner sous mes yeux en 2005 avec le débat sur la Constitution européenne. J’en ai renouvelé l’expérience avec ma campagne de 2012 dont tous les discours continuent à être écoutés grâce à Internet.
Chacun peut organiser son « écoute collective ». Le plus simple c’est, bien sûr, chez soi ! On invite quelques voisins, amis, ou membres de la famille, par exemple autour d’un apéritif puisque l’heure s’y prête. Ensuite, il n’y a plus qu’à allumer la télé !
On peut aussi se retrouver dans un bar. Mieux vaut alors d’abord demander au patron s’il est d’accord. Ensuite, il suffit d’informer vos connaissances, et de scotcher ou coller quelques affichettes quelques jours avant dans les alentours pour informer les passants.
Nos amis ont réalisé des visuels pour ces affichettes. Vous pouvez les imprimez chez vous. Ou les mettre en ligne. Il suffit de les récupérer sur internet, sur une page Facebook récemment créée. Elle s’appelle « Action M ». Je ne sais pas si on peut en commander. En effet je ne suis pas le créateur de cette page. Mais j’ai apprécié qu’on m’ait demandé mon accord et qu’un contrat clair ait été annoncé, alors que tant d’autres utilisent mon nom sans rien me demander ni jamais répondre à mes interpellations. Je relaie donc cette page car l’idée de ses créateurs est d’aider à diffuser mes arguments par des visuels notamment. La ligne « n’attendez pas les consignes » de la campagne présidentielle de 2012 reste à mes yeux toujours aussi actuelle! C’est une bonne idée d’avoir pensé à demander que chacun fasse connaître son écoute collective avant ou après sur cette page. Voyez si tout cela peut vous concerner.